La séance est ouverte à quinze heures.
Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n’y a pas d’observation ?…
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.
M. le président. Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, j’ai le plaisir de saluer la présence, dans notre tribune d’honneur, d’une délégation conduite par Mme Brigitte Boccone-Pagès, présidente du Conseil national de Monaco.
Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que Mme la Première ministre et Mmes et MM. les ministres, se lèvent.
Elle est accompagnée par notre collègue Dominique Estrosi Sassone, présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Monaco.
Cette visite s’inscrit dans le cadre des échanges réguliers entre le Sénat et la Principauté de Monaco, dont les liens avec la France sont très étroits, en particulier pour nos nombreux concitoyens du département des Alpes-Maritimes qui y travaillent quotidiennement.
Cette visite aura permis d’évoquer les nombreux sujets intéressant directement les relations franco-monégasques, en particulier le logement, les transports, l’environnement, domaine dans lequel la Principauté est à l’avant-garde, mais aussi les négociations avec l’Union européenne pour la conclusion éventuelle d’un accord d’association.
Nous souhaitons à nos amis monégasques de fructueux échanges, en formant le vœu que cette session de travail interparlementaire contribue à renforcer davantage encore les relations entre nos deux États.
Mmes et MM. les sénateurs, ainsi que Mme la Première ministre et Mmes et MM. les ministres, applaudissent longuement.
Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, depuis une semaine, des nuits d’une rare violence ont marqué notre pays. Les maires et les élus locaux, en première ligne, ont été, encore une fois, le rempart de la République, aux côtés de nos forces de l’ordre, de nos sapeurs-pompiers et de nos polices municipales.
La mort d’un jeune est évidemment un drame, mais rien ne peut justifier les émeutes, les agressions et les menaces contre les élus. Rien ne peut justifier le pillage et l’incendie de nos mairies, de nos écoles, de nos commissariats ou de nos commerces !
L’ordre républicain doit être rétabli, et il faudra tirer les enseignements de ce qui s’est passé. Le Sénat s’y engagera pleinement, dans sa mission de législateur comme dans celle de contrôle de l’action du Gouvernement, afin que la lumière soit faite sur ces événements, que les enseignements en soient tirés et que nous puissions faciliter, pour nos élus locaux, le redressement de situations aujourd’hui insupportables.
Enfin, mes chers collègues, je veux, en notre nom à tous, apporter notre soutien à tous ceux – citoyens, commerçants, élus locaux, forces de sécurité et de secours – qui ont été visés ou directement atteints par ces violences.
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC, INDEP, RDSE et RPDI, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Mme Cathy Apourceau-Poly applaudit également.
Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Gouvernement.
Je vous rappelle que la séance est retransmise en direct sur Public Sénat et sur notre site internet.
Au nom du bureau du Sénat, j’appelle chacun de vous, mes chers collègues, à observer au cours de nos échanges l’une des valeurs essentielles du Sénat : le respect des uns et des autres, mais aussi une valeur plus pratique : le respect du temps de parole !
Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Quatre jours de violences et d'émeutes, quatre jours de vols et de pillages, quatre jours d'agressions et d'incendies : qu'est-ce que cette situation dit de notre société ?
J'ai vu, avec peine, le département dans lequel je suis élu, le quartier dans lequel j'ai grandi et où je vis, devenir en quelques heures le champ de bataille de quelques voyous.
Avant tout, permettez-moi de saluer les maires des Hauts-de-Seine, quelle que soit leur sensibilité politique, et, à travers eux, l'ensemble des maires de France, qui ont été en première ligne, comme toujours.
M. le président. La parole est à M. Xavier Iacovelli, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – M. Jean-Pierre Sueur et Mme Colette Mélot applaudissent également.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
Bien sûr, il y a eu un drame : la mort d'un jeune de 17 ans, qui nous a forcément émus et choqués. La justice fera son travail ; elle le fait déjà, vite et bien.
Mais la justice, ce n'est pas la vengeance !
La justice, ce n'est pas attaquer et blesser près de 800 policiers, gendarmes et pompiers.
La justice, ce n'est pas détruire et incendier nos crèches, nos écoles, nos bibliothèques et nos mairies.
La justice, ce n'est pas piller les magasins ou brûler les voitures.
La justice, ce n'est pas menacer la vie des élus et de leurs familles, comme ce fut le cas pour le maire Vincent Jeanbrun.
Qui peut encore accepter que certains prônent le chaos et l'insurrection permanente pour gagner un pouvoir qu'ils n'ont pas réussi à obtenir par les urnes ?
Ma question s’adresse à Mme la Première ministre.
Quatre jours de violences et d’émeutes, quatre jours de vols et de pillages, quatre jours d’agressions et d’incendies : qu’est-ce que cette situation dit de notre société ?
J’ai vu, avec peine, le département dans lequel je suis élu, le quartier dans lequel j’ai grandi et où je vis, devenir en quelques heures le champ de bataille de quelques voyous.
Avant tout, permettez-moi de saluer les maires des Hauts-de-Seine, quelle que soit leur sensibilité politique, et, à travers eux, l’ensemble des maires de France, qui ont été en première ligne, comme toujours.
Très bien ! sur l es travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – M. Jean-Pierre Sueur et Mme Colette Mélot applaudissent également.
Les auteurs de ces attaques ne sont pas de simples jeunes. La jeunesse de notre pays, celle de nos quartiers, ne mérite pas cette définition. Son écrasante majorité travaille, elle est courageuse, elle est audacieuse, elle est solidaire et elle se bat, au quotidien, pour prendre l'ascenseur social.
Non, ces individus ne sont ni des insurgés ni des insoumis. Ils ont fait le choix de la violence, non par fatalité, mais par facilité.
Face à cette violence, il nous faut de la fermeté, de l'ordre et de la justice. Il est temps, madame la Première ministre, de refonder notre pacte républicain autour des valeurs de solidarité, de mérite, d'ordre et de travail. Il est temps d'avoir ce sursaut civique, nécessaire pour notre pays.
Cela ne se fera pas sans les élus locaux, qui ont plus que jamais besoin de la République, qui ont besoin d'avoir l'État à leurs côtés.
Madame la Première ministre, quels moyens le Gouvernement compte-t-il mettre en place pour les soutenir ?
Bien sûr, il y a eu un drame : la mort d’un jeune de 17 ans, qui nous a forcément émus et choqués. La justice fera son travail ; elle le fait déjà, vite et bien.
Mais la justice, ce n’est pas la vengeance !
La justice, ce n’est pas attaquer et blesser près de 800 policiers, gendarmes et pompiers.
La justice, ce n’est pas détruire et incendier nos crèches, nos écoles, nos bibliothèques et nos mairies.
La justice, ce n’est pas piller les magasins ou brûler les voitures.
La justice, ce n’est pas menacer la vie des élus et de leurs familles, comme ce fut le cas pour le maire Vincent Jeanbrun.
Qui peut encore accepter que certains prônent le chaos et l’insurrection permanente pour gagner un pouvoir qu’ils n’ont pas réussi à obtenir par les urnes ?
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées du groupe UC.
Très bien ! sur les travées du groupe Les Républicains.
Les auteurs de ces attaques ne sont pas de simples jeunes. La jeunesse de notre pays, celle de nos quartiers, ne mérite pas cette définition. Son écrasante majorité travaille, elle est courageuse, elle est audacieuse, elle est solidaire et elle se bat, au quotidien, pour prendre l’ascenseur social.
Non, ces individus ne sont ni des insurgés ni des insoumis. Ils ont fait le choix de la violence, non par fatalité, mais par facilité.
Face à cette violence, il nous faut de la fermeté, de l’ordre et de la justice. Il est temps, madame la Première ministre, de refonder notre pacte républicain autour des valeurs de solidarité, de mérite, d’ordre et de travail. Il est temps d’avoir ce sursaut civique, nécessaire pour notre pays.
Cela ne se fera pas sans les élus locaux, qui ont plus que jamais besoin de la République, qui ont besoin d’avoir l’État à leurs côtés.
Madame la Première ministre, quels moyens le Gouvernement compte-t-il mettre en place pour les soutenir ?
Monsieur le sénateur Xavier Iacovelli, la mort tragique d'un jeune homme de 17 ans dans votre département des Hauts-de-Seine, à Nanterre, a provoqué une émotion légitime dans notre pays ; je sais qu'elle a été partagée dans cet hémicycle.
Toutefois, cette émotion ne peut pas servir de prétexte pour commettre des violences inacceptables, pour viser les symboles de la République, pour brûler des mairies, des commissariats ou des écoles, pour piller des magasins ou pour prendre des élus pour cible. Je veux, à ce propos, avoir de nouveau une pensée pour le maire de L'Haÿ-les-Roses et sa famille.
Je veux aussi – avec chacun d'entre vous, j'en suis sûre – dire à nouveau mon soutien aux policiers, gendarmes, policiers municipaux et sapeurs-pompiers engagés avec courage et professionnalisme. Je veux également saluer la mobilisation des magistrats et des greffiers. Je veux enfin dire aux maires et aux élus, qui sont en première ligne, que nous sommes à leurs côtés.
Notre première priorité, notre priorité absolue, c'est le retour de l'ordre républicain.
