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Jacques Grosperrin
Question d'actualité au gouvernement N° 34 au Ministère de l'enseignement


Admission post bac

Question soumise le 21 juillet 2017

M. Jacques Grosperrin. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, 641 700 lycéens ont obtenu le baccalauréat, précieux sésame pour entrer à l'université. Ces résultats ont bien sûr suscité de la joie et de la fierté pour les familles, ainsi que pour les lauréats, joie et fierté qui sont vite retombées pour certains bacheliers.

À ce jour, certaines familles éprouvent une grande inquiétude pour la raison que vous connaissez, madame la ministre de l'enseignement supérieur, puisque vous vous en êtes expliquée tout à l'heure : il existe une plateforme informatique, APB, dont le fonctionnement repose sur des algorithmes, et qui a laissé 87 000 étudiants ou futurs étudiants sur le carreau. Près de 15 % !

Cette procédure d'admission post-bac est un échec total ! Les algorithmes mettent des élèves brillants sur la touche. J'en veux pour preuve le cas d'une élève de Besançon, dont le premier choix était de suivre des études vétérinaires à Dijon, le deuxième de suivre des études vétérinaires à Besançon, et le troisième de suivre des études de médecine. Cette élève a obtenu la mention « bien » au baccalauréat et n'a pourtant aucune place aujourd'hui !

Que lui conseillez-vous, madame la ministre ? De partir à l'étranger ? D'intégrer un établissement catholique qui ne dépend pas de ce mode d'affectation ? En tout cas, cette procédure d'admission, unique en Europe, est un scandale, même si je sais que vous n'en êtes pas responsable.

De plus, beaucoup d'étudiants arrêtent leur cursus à la fin du premier semestre : quelque part, ils « embolisent » aussi les places disponibles dans les universités.

On a affaire à un second scandale, dont vous n'êtes pas non plus responsable, puisqu'on le doit à l'ancienne ministre de l'éducation nationale, laquelle ne restera pas dans nos mémoires : je veux parler de cette circulaire publiée entre les deux tours de l'élection présidentielle qui officialise le recours au tirage au sort pour sélectionner les étudiants des filières à effectif contraint.

Madame la ministre, j'ai deux questions à vous poser. Ma première question est la suivante : quelles dispositions entendez-vous prendre dans un premier temps pour pallier cet état d'urgence ? Seconde question, peut-être plus intéressante : pouvez-vous nous en dire plus sur les prérequis de la sélection à l'université en vigueur dans les différents pays européens ? Pour nous, le mot « sélection » n'est pas un tabou. Les présidents d'université sont d'accord sur ce point, alors que les syndicats étudiants sont eux, en revanche, vent debout contre une telle réforme !
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Réponse émise le 21 juillet 2017

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur Grosperrin, vous l'avez rappelé : 87 000 candidats restent actuellement en attente d'une place du logiciel de gestion des candidatures APB pour un total de 641 700 bacheliers. Il y a en réalité 851 000 candidats inscrits sur cette plateforme, qui, comme je le rappelais tout à l'heure, ne traite donc pas uniquement la situation des néo-bacheliers.

Pour la rentrée 2017, nous travaillons actuellement avec l'ensemble des services des universités et des services académiques pour aider le maximum de ces candidats à trouver une place viala procédure d'admission complémentaire. Vous nous avez donné un exemple, monsieur le sénateur, il en existe des centaines d'autres, des situations tout aussi injustes les unes que les autres.

En quoi va consister ce contrat de réussite et comment allons-nous travailler sur les prérequis ? Je veux être claire : je suis favorable à ce que l'ensemble des élèves titulaires du baccalauréat qui souhaitent poursuivre des études dans l'enseignement supérieur puissent le faire. J'estime que c'est un droit, comme cela a été rappelé.

En revanche, il est absolument indispensable que l'on accompagne les élèves lorsqu'ils poursuivent leurs études dans l'enseignement supérieur, d'où la notion de prérequis, d'où la notion d'attendu, d'où la nécessité d'être en mesure de renseigner clairement un futur étudiant sur sa probabilité de réussite dans une filière, compte tenu de ce qu'il a fait avant.

Si, malgré tout, celui-ci souhaite intégrer cette filière, nous devons être capables de lui proposer un accompagnement pour qu'il ait toutes les chances d'y réussir un jour. Pour nous, l'enjeu n'est donc pas de refuser l'accès au supérieur à un étudiant, mais de lui faire savoir, soit qu'il a franchement toutes les chances d'y réussir en l'état, soit qu'il pourra bénéficier d'un accompagnement en cas de besoin. (Applaudissements sur les travées du groupe La République en marche. – Mmes Brigitte Gonthier-Maurin et Sylvie Goy-Chavent, ainsi que M. Jean-Marc Gabouty applaudissent également.)

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