Notre stratégie s'est appuyée sur quatre piliers : premièrement, la mobilisation des forces de l'ordre, avec jusqu'à 45 000 policiers et gendarmes sur le terrain ; deuxièmement, la fermeté de la réponse pénale, afin qu'il n'y ait aucune impunité pour les auteurs de violences ; troisièmement, la responsabilisation des réseaux sociaux ; quatrièmement, et enfin, un rappel nécessaire de la responsabilité et de l'autorité parentales, car les auteurs de ces actes sont jeunes, voire très jeunes.
Une décrue de la violence a été observée ces dernières nuits ; la situation redevient pratiquement normale.
Bien sûr, avec le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, je reste extrêmement vigilante. C'est très progressivement que nous adaptons notre dispositif de sécurité.
Monsieur le sénateur Iacovelli, si l'urgence est au rétablissement de l'ordre républicain, nous sommes d'ores et déjà mobilisés auprès des élus et des maires pour les accompagner dans la réparation de leur ville.
Le Président de la République l'a dit hier : nous accompagnerons les élus touchés, en particulier financièrement, mais aussi en accélérant les procédures, pour que les équipements publics rouvrent au plus vite. Nous répondrons présents pour les habitants, les commerçants et les artisans, pour toutes les victimes de ces violences.
Monsieur le sénateur, si l'urgence est au rétablissement de l'ordre républicain, cette crise appelle des réponses de fond. Elle nécessite un diagnostic partagé et une action collective de l'État et de toutes les parties prenantes. Je ne doute pas que le Sénat y prendra toute sa part.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées du groupe UC.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Mme Amel Gacquerre applaudit également.
Monsieur le sénateur Xavier Iacovelli, la mort tragique d’un jeune homme de 17 ans dans votre département des Hauts-de-Seine, à Nanterre, a provoqué une émotion légitime dans notre pays ; je sais qu’elle a été partagée dans cet hémicycle.
Toutefois, cette émotion ne peut pas servir de prétexte pour commettre des violences inacceptables, pour viser les symboles de la République, pour brûler des mairies, des commissariats ou des écoles, pour piller des magasins ou pour prendre des élus pour cible. Je veux, à ce propos, avoir de nouveau une pensée pour le maire de L’Haÿ-les-Roses et sa famille.
Je veux aussi – avec chacun d’entre vous, j’en suis sûre – dire à nouveau mon soutien aux policiers, gendarmes, policiers municipaux et sapeurs-pompiers engagés avec courage et professionnalisme. Je veux également saluer la mobilisation des magistrats et des greffiers. Je veux enfin dire aux maires et aux élus, qui sont en première ligne, que nous sommes à leurs côtés.
Notre première priorité, notre priorité absolue, c’est le retour de l’ordre républicain.
Notre stratégie s’est appuyée sur quatre piliers : premièrement, la mobilisation des forces de l’ordre, avec jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes sur le terrain ; deuxièmement, la fermeté de la réponse pénale, afin qu’il n’y ait aucune impunité pour les auteurs de violences ; troisièmement, la responsabilisation des réseaux sociaux ; quatrièmement, et enfin, un rappel nécessaire de la responsabilité et de l’autorité parentales, car les auteurs de ces actes sont jeunes, voire très jeunes.
Une décrue de la violence a été observée ces dernières nuits ; la situation redevient pratiquement normale.
Bien sûr, avec le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, je reste extrêmement vigilante. C’est très progressivement que nous adaptons notre dispositif de sécurité.
Monsieur le sénateur Iacovelli, si l’urgence est au rétablissement de l’ordre républicain, nous sommes d’ores et déjà mobilisés auprès des élus et des maires pour les accompagner dans la réparation de leur ville.
Le Président de la République l’a dit hier : nous accompagnerons les élus touchés, en particulier financièrement, mais aussi en accélérant les procédures, pour que les équipements publics rouvrent au plus vite. Nous répondrons présents pour les habitants, les commerçants et les artisans, pour toutes les victimes de ces violences.
Monsieur le sénateur, si l’urgence est au rétablissement de l’ordre républicain, cette crise appelle des réponses de fond. Elle nécessite un diagnostic partagé et une action collective de l’État et de toutes les parties prenantes. Je ne doute pas que le Sénat y prendra toute sa part.
Monsieur le sénateur Xavier Iacovelli, la mort tragique d’un jeune homme de 17 ans dans votre département des Hauts-de-Seine, à Nanterre, a provoqué une émotion légitime dans notre pays ; je sais qu’elle a été partagée dans cet hémicycle.
Toutefois, cette émotion ne peut pas servir de prétexte pour commettre des violences inacceptables, pour viser les symboles de la République, pour brûler des mairies, des commissariats ou des écoles, pour piller des magasins ou pour prendre des élus pour cible. Je veux, à ce propos, avoir de nouveau une pensée pour le maire de L’Haÿ-les-Roses et sa famille.
Je veux aussi – avec chacun d’entre vous, j’en suis sûre – dire de nouveau mon soutien aux policiers, gendarmes, policiers municipaux et sapeurs-pompiers engagés avec courage et professionnalisme. Je veux également saluer la mobilisation des magistrats et des greffiers. Je veux enfin dire aux maires et aux élus, qui sont en première ligne, que nous sommes à leurs côtés.
Notre première priorité, notre priorité absolue, c’est le retour de l’ordre républicain.
Notre stratégie s’est appuyée sur quatre piliers : premièrement, la mobilisation des forces de l’ordre, avec jusqu’à 45 000 policiers et gendarmes sur le terrain ; deuxièmement, la fermeté de la réponse pénale, afin qu’il n’y ait aucune impunité pour les auteurs de violences ; troisièmement, la responsabilisation des réseaux sociaux ; quatrièmement, et enfin, un rappel nécessaire de la responsabilité et de l’autorité parentales, car les auteurs de ces actes sont jeunes, voire très jeunes.
Une décrue de la violence a été observée ces dernières nuits ; la situation redevient pratiquement normale.
Bien sûr, avec le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, je reste extrêmement vigilante. C’est très progressivement que nous adaptons notre dispositif de sécurité.
Monsieur le sénateur Iacovelli, si l’urgence est au rétablissement de l’ordre républicain, nous sommes d’ores et déjà mobilisés auprès des élus et des maires pour les accompagner dans la réparation de leur ville.
Le Président de la République l’a dit hier : nous accompagnerons les élus touchés, en particulier financièrement, mais aussi en accélérant les procédures, pour que les équipements publics rouvrent au plus vite. Nous répondrons présent pour les habitants, les commerçants et les artisans, pour toutes les victimes de ces violences.
Monsieur le sénateur, si l’urgence est au rétablissement de l’ordre républicain, cette crise appelle des réponses de fond. Elle nécessite un diagnostic partagé et une action collective de l’État et de toutes les parties prenantes. Je ne doute pas que le Sénat y prendra toute sa part.
mort de nahel et violences urbaines (i)
Monsieur le ministre de l'intérieur, la semaine dernière, un enfant est mort.
Cette mort est tragique, et nous pensons à la douleur de la famille de Nahel. Cette mort a eu des conséquences collectives terribles. Des quartiers se sont embrasés, partout en France et en Île-de-France, dans de grandes villes comme dans de plus petites communes. Nos forces de l'ordre ont rétabli le calme ; il faut les en remercier. Une colère, compréhensible au début, s'est transformée progressivement en haine aveugle, propice aux pillages.
Les sénatrices et sénateurs socialistes ont évidemment appelé au calme, car la République ne peut exister sans ordre. Cependant, elle ne peut pas reposer que sur l'ordre.
Le concours Lépine des postures autoritaires nous laisse entre colère et hébétude : « Deux claques et au lit », une cagnotte par-ci, une milice par-là, une dose de « régression ethnique » : c'est l'incendie après l'incendie.
M. le président. La parole est à M. Jérôme Durain, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Murmures sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Roger Karoutchi s'exclame.
Applaudissements sur les travées du groupe SER.
C'est à vous que j'adresse ma question, monsieur le ministre de l'intérieur, puisque vous êtes aux responsabilités, mais c'est une question à laquelle nous devons tous répondre. Une grande partie de la jeunesse paie aujourd'hui notre échec collectif à faire rayonner la République. Nous n'avons pas désamorcé les bombes plantées dans les fondations de notre société.
Les causes de cet échec sont multiples et variées. Certains refusent que l'on se penche sur ce problème, mais si nous ne nous posons pas les bonnes questions, nous ne trouverons pas les justes réponses.
Les questions qui sont posées sont légion : la politique de la ville, les discriminations, le difficile rôle des maires en première ligne… Pour ma part, monsieur le ministre, je veux vous interroger sur ce qui a mis le feu aux poudres : les relations entre police et population.
À la fin de l'année 2020, un Beauvau de la sécurité était convoqué sur ces sujets. Certes, des choses utiles en sont sorties pour la police – nous avons d'ailleurs adopté la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi) –, mais force est de constater que toute la population, tant s'en faut, n'est pas réconciliée avec sa police.
Aussi, monsieur le ministre, comment comptez-vous désormais améliorer concrètement les rapports entre police et population ?
Monsieur le ministre de l’intérieur, la semaine dernière, un enfant est mort.
Cette mort est tragique, et nous pensons à la douleur de la famille de Nahel. Cette mort a eu des conséquences collectives terribles. Des quartiers se sont embrasés, partout en France et en Île-de-France, dans de grandes villes comme dans de plus petites communes. Nos forces de l’ordre ont rétabli le calme ; il faut les en remercier. Une colère, compréhensible au début, s’est transformée progressivement en haine aveugle, propice aux pillages.
Les sénatrices et sénateurs socialistes ont évidemment appelé au calme, car la République ne peut exister sans ordre. Cependant, elle ne peut pas reposer que sur l’ordre.
Le concours Lépine des postures autoritaires nous laisse entre colère et hébétude : « Deux claques et au lit », une cagnotte par-ci, une milice par-là, une dose de « régression ethnique » : c’est l’incendie après l’incendie.
Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST, ainsi que sur des travées du groupe CRCE. – Mme Esther Benbassa applaudit également.
Murmures sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Roger Karoutchi s ’ exclame.
C’est à vous que j’adresse ma question, monsieur le ministre de l’intérieur, puisque vous êtes aux responsabilités, mais c’est une question à laquelle nous devons tous répondre. Une grande partie de la jeunesse paie aujourd’hui notre échec collectif à faire rayonner la République. Nous n’avons pas désamorcé les bombes plantées dans les fondations de notre société.
Les causes de cet échec sont multiples et variées. Certains refusent que l’on se penche sur ce problème, mais si nous ne nous posons pas les bonnes questions, nous ne trouverons pas les justes réponses.
Les questions qui sont posées sont légion : la politique de la ville, les discriminations, le difficile rôle des maires en première ligne… Pour ma part, monsieur le ministre, je veux vous interroger sur ce qui a mis le feu aux poudres : les relations entre police et population.
À la fin de l’année 2020, un Beauvau de la sécurité était convoqué sur ces sujets. Certes, des choses utiles en sont sorties pour la police – nous avons d’ailleurs adopté la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (Lopmi) –, mais force est de constater que toute la population, tant s’en faut, n’est pas réconciliée avec sa police.
Aussi, monsieur le ministre, comment comptez-vous désormais améliorer concrètement les rapports entre police et population ?
Monsieur le sénateur Durain, à Nanterre, il y a eu un drame. Et je crois que mes premiers mots en tant que ministre de l'intérieur, tout comme ceux de Mme la Première ministre, évidemment, étaient des mots de transparence et d'équilibre. En effet, si l'on soutient les forces de l'ordre – je pense que vous le faites autant que nous –, il faut savoir dire les choses et ne pas mentir aux Français.
La justice passe. Le policier en cause, dont je tiens à souligner qu'il bénéficie toujours de la présomption d'innocence, a été placé en garde à vue, puis mis en examen. Il existe donc des indices graves et concordants laissant supposer qu'il serait responsable, en dehors de la loi de la République et de la déontologie, de la mort de ce jeune homme. Ce policier est en détention provisoire.
Cela dit, je veux aussi avoir une pensée pour les 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui ont été blessés pendant ces quatre jours d'émeutes ; ils ont été courageux, à la hauteur de la confiance que la Nation leur offre.
Bien sûr, on peut toujours améliorer le travail de la police et de la gendarmerie, monsieur le sénateur. Évidemment, il y a toujours des efforts à faire. Mais se concentrer sur le comportement de la police, comme je l'entends parfois faire depuis plusieurs heures, est-ce la seule réponse aux difficultés et aux violences que nous connaissons ?
Si tel est le cas, pourquoi a-t-on attaqué des sapeurs-pompiers ? Ils ne contrôlent personne – ils sauvent tout le monde ! Pourquoi a-t-on attaqué 78 postes de police municipale ? Les polices municipales ne suivent pourtant pas les mêmes consignes que la police et la gendarmerie nationales… Pourquoi a-t-on attaqué des élus ? Tutoyaient-ils ces délinquants, ou ont-ils été particulièrement discriminatoires ? Pourquoi les émeutiers ont-ils attaqué des médiathèques et des écoles ? Pourquoi ont-ils pillé des commerces ?
Cessons de trouver toujours des excuses dans le comportement de la police !
Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST, ainsi que sur des travées du groupe CRCE. – Mme Esther Benbassa applaudit également.
Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées des groupes RDPI, RDSE, INDEP, UC et Les Républicains.
Si la police doit se réformer, monsieur Durain – je sais que je parle à un républicain –, elle ne doit en revanche pas servir de bouc émissaire si l'on veut poser les bonnes questions.
Monsieur le sénateur Durain, à Nanterre, il y a eu un drame. Et je crois que mes premiers mots en tant que ministre de l’intérieur, tout comme ceux de Mme la Première ministre, évidemment, étaient des mots de transparence et d’équilibre. En effet, si l’on soutient les forces de l’ordre – je pense que vous le faites autant que nous –, il faut savoir dire les choses et ne pas mentir aux Français.
La justice passe. Le policier en cause, dont je tiens à souligner qu’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence, a été placé en garde à vue, puis mis en examen. Il existe donc des indices graves et concordants laissant supposer qu’il serait responsable, en dehors de la loi de la République et de la déontologie, de la mort de ce jeune homme. Ce policier est en détention provisoire.
Cela dit, je veux aussi avoir une pensée pour les 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui ont été blessés pendant ces quatre jours d’émeutes ; ils ont été courageux, à la hauteur de la confiance que la Nation leur offre.
Bien sûr, on peut toujours améliorer le travail de la police et de la gendarmerie, monsieur le sénateur. Évidemment, il y a toujours des efforts à faire. Mais se concentrer sur le comportement de la police, comme je l’entends parfois faire depuis plusieurs heures, est-ce la seule réponse aux difficultés et aux violences que nous connaissons ?
Si tel est le cas, pourquoi a-t-on attaqué des sapeurs-pompiers ? Ils ne contrôlent personne – ils sauvent tout le monde ! Pourquoi a-t-on attaqué 78 postes de police municipale ? Les polices municipales ne suivent pourtant pas les mêmes consignes que la police et la gendarmerie nationales… Pourquoi a-t-on attaqué des élus ? Tutoyaient-ils ces délinquants, ou ont-ils été particulièrement discriminatoires ? Pourquoi les émeutiers ont-ils attaqué des médiathèques et des écoles ? Pourquoi ont-ils pillé des commerces ?
Cessons de trouver toujours des excuses dans le comportement de la police !
Monsieur le sénateur Durain, à Nanterre, il y a eu un drame. Et je crois que mes premiers mots en tant que ministre de l’intérieur, tout comme ceux de Mme la Première ministre, évidemment, étaient des mots de transparence et d’équilibre. En effet, si l’on soutient les forces de l’ordre – je pense que vous le faites autant que nous –, il faut savoir dire les choses et ne pas mentir aux Français.
La justice passe. Le policier en cause, dont je tiens à souligner qu’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence, a été placé en garde à vue, puis mis en examen. Il existe donc des indices graves et concordants laissant supposer qu’il serait responsable, en dehors de la loi de la République et de la déontologie, de la mort de ce jeune homme. Ce policier est en détention provisoire.
Cela dit, je veux aussi avoir une pensée pour les 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui ont été blessés pendant ces quatre jours d’émeutes ; ils ont été courageux, à la hauteur de la confiance que la Nation leur accorde.
Bien sûr, on peut toujours améliorer le travail de la police et de la gendarmerie, monsieur le sénateur. Évidemment, il y a toujours des efforts à faire. Mais se concentrer sur le comportement de la police, comme je l’entends parfois faire depuis plusieurs heures, est-ce la seule réponse aux difficultés et aux violences que nous connaissons ?
Si tel est le cas, pourquoi a-t-on attaqué des sapeurs-pompiers ? Ils ne contrôlent personne – ils sauvent tout le monde ! Pourquoi a-t-on attaqué 78 postes de police municipale ? Les polices municipales ne suivent pourtant pas les mêmes consignes que la police et la gendarmerie nationales… Pourquoi a-t-on attaqué des élus ? Tutoyaient-ils ces délinquants, ou ont-ils été particulièrement discriminatoires ? Pourquoi les émeutiers ont-ils attaqué des médiathèques et des écoles ? Pourquoi ont-ils pillé des commerces ?
Cessons de trouver toujours des excuses dans le comportement de la police !
Applaudissements sur les mêmes travées.
Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées des groupes RDPI, RDSE, INDEP, UC et Les Républicains.
Si la police doit se réformer, monsieur Durain – je sais que je parle à un républicain –, elle ne doit en revanche pas servir de bouc émissaire si l’on veut poser les bonnes questions.
Applaudissements sur les mêmes travées.
Monsieur le ministre, vous n'avez pas répondu à ma question. Je vous la poserai donc de nouveau tout à l'heure, lors de votre audition par notre commission des lois.
Alors que soufflent des vents mauvais, des vents sécuritaires
Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.
, alors que certains syndicats policiers s'égarent en publiant des tracts inquiétants, nous vous demandons, monsieur le ministre, de tenir bon sur les principes républicains de la police et sur les principes de la République tout entière !
Monsieur le ministre, vous n’avez pas répondu à ma question. Je vous la poserai donc de nouveau tout à l’heure, lors de votre audition par notre commission des lois.
Alors que soufflent des vents mauvais, des vents sécuritaires
Applaudissements sur les travées du groupe SER, ainsi que sur des travées des groupes CRCE et GEST.
Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.
reprise du plan borloo
Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Le Président de la République l'a bien dit hier, devant plus de 200 maires : « Même si le calme est revenu, on ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé. »
Ce qui s'est passé était prévisible pour certains. Un premier diagnostic avait été porté dès 2017 dans l'appel de Grigny. Après le plan qu'il avait détaillé en 2018, Jean-Louis Borloo a de nouveau tiré l'alarme l'an dernier.
Certains points de son plan ont été repris, comme les cités éducatives, dont la mission conjointe de contrôle sur la délinquance des mineurs du Sénat avait salué l'intérêt, ou encore le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d'éducation prioritaire REP et REP+, qui semble aussi porter ses fruits.
Néanmoins, madame la Première ministre, peut-on sérieusement dire que 75 % du plan Borloo ont été mis en œuvre ?
On ne peut pas demander davantage aux maires, qui sont déjà beaucoup exposés. Ce n'est pas non plus le Président de la République qui pourra, seul à l'Élysée, régler durablement les problèmes. On ne peut pas plus croire que le rappel à l'ordre des parents, certes nécessaire, sera suffisant.
C'est en conjuguant toutes nos forces que nous nous en sortirons : État, régions, départements, Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), Action Logement, chambres consulaires, Caisse des dépôts et consignations, monde du HLM, secteur privé et monde associatif. C'est la grande coalition proposée par Jean-Louis Borloo pour se mettre au chevet des piliers fondamentaux que sont la justice, l'ordre public, la jeunesse, la santé, l'habitat, l'énergie et la lutte contre le règlement climatique.
Il nous faut un chef de file pour chacun des dix-neuf programmes du plan Borloo et un pilote pour son suivi régulier. L'heure n'est plus aux rapports d'expert : elle est à l'action !
Vous avez dit hier être à l'écoute des propositions, madame la Première ministre. Eh bien, elles sont faites ! Comment comptez-vous maintenant les mettre en œuvre de manière effective ?
M. le président. La parole est à M. Bernard Fialaire, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.
Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.
La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.
Ma question s’adresse à Mme la Première ministre.
Le Président de la République l’a bien dit hier, devant plus de 200 maires : « Même si le calme est revenu, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. »
Ce qui s’est passé était prévisible pour certains. Un premier diagnostic avait été porté dès 2017 dans l’appel de Grigny. Après le plan qu’il avait détaillé en 2018, Jean-Louis Borloo a de nouveau tiré l’alarme l’an dernier.
Certains points de son plan ont été repris, comme les cités éducatives, dont la mission conjointe de contrôle sur la délinquance des mineurs du Sénat avait salué l’intérêt, ou encore le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire REP et REP+, qui semble aussi porter ses fruits.
Néanmoins, madame la Première ministre, peut-on sérieusement dire que 75 % du plan Borloo ont été mis en œuvre ?
On ne peut pas demander davantage aux maires, qui sont déjà beaucoup exposés. Ce n’est pas non plus le Président de la République qui pourra, seul à l’Élysée, régler durablement les problèmes. On ne peut pas plus croire que le rappel à l’ordre des parents, certes nécessaire, sera suffisant.
C’est en conjuguant toutes nos forces que nous nous en sortirons : État, régions, départements, Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), Action Logement, chambres consulaires, Caisse des dépôts et consignations, monde du HLM, secteur privé et monde associatif. C’est la grande coalition proposée par Jean-Louis Borloo pour se mettre au chevet des piliers fondamentaux que sont la justice, l’ordre public, la jeunesse, la santé, l’habitat, l’énergie et la lutte contre le règlement climatique.
Il nous faut un chef de file pour chacun des dix-neuf programmes du plan Borloo et un pilote pour son suivi régulier. L’heure n’est plus aux rapports d’expert : elle est à l’action !
Vous avez dit hier être à l’écoute des propositions, madame la Première ministre. Eh bien, elles sont faites ! Comment comptez-vous maintenant les mettre en œuvre de manière effective ?
Ma question s’adresse à Mme la Première ministre.
Le Président de la République l’a bien dit hier, devant plus de 200 maires : « Même si le calme est revenu, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. »
Ce qui s’est passé était prévisible pour certains. Un premier diagnostic avait été porté dès 2017 dans l’appel de Grigny. Après le plan qu’il avait détaillé en 2018, Jean-Louis Borloo a de nouveau tiré la sonnette d’alarme l’an dernier.
Certains points de son plan ont été repris, comme les cités éducatives, dont la mission conjointe de contrôle sur la délinquance des mineurs du Sénat avait salué l’intérêt, ou encore le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire REP et REP+, qui semble aussi porter ses fruits.
Néanmoins, madame la Première ministre, peut-on sérieusement dire que 75 % du plan Borloo ont été mis en œuvre ?
On ne peut pas demander davantage aux maires, qui sont déjà beaucoup exposés. Ce n’est pas non plus le Président de la République qui pourra, seul à l’Élysée, régler durablement les problèmes. On ne peut pas non plus croire que le rappel à l’ordre des parents, certes nécessaire, sera suffisant.
C’est en conjuguant toutes nos forces que nous nous en sortirons : État, régions, départements, Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), Action Logement, chambres consulaires, Caisse des dépôts et consignations, monde du HLM, secteur privé et monde associatif. C’est la grande coalition proposée par Jean-Louis Borloo pour se mettre au chevet des piliers fondamentaux que sont la justice, l’ordre public, la jeunesse, la santé, l’habitat, l’énergie et la lutte contre le dérèglement climatique.
Il nous faut un chef de file pour chacun des dix-neuf programmes du plan Borloo et un pilote pour son suivi régulier. L’heure n’est plus aux rapports d’expert : elle est à l’action !
Vous avez dit hier être à l’écoute des propositions, madame la Première ministre. Eh bien, elles sont faites ! Comment comptez-vous maintenant les mettre en œuvre de manière effective ?
Monsieur le sénateur Fialaire, vous avez raison : un message doit être adressé à l'ensemble du pays. C'est essentiel pour le retour au calme, qui est la première des priorités. Mais nous devons aussi, ensuite, continuer de travailler ensemble pour les quartiers populaires, comme vous le préconisez.
Vous avez rappelé le travail mené par Jean-Louis Borloo et le rapport que ce dernier a signé. Certains d'entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, y avaient d'ailleurs contribué ; j'avais moi-même participé à sa rédaction. Sans peser tout cela au trébuchet, je puis vous assurer que, en réalité, un grand nombre des propositions de ce rapport ont été mises en œuvre.
Je pense en premier lieu à la relance de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Au cours du quinquennat précédent, les sommes allouées par ce biais aux quartiers populaires sont passées de 5 à 12 milliards d'euros.
Ainsi, tous les acteurs réunis vont dépenser près de 50 milliards d'euros pour ces quartiers. §On a ainsi assisté à un retour du financement de l'Anru par l'État, qui avait complètement disparu au cours des deux quinquennats précédents, de manière regrettable.
Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.
La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.
Je pense aussi aux 200 cités éducatives, dont la généralisation a été annoncée à Marseille par le Président de la République, ainsi qu'au dédoublement des classes de grande section de maternelle, de CP et de CE1 en REP, qui sera étendue, suivant une autre annonce faite par le Président de la République à Marseille, à la scolarisation plus précoce, notamment dans les quartiers populaires.
Mme Borne, quand elle était ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, a lancé les emplois francs, qui sont un grand succès : plus de 100 000 ont été créés. Cela aussi figurait dans le rapport Borloo.
Quant à la culture dans nos quartiers, regardez le nombre de projets Démos (dispositif d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) et leur déploiement croissant dans les quartiers populaires ; regardez les dispositifs Micro-Folie qui s'y développent aussi…
Monsieur le sénateur Fialaire, vous avez raison : un message doit être adressé à l’ensemble du pays. C’est essentiel pour le retour au calme, qui est la première des priorités. Mais nous devons aussi, ensuite, continuer de travailler ensemble pour les quartiers populaires, comme vous le préconisez.
Vous avez rappelé le travail mené par Jean-Louis Borloo et le rapport que ce dernier a signé. Certains d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, y avaient d’ailleurs contribué ; j’avais moi-même participé à sa rédaction. Sans peser tout cela au trébuchet, je puis vous assurer que, en réalité, un grand nombre des propositions de ce rapport ont été mises en œuvre.
Je pense en premier lieu à la relance de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Au cours du quinquennat précédent, les sommes allouées par ce biais aux quartiers populaires sont passées de 5 à 12 milliards d’euros.
Ainsi, tous les acteurs réunis vont dépenser près de 50 milliards d’euros pour ces quartiers. §On a ainsi assisté à un retour du financement de l’Anru par l’État, qui avait complètement disparu au cours des deux quinquennats précédents, de manière regrettable.
Monsieur le sénateur Fialaire, vous avez raison : un message doit être adressé à l’ensemble du pays. C’est essentiel pour le retour au calme, qui est la première des priorités. Mais nous devons aussi, ensuite, continuer de travailler ensemble pour les quartiers populaires, comme vous le préconisez.
Vous avez rappelé le travail mené par Jean-Louis Borloo et le rapport que ce dernier a signé. Certains d’entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, y avaient d’ailleurs contribué ; j’avais moi-même participé à sa rédaction. Sans peser tout cela au trébuchet, je puis vous assurer que, en réalité, un grand nombre des propositions de ce rapport ont été mises en œuvre.
Je pense en premier lieu à la relance de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Au cours du quinquennat précédent, les sommes allouées par ce biais aux quartiers populaires sont passées de 5 à 12 milliards d’euros.
Ainsi, tous les acteurs réunis vont dépenser près de 50 milliards d’euros pour ces quartiers. §On a donc assisté à un retour du financement de l’Anru par l’État, qui avait complètement disparu au cours des deux quinquennats précédents, de manière regrettable.
Marques d'impatience sur les travées du groupe Les Républicains.
Je pense aussi aux 200 cités éducatives, dont la généralisation a été annoncée à Marseille par le Président de la République, ainsi qu’au dédoublement des classes de grande section de maternelle, de CP et de CE1 en REP, qui sera étendue, suivant une autre annonce faite par le Président de la République à Marseille, à la scolarisation plus précoce, notamment dans les quartiers populaires.
Mme Borne, quand elle était ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, a lancé les emplois francs, qui sont un grand succès : plus de 100 000 ont été créés. Cela aussi figurait dans le rapport Borloo.
Quant à la culture dans nos quartiers, regardez le nombre de projets Démos (dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) et leur déploiement croissant dans les quartiers populaires ; regardez les dispositifs Micro-Folie qui s’y développent aussi…
M. Olivier Klein, ministre délégué. Regardez le Pass'Sport, lancé par ma collègue Amélie Oudéa-Castéra, qui se met en place dans l'ensemble de nos quartiers.
Marques d ’ impatience sur les travées du groupe Les Républicains.
Mme Catherine Morin- Desailly proteste
Nous continuerons dans cette direction au travers des contrats de ville « Engagements quartiers 2030 ». Mais l'urgence, aujourd'hui, c'est d'abord de contribuer à la concorde et au retour au calme. C'est ce que fait le Gouvernement, avec l'ensemble des élus locaux.
M. Olivier Klein, ministre délégué. Regardez le Pass’Sport, lancé par ma collègue Amélie Oudéa-Castéra, qui se met en place dans l’ensemble de nos quartiers.
M. François Patriat applaudit.
Mme Catherine Morin-Desailly proteste
Mme Catherine Morin-Desailly proteste .
Nous continuerons dans cette direction au travers des contrats de ville « Engagements quartiers 2030 ». Mais l’urgence, aujourd’hui, c’est d’abord de contribuer à la concorde et au retour au calme. C’est ce que fait le Gouvernement, avec l’ensemble des élus locaux.
M. Bernard Fialaire. Monsieur le ministre, je vous entends bien, mais il faut vraiment un pilote pour toutes ces actions. Il faut aussi que chaque chantier ait un chef de file, car c'est ensemble que l'on pourra s'en sortir.
M. François Patriat applaudit.
M. Jean-Claude Requier applaudit.
raisons structurelles des émeutes et manques de la politique de la ville
Monsieur le ministre chargé de la ville et du logement, Nahel a été abattu à bout portant. Il avait 17 ans et il est mort. C'est inacceptable.
Le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses a été attaqué, mettant en danger la vie de son épouse et de ses enfants. C'est inqualifiable.
Chaque jour, habitants et commerçants, élus et agents des services publics dressent le bilan des dégâts dans leurs villes, réparent ce qu'ils peuvent et disent leurs interrogations et leur refus de la violence. Les maires font face, comme toujours.
Monsieur le ministre, qui peut croire qu'il suffit d'appeler à l'autorité, à la répression et à la mise en cause des familles pour tourner la page ?
Nous devons comprendre les causes. Ne pas comprendre, c'est se rendre incapable de traiter les problèmes.
Ouvrons les yeux et regardons ces quartiers qui, malgré les milliards consacrés à la rénovation urbaine, restent souvent des quartiers de relégation. On a mis beaucoup d'argent dans le bâti, mais pas assez dans l'humain. Quelle faute ce fut d'enterrer le plan Borloo !
Dans les quartiers prioritaires, 57 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté ; 18 % des mamans élèvent leurs enfants en solo ; deux enfants sur trois ne partiront pas en vacances.
Dans notre République, les hommes naissent libres et égaux, mais c'est moins vrai quand on est pauvre, noir ou arabe. Ouvrons les yeux sur le racisme et les discriminations qui rongent notre société !
Comment accepter qu'une grande partie de la jeunesse et de la police se regardent en ennemies ? C'est ce qui a fait courir Zyed, Bouna et Muhittin vers un transformateur électrique en 2005. Le racisme et la peur sont toujours là – pas dans tous les esprits, bien sûr, mais toujours là quand même.
M. le président. La parole est à M. Daniel Breuiller, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.
Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe GEST. – Mme Esther Benbassa applaudit également.
Monsieur le ministre, convoquons l'intelligence collective au chevet de notre République malade, l'intelligence de tous ceux qui croient que la promesse républicaine est là pour tous !
« La promesse républicaine a trop souvent quitté nos quartiers. Comment dire aux enfants des quartiers en difficultés qu'ils sont toutes et tous les filles et les fils de la République ? », disait le président Chirac en 2005.
Aussi, monsieur le ministre, prendrez-vous l'initiative et la responsabilité d'un travail collectif indispensable, ou reculerons-nous une fois de plus devant l'obstacle ?
Monsieur le ministre chargé de la ville et du logement, Nahel a été abattu à bout portant. Il avait 17 ans et il est mort. C’est inacceptable.
Le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses a été attaqué, mettant en danger la vie de son épouse et de ses enfants. C’est inqualifiable.
Chaque jour, habitants et commerçants, élus et agents des services publics dressent le bilan des dégâts dans leurs villes, réparent ce qu’ils peuvent et disent leurs interrogations et leur refus de la violence. Les maires font face, comme toujours.
Monsieur le ministre, qui peut croire qu’il suffit d’appeler à l’autorité, à la répression et à la mise en cause des familles pour tourner la page ?
Nous devons comprendre les causes. Ne pas comprendre, c’est se rendre incapable de traiter les problèmes.
Ouvrons les yeux et regardons ces quartiers qui, malgré les milliards consacrés à la rénovation urbaine, restent souvent des quartiers de relégation. On a mis beaucoup d’argent dans le bâti, mais pas assez dans l’humain. Quelle faute ce fut d’enterrer le plan Borloo !
Dans les quartiers prioritaires, 57 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté ; 18 % des mamans élèvent leurs enfants en solo ; deux enfants sur trois ne partiront pas en vacances.
Dans notre République, les hommes naissent libres et égaux, mais c’est moins vrai quand on est pauvre, noir ou arabe. Ouvrons les yeux sur le racisme et les discriminations qui rongent notre société !
Comment accepter qu’une grande partie de la jeunesse et de la police se regardent en ennemies ? C’est ce qui a fait courir Zyed, Bouna et Muhittin vers un transformateur électrique en 2005. Le racisme et la peur sont toujours là – pas dans tous les esprits, bien sûr, mais toujours là quand même.
Applaudissements sur les travées des groupes GEST et CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Mme Esther Benbassa applaudit également.
Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.
La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Monsieur le ministre, convoquons l’intelligence collective au chevet de notre République malade, l’intelligence de tous ceux qui croient que la promesse républicaine est là pour tous !
« La promesse républicaine a trop souvent quitté nos quartiers. Comment dire aux enfants des quartiers en difficultés qu’ils sont toutes et tous les filles et les fils de la République ? », disait le président Chirac en 2005.
Aussi, monsieur le ministre, prendrez-vous l’initiative et la responsabilité d’un travail collectif indispensable, ou reculerons-nous une fois de plus devant l’obstacle ?
Monsieur le sénateur Breuiller, ces émeutes-ci ne sont pas celles de 2005. Vous avez repris les mots du président Chirac, vous avez évoqué ce qui a été à l'origine d'une politique de la ville renouvelée, notamment par la création de l'Anru, et de choix qui ont été faits de manière unanime.
Cette fois-ci, 553 communes ont été victimes de dégradations, à un titre ou à un autre ; 169 d'entre elles ne relèvent pas de la politique de la ville. Dans 120 autres, on trouve moins de 3 000 habitants vivant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. Résumer ces émeutes à ces quartiers, c'est déjà se tromper dans l'analyse.
Vous avez évoqué le bilan de ces émeutes et la nécessité d'ouvrir les yeux. Pour ma part, je nous invite à ouvrir aussi les yeux vis-à-vis des 838 policiers, gendarmes et pompiers blessés depuis le début des émeutes.
Applaudissements sur les travées des groupes GEST et CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SER. – Mme Esther Benbassa applaudit également.
La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Je nous invite à ouvrir les yeux sur les 2 500 bâtiments publics qui ont subi des incendies. Je nous invite à ouvrir les yeux sur les presque 4 000 personnes interpellées, dont la moyenne d'âge est de 17 ans.
Ouvrir les yeux, c'est se demander comment des enfants de 13 ans ou de 14 ans peuvent se retrouver, la nuit, avec des bidons d'essence dans les mains, à incendier des bâtiments publics.
Monsieur le sénateur Breuiller, ces émeutes-ci ne sont pas celles de 2005. Vous avez repris les mots du président Chirac, vous avez évoqué ce qui a été à l’origine d’une politique de la ville renouvelée, notamment par la création de l’Anru, et de choix qui ont été faits de manière unanime.
Cette fois-ci, 553 communes ont été victimes de dégradations, à un titre ou à un autre ; 169 d’entre elles ne relèvent pas de la politique de la ville. Dans 120 autres, on trouve moins de 3 000 habitants vivant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. Résumer ces émeutes à ces quartiers, c’est déjà se tromper dans l’analyse.
Vous avez évoqué le bilan de ces émeutes et la nécessité d’ouvrir les yeux. Pour ma part, je nous invite à ouvrir aussi les yeux vis-à-vis des 838 policiers, gendarmes et pompiers blessés depuis le début des émeutes.
Je nous invite à ouvrir les yeux sur les 2 500 bâtiments publics qui ont subi des incendies. Je nous invite à ouvrir les yeux sur les presque 4 000 personnes interpellées, dont la moyenne d’âge est de 17 ans.
Ouvrir les yeux, c’est se demander comment des enfants de 13 ans ou de 14 ans peuvent se retrouver, la nuit, avec des bidons d’essence dans les mains, à incendier des bâtiments publics.
M. Christophe Béchu, ministre. Ouvrir les yeux, c'est se demander comment des mortiers d'artifice peuvent être utilisés pour viser des policiers, comment, à Nîmes, on a pu tirer sur un policier avec un pistolet 9 millimètres.
Applaudissements sur des travées du groupe UC.
Ouvrir les yeux, c'est aussi se demander comment certains, devant cette situation, refusent d'appeler, non pas à l'autorité, mais même au calme !
Une fois que l'on a ouvert les yeux sur ces points, on peut parler de la suite.
Pour passer à la suite, il faut prendre un minimum de temps, avant que chacun ne ressorte du placard la suggestion qu'il avait formulée lors de la dernière élection présidentielle, pour examiner la géographie actuelle. On ne peut réduire le sujet à un problème d'argent public, de milliards d'euros ; on ne peut pas non plus résumer ce débat à la question des allocations familiales !
Sur tous ces sujets, il est nécessaire de prendre le temps du diagnostic pour être capable d'agir ensuite.
Laissez-moi vous dire une chose, monsieur le sénateur : stigmatiser les quartiers, c'est laisser penser que leurs habitants y sont enfermés de manière immuable. Or bien des gens en sont sortis, d'autres y sont entrés. Il ne faut pas regarder que la photo ; nous devons plutôt nous inscrire dans une logique d'évolution.
Si on ne prend pas cela en compte, là encore, on se trompera sur le diagnostic.
M. Christophe Béchu, ministre. Ouvrir les yeux, c’est se demander comment des mortiers d’artifice peuvent être utilisés pour viser des policiers, comment, à Nîmes, on a pu tirer sur un policier avec un pistolet 9 millimètres.
Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et RDSE, ainsi que sur des travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.
Applaudissements sur des travées du groupe UC.
Ouvrir les yeux, c’est aussi se demander comment certains, devant cette situation, refusent d’appeler, non pas à l’autorité, mais même au calme !
Une fois que l’on a ouvert les yeux sur ces points, on peut parler de la suite.
Pour passer à la suite, il faut prendre un minimum de temps, avant que chacun ne ressorte du placard la suggestion qu’il avait formulée lors de la dernière élection présidentielle, pour examiner la géographie actuelle. On ne peut réduire le sujet à un problème d’argent public, de milliards d’euros ; on ne peut pas non plus résumer ce débat à la question des allocations familiales !
Sur tous ces sujets, il est nécessaire de prendre le temps du diagnostic pour être capable d’agir ensuite.
Laissez-moi vous dire une chose, monsieur le sénateur : stigmatiser les quartiers, c’est laisser penser que leurs habitants y sont enfermés de manière immuable. Or bien des gens en sont sortis, d’autres y sont entrés. Il ne faut pas regarder que la photo ; nous devons plutôt nous inscrire dans une logique d’évolution.
Si on ne prend pas cela en compte, là encore, on se trompera sur le diagnostic.
émeutes
Madame la Première ministre, les violences de ces derniers jours ont été condamnées par la quasi-totalité des formations politiques. Seule une d'entre elles, une fois de plus, s'en est exemptée.
En refusant d'appeler au calme, les dirigeants de la France soumise à l'émeute confirment qu'ils sont bien les ânes de Troie du séparatisme dans notre pays.
M. le président. La parole est à M. Claude Malhuret, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires.
Rires et applaudissements sur l es travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe INDEP. – M. Martin Lévrier applaudit également.
En demandant que l'on épargne les bibliothèques et les écoles, ils autorisent les émeutiers à brûler tout le reste : les commerces, les mairies, les maisons des élus.
Ils prétendent défendre la République, mais leur but est de la faire tomber. Depuis un an, leurs convulsions à l'Assemblée nationale les discréditent, en discréditant aussi, hélas, le Parlement. Cette fois-ci, c'est la fois de trop. Le peuple français qu'ils prétendent à tort incarner s'en souviendra longtemps, tout comme s'en souviendront sans doute leurs plus proches alliés politiques, désormais honteux de cette alliance contre nature.
Madame la Première ministre, les violences de ces derniers jours ont été condamnées par la quasi-totalité des formations politiques. Seule une d’entre elles, une fois de plus, s’en est exemptée.
En refusant d’appeler au calme, les dirigeants de la France soumise à l’émeute confirment qu’ils sont bien les ânes de Troie du séparatisme dans notre pays.
Applaudissements sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes RDPI et RDSE.
Rires et applaudissements sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.
Quant aux protestations faussement scandalisées des despotes de Turquie, d'Algérie ou d'Iran, où la répression de telles émeutes aurait sans aucun doute fait des dizaines, voire des centaines de victimes, permettez-moi de dire qu'elles donnent la nausée !
Enfin, la responsabilité des réseaux antisociaux dans la propagation des violences est telle que le Président de la République a dû les convoquer à l'Élysée. Barack Obama disait que ces réseaux sont devenus l'une des principales menaces contre nos démocraties. La preuve en est faite.
Vous avez, madame la Première ministre, condamné hier à l'Assemblée nationale l'attitude d'un parti antidémocratique, sans statuts, sans élections internes, gouverné par un satrape colérique et omnipotent traitant ses dissidents par la mise à l'écart
En demandant que l’on épargne les bibliothèques et les écoles, ils autorisent les émeutiers à brûler tout le reste : les commerces, les mairies, les maisons des élus.
Ils prétendent défendre la République, mais leur but est de la faire tomber. Depuis un an, leurs convulsions à l’Assemblée nationale les discréditent, en discréditant aussi, hélas, le Parlement. Cette fois-ci, c’est la fois de trop. Le peuple français qu’ils prétendent à tort incarner s’en souviendra longtemps, tout comme s’en souviendront sans doute leurs plus proches alliés politiques, désormais honteux de cette alliance contre nature.
En demandant que l’on épargne les bibliothèques et les écoles, ils autorisent les émeutiers à brûler tout le reste : les commerces, les mairies, les maisons des élus.
Ils prétendent défendre la République, mais leur but est de la faire tomber. Depuis un an, leurs convulsions à l’Assemblée nationale les discréditent, en discréditant aussi, hélas ! le Parlement. Cette fois-ci, c’est la fois de trop. Le peuple français qu’ils prétendent à tort incarner s’en souviendra longtemps, tout comme s’en souviendront sans doute leurs plus proches alliés politiques, désormais honteux de cette alliance contre nature.
Sourires sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.
Applaudissements sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes RDPI et RDSE.
Quant aux protestations faussement scandalisées des despotes de Turquie, d’Algérie ou d’Iran, où la répression de telles émeutes aurait sans aucun doute fait des dizaines, voire des centaines de victimes, permettez-moi de dire qu’elles donnent la nausée !
Enfin, la responsabilité des réseaux antisociaux dans la propagation des violences est telle que le Président de la République a dû les convoquer à l’Élysée. Barack Obama disait que ces réseaux sont devenus l’une des principales menaces contre nos démocraties. La preuve en est faite.
Vous avez, madame la Première ministre, condamné hier à l’Assemblée nationale l’attitude d’un parti antidémocratique, sans statuts, sans élections internes, gouverné par un satrape colérique et omnipotent traitant ses dissidents par la mise à l’écart
Pouvez-vous nous dire aujourd'hui si vous envisagez de mettre de l'ordre dans la jungle des plateformes, qu'il faut empêcher d'invoquer à tort la liberté d'expression pour se rendre complices des appels à l'émeute et de l'apologie des violences ?
Pouvez-vous aussi nous préciser si vous comptez demander à Mme la ministre des affaires étrangères de protester contre les ingérences de dictateurs qui se permettent de nous donner des leçons de démocratie ?
Sourires sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains.
Vifs applaudissements sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes RDPI et RDSE.
Pouvez-vous nous dire aujourd’hui si vous envisagez de mettre de l’ordre dans la jungle des plateformes, qu’il faut empêcher d’invoquer à tort la liberté d’expression pour se rendre complices des appels à l’émeute et de l’apologie des violences ?
Pouvez-vous aussi nous préciser si vous comptez demander à Mme la ministre des affaires étrangères de protester contre les ingérences de dictateurs qui se permettent de nous donner des leçons de démocratie ?
Monsieur le sénateur Claude Malhuret, le drame de la mort d'un jeune homme de 17 ans ne peut justifier ou excuser aucune violence.
Comme la famille du jeune homme, comme les élus du territoire concerné, nous ne demandons qu'une chose : la justice. Or jamais la justice n'est venue de la violence.
Depuis une semaine, des actes inacceptables ont touché plusieurs centaines de communes. Les forces de l'ordre, les sapeurs-pompiers et des élus ont été pris pour cible. Des mairies, des écoles, des équipements publics ont été vandalisés, parfois incendiés. Des commerces ont été pillés.
Face à cette situation, nous avons tout mis en œuvre pour rétablir l'ordre républicain, autour d'un mot d'ordre : le refus de l'impunité. C'est ce que nous demandent les habitants des quartiers touchés, qui sont les premières victimes de ces violences. Les quelque 6 millions d'habitants des quartiers n'ont rien à voir avec quelques milliers de délinquants.
Depuis le début des violences, près de 4 000 personnes ont été interpellées. M. le garde des sceaux a demandé aux procureurs de la République une réponse rapide, ferme et systématique pour tous les auteurs de ces faits. Hier soir, près de 1 000 personnes au total avaient déjà été présentées à la justice ; plus de 350 sont déjà en détention. La réponse pénale a été forte, avec notamment des peines de prison ferme et des incarcérations.
Vifs applaudissements sur les travées des groupes INDEP, UC et Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes RDPI et RDSE.
Ajoutons que M. le garde des sceaux vient de diffuser une circulaire sur le traitement des infractions commises par des mineurs et les conditions d'engagement de la responsabilité de leurs parents.
Monsieur le sénateur Malhuret, dans cette crise, à l'évidence, les réseaux sociaux jouent un rôle important. Ils facilitent parfois l'organisation des violences et ont souvent une responsabilité dans la désinhibition des jeunes.
C'est pourquoi le Gouvernement a demandé à l'ensemble des plateformes de respecter leurs obligations de retrait des contenus illicites et d'être vigilantes sur certaines de leurs fonctionnalités, comme la géolocalisation.
Par ailleurs, nous veillons à ce que les titulaires de comptes montrant leur participation à des violences soient identifiés et poursuivis.
D'autres réponses de plus long terme devront être apportées. C'est notamment l'objet du règlement européen sur les services numériques et du projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, que votre assemblée examine justement en ce moment.
Monsieur le sénateur Claude Malhuret, le drame de la mort d’un jeune homme de 17 ans ne peut justifier ou excuser aucune violence.
Comme la famille du jeune homme, comme les élus du territoire concerné, nous ne demandons qu’une chose : la justice. Or jamais la justice n’est venue de la violence.
Depuis une semaine, des actes inacceptables ont touché plusieurs centaines de communes. Les forces de l’ordre, les sapeurs-pompiers et des élus ont été pris pour cible. Des mairies, des écoles, des équipements publics ont été vandalisés, parfois incendiés. Des commerces ont été pillés.
Face à cette situation, nous avons tout mis en œuvre pour rétablir l’ordre républicain, autour d’un mot d’ordre : le refus de l’impunité. C’est ce que nous demandent les habitants des quartiers touchés, qui sont les premières victimes de ces violences. Les quelque 6 millions d’habitants des quartiers n’ont rien à voir avec quelques milliers de délinquants.
Depuis le début des violences, près de 4 000 personnes ont été interpellées. M. le garde des sceaux a demandé aux procureurs de la République une réponse rapide, ferme et systématique pour tous les auteurs de ces faits. Hier soir, près de 1 000 personnes au total avaient déjà été présentées à la justice ; plus de 350 sont déjà en détention. La réponse pénale a été forte, avec notamment des peines de prison ferme et des incarcérations.
Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et INDEP.
Ajoutons que M. le garde des sceaux vient de diffuser une circulaire sur le traitement des infractions commises par des mineurs et les conditions d’engagement de la responsabilité de leurs parents.
Monsieur le sénateur Malhuret, dans cette crise, à l’évidence, les réseaux sociaux jouent un rôle important. Ils facilitent parfois l’organisation des violences et ont souvent une responsabilité dans la désinhibition des jeunes.
C’est pourquoi le Gouvernement a demandé à l’ensemble des plateformes de respecter leurs obligations de retrait des contenus illicites et d’être vigilantes sur certaines de leurs fonctionnalités, comme la géolocalisation.
Par ailleurs, nous veillons à ce que les titulaires de comptes montrant leur participation à des violences soient identifiés et poursuivis.
D’autres réponses de plus long terme devront être apportées. C’est notamment l’objet du règlement européen sur les services numériques et du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, que votre assemblée examine justement en ce moment.
Madame la Première ministre, vous avez raison, une mort tragique ne peut pas servir de prétexte. Ces nuits de violences et de chaos exigent une double réponse : pour aujourd'hui, que la République serre les rangs ; pour demain, que le Gouvernement ouvre grand les yeux.
Il faut serrer les rangs, car, dans la mesure où l'ordre public n'est pas revenu, tant qu'il ne sera pas rétabli, la seule attitude républicaine et responsable consiste à soutenir sans réserve les forces de l'ordre : les policiers nationaux et municipaux, les sapeurs-pompiers et, bien entendu, les élus !
M. le président. La parole est à M. Bruno Retailleau, pour le groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Alain Duffourg applaudit également.
mort de nahel et violences urbaines (ii)
Il faut aussi laisser le Gouvernement et le ministre de l'intérieur travailler, pour rétablir l'ordre républicain en France.
Nous sommes d'accord, madame la Première ministre : comme vous, je condamne ces élus de l'extrême gauche qui ont choisi leur camp. Ce camp est celui non pas celui de la République, mais des émeutiers ! Ce sont des professionnels de l'excuse sociale, mais, en l'occurrence, ils n'ont strictement aucune excuse !
Ensuite, le Gouvernement devra ouvrir grand les yeux et établir le bon diagnostic. Il devra également appeler un chat un chat : un émeutier n'est pas un déshérité ; un délinquant n'est pas une victime.
Madame la Première ministre, vous avez raison, une mort tragique ne peut pas servir de prétexte. Ces nuits de violences et de chaos exigent une double réponse : pour aujourd'hui, que la République serre les rangs ; pour demain, que le Gouvernement ouvre grand les yeux.
Il faut serrer les rangs, car, dans la mesure où l'ordre public n'est pas revenu, et tant qu'il ne sera pas rétabli, la seule attitude républicaine et responsable consiste à soutenir sans réserve les forces de l'ordre : les policiers nationaux et municipaux, les sapeurs-pompiers et, bien entendu, les élus !
M. le président. La parole est à M. Bruno Retailleau, pour le groupe Les Républicains.
Mme Marie-Noëlle Lienemann s'exclame.
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC, ainsi que sur des travées du groupe RDPI.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Alain Duffourg applaudit également.
Aussi, madame la Première ministre, je vous adresserai deux questions. Tout d'abord, quelles sont selon vous les causes de ces émeutes ? Ensuite, quels en sont les remèdes, sachant – vous le savez très bien – que la France tranquille n'accepte plus de passer à la caisse pour des minorités qui saccagent leur quartier ?
Il faut aussi laisser le Gouvernement et le ministre de l'intérieur travailler, pour rétablir l'ordre républicain en France.
Nous sommes d'accord, madame la Première ministre : comme vous, je condamne ces élus de l'extrême gauche qui ont choisi leur camp. Ce camp est celui non pas de la République, mais des émeutiers ! Ce sont des professionnels de l'excuse sociale, mais, en l'occurrence, ils n'ont strictement aucune excuse !
Ensuite, le Gouvernement devra ouvrir grand les yeux et établir le bon diagnostic. Il devra également appeler un chat un chat : un émeutier n'est pas un déshérité ; un délinquant n'est pas une victime.
Madame la Première ministre, vous avez raison, une mort tragique ne peut pas servir de prétexte. Ces nuits de violences et de chaos exigent une double réponse : pour aujourd’hui, que la République serre les rangs ; pour demain, que le Gouvernement ouvre grand les yeux.
Il faut serrer les rangs, car, dans la mesure où l’ordre public n’est pas revenu, et tant qu’il ne sera pas rétabli, la seule attitude républicaine et responsable consiste à soutenir sans réserve les forces de l’ordre : les policiers nationaux et municipaux, les sapeurs-pompiers et, bien entendu, les élus !
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC, ainsi que sur des travées du groupe RDPI.
Mme Marie-Noëlle Lienemann s'exclame.
Aussi, madame la Première ministre, je vous adresserai deux questions. Tout d'abord, quelles sont selon vous les causes de ces émeutes ? Ensuite, quels en sont les remèdes, sachant – vous le savez très bien – que la France tranquille n'accepte plus de passer à la caisse pour des minorités qui saccagent leur quartier ?
Il faut aussi laisser le Gouvernement et le ministre de l’intérieur travailler, pour rétablir l’ordre républicain en France.
Nous sommes d’accord, madame la Première ministre : comme vous, je condamne ces élus de l’extrême gauche qui ont choisi leur camp. Ce camp est celui non pas de la République, mais des émeutiers ! Ce sont des professionnels de l’excuse sociale, mais, en l’occurrence, ils n’ont strictement aucune excuse !
Ensuite, le Gouvernement devra ouvrir grand les yeux et établir le bon diagnostic. Il devra également appeler un chat un chat : un émeutier n’est pas un déshérité ; un délinquant n’est pas une victime.
Monsieur le président Bruno Retailleau, face aux violences inexcusables qui ont touché plusieurs centaines de communes depuis une semaine, notre premier objectif a été le retour à l'ordre républicain.
Nous avons engagé des moyens exceptionnels et, grâce à la mobilisation rapide de l'État, grâce à l'action et au courage des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers, grâce à la mobilisation des élus locaux, notamment les maires, les violences connaissent depuis quelques jours une très forte décrue et la situation revient progressivement à la normale.
Face à la crise, nous avions un devoir d'unité. À cet égard, je veux saluer, monsieur le sénateur, l'attitude républicaine dont a fait preuve votre famille républicaine en dénonçant les violences et en appelant au calme.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.
Mme Marie-Noëlle Lienemann s ’ exclame.
Aussi, madame la Première ministre, je vous adresserai deux questions. Tout d’abord, quelles sont selon vous les causes de ces émeutes ? Ensuite, quels en sont les remèdes, sachant – vous le savez très bien – que la France tranquille n’accepte plus de passer à la caisse pour des minorités qui saccagent leur quartier ?
Bien entendu, au-delà des réponses d'urgence, nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise.
Sans procrastiner, il nous faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité : un tiers des communes qui ont connu des violences n'ont pas de quartier prioritaire de la politique de la ville et la moitié des villes avec des grands ensembles où sont menées des opérations lourdes de rénovation urbaine n'ont pas connu de violences.
La quasi-totalité des près de six millions d'habitants des quartiers, qui sont les premières victimes de ces violences, expriment leur incompréhension et leur colère. J'ai pu le mesurer moi-même à Garges-lès-Gonesse, à Évry ou à Bezons. Ils aspirent à la sécurité, à des services publics de qualité, à être des acteurs de la République sans distinction d'origine, comme le garantit l'article 1er de notre Constitution.
Monsieur le président Retailleau, ensemble, nous devrons nous interroger sur le respect de l'autorité, sur l'exercice de l'autorité parentale, sur l'influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence, ou encore sur l'efficacité de nos politiques publiques.
Nous mènerons ces réflexions sans a priori, sans excès ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire. Nous le ferons avec tous les élus qui veulent agir et partagent les valeurs de la République. C'est ensemble que nous trouverons des solutions ! §
Monsieur le président Bruno Retailleau, face aux violences inexcusables qui ont touché plusieurs centaines de communes depuis une semaine, notre premier objectif a été le retour à l'ordre républicain.
Nous avons engagé des moyens exceptionnels et, grâce à la mobilisation rapide de l'État, grâce à l'action et au courage des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers, grâce à la mobilisation des élus locaux, notamment les maires, les violences connaissent depuis quelques jours une très forte décrue et la situation revient progressivement à la normale.
Face à la crise, nous avions un devoir d'unité. À cet égard, je veux saluer, monsieur le sénateur, l'attitude républicaine dont a fait preuve votre famille politique en dénonçant les violences et en appelant au calme.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et INDEP.
enfin, le caractère souvent inadapté de la réponse pénale pour ce qui concerne les mineurs.
Bien entendu, au-delà des réponses d'urgence, nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise.
Sans procrastiner, il nous faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité : un tiers des communes qui ont connu des violences n'ont pas de quartier prioritaire de la politique de la ville et la moitié des villes avec des grands ensembles où sont menées des opérations lourdes de rénovation urbaine n'ont pas connu de violences.
La quasi-totalité des près de six millions d'habitants des quartiers, qui sont les premières victimes de ces violences, expriment leur incompréhension et leur colère. J'ai pu le mesurer moi-même à Garges-lès-Gonesse, à Évry ou à Bezons. Ils aspirent à la sécurité, à des services publics de qualité, à être des acteurs de la République sans distinction d'origine, comme le garantit l'article 1er de notre Constitution.
Monsieur le président Retailleau, ensemble, nous devrons nous interroger sur le respect de l'autorité, sur l'exercice de l'autorité parentale, sur l'influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence, ou encore sur l'efficacité de nos politiques publiques.
Nous mènerons ces réflexions sans a priori, sans excès ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire. Nous le ferons avec tous les élus qui veulent agir et partagent les valeurs de la République. C'est ensemble que nous trouverons des solutions ! §
Monsieur le président Bruno Retailleau, face aux violences inexcusables qui ont touché plusieurs centaines de communes depuis une semaine, notre premier objectif a été le retour à l’ordre républicain.
Nous avons engagé des moyens exceptionnels et, grâce à la mobilisation rapide de l’État, grâce à l’action et au courage des forces de l’ordre et des sapeurs-pompiers, grâce à la mobilisation des élus locaux, notamment les maires, les violences connaissent depuis quelques jours une très forte décrue et la situation revient progressivement à la normale.
Face à la crise, nous avions un devoir d’unité. À cet égard, je veux saluer, monsieur le sénateur, l’attitude républicaine dont a fait preuve votre famille politique en dénonçant les violences et en appelant au calme.
M. Bruno Retailleau . Madame la Première ministre, adoptez la politique du courage. Ayez le courage de traiter les causes, et non leurs seules conséquences par la politique du carnet de chèques. Le cas échéant, nous serons à vos côtés
M. Bruno Retailleau. Madame la Première ministre, le temps nous est compté. Les causes, nous les connaissons, c'est la somme de tous nos renoncements, de tous les laisser-aller : la faillite de l'école ; la faillite de l'autorité parentale, le chaos migratoire, bien sûr
Bien entendu, au-delà des réponses d’urgence, nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise.
Sans procrastiner, il nous faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité : un tiers des communes qui ont connu des violences n’ont pas de quartier prioritaire de la politique de la ville et la moitié des villes avec des grands ensembles où sont menées des opérations lourdes de rénovation urbaine n’ont pas connu de violences.
La quasi-totalité des près de six millions d’habitants des quartiers, qui sont les premières victimes de ces violences, expriment leur incompréhension et leur colère. J’ai pu le mesurer moi-même à Garges-lès-Gonesse, à Évry ou à Bezons. Ils aspirent à la sécurité, à des services publics de qualité, à être des acteurs de la République sans distinction d’origine, comme le garantit l’article 1er de notre Constitution.
Monsieur le président Retailleau, ensemble, nous devrons nous interroger sur le respect de l’autorité, sur l’exercice de l’autorité parentale, sur l’influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence, ou encore sur l’efficacité de nos politiques publiques.
Nous mènerons ces réflexions sans a priori, sans excès ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire. Nous le ferons avec tous les élus qui veulent agir et partagent les valeurs de la République. C’est ensemble que nous trouverons des solutions !
Marques d'impatience sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST, où l'on signale que le temps de parole de l'orateur est écoulé.
Protestations sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.
M. Bruno Retailleau . … car, sans ce courage, les violences reviendront et la France brûlera de nouveau !
M. Bruno Retailleau . Madame la Première ministre, adoptez la politique du courage. Ayez le courage de traiter les causes, et non leurs seules conséquences par la politique du carnet de chèques. Le cas échéant, nous serons à vos côtés
M. Bruno Retailleau. Madame la Première ministre, le temps nous est compté. Les causes, nous les connaissons, c’est la somme de tous nos renoncements, de tous les laisser-aller : la faillite de l’école ; la faillite de l’autorité parentale, le chaos migratoire, bien sûr
Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Marques d'impatience sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST, où l'on signale que le temps de parole de l'orateur est écoulé.
Protestations sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST.
M. Bruno Retailleau. Madame la Première ministre, adoptez la politique du courage. Ayez le courage de traiter les causes, et non leurs seules conséquences par la politique du carnet de chèques. Le cas échéant, nous serons à vos côtés
Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Marques d ’ impatience sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST, où l ’ on signale que le temps de parole de l ’ orateur est écoulé.
Ma question s'adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Monsieur le ministre, quand la violence augmente, la politique recule. Partout sur le territoire national, et singulièrement dans les quartiers, l'État a abandonné ou, en tout cas, mal assuré l'une de ses missions régaliennes : préserver la sécurité et la paix civile. Notre priorité est de rétablir cette politique, dont le succès conditionne la réussite de toutes les autres.
L'objectif de la politique de la ville est de restaurer l'égalité républicaine entre les quartiers. Malgré l'engagement remarquable des acteurs sur le terrain, notamment les élus locaux, force est de constater que cette promesse n'est plus tenue.
Le dernier plan élaboré en faveur des quartiers, celui de Jean-Louis Borloo, qui plaçait les habitants des quartiers au cœur de cette politique, a malheureusement été enterré dès sa présentation.
politique de la ville de demain
M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour le groupe Union Centriste.
Depuis lors, on ne voit se dégager aucune stratégie. Certes, l'enveloppe de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a augmenté, mais nous sommes dans le flou en ce qui concerne le plan Quartiers 2030, et le dernier comité interministériel des villes n'a accouché d'aucune annonce.
Il est urgent de faire preuve de courage politique et d'envisager enfin une politique de long terme ; cela manque cruellement à ce pays.
Pour cela, il faut commencer par regarder la vérité en face et par établir un état des lieux de la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers en matière d'éducation, d'emploi, de santé, de mobilité, de sécurité, de logement – autant d'éléments centraux dans l'intégration des plus fragiles.
Monsieur le ministre, à l'heure où ils concentrent toutes les inégalités, quelles sont vos intentions pour les quartiers prioritaires ? À court terme et concrètement, quid des contrats de ville pour la période 2024-2030 ?
Applaudissements sur les travées du groupe UC.
Ma question s'adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Monsieur le ministre, quand la violence augmente, la politique recule. Partout sur le territoire national, et singulièrement dans les quartiers, l'État a abandonné ou, en tout cas, mal assuré l'une de ses missions régaliennes : préserver la sécurité et la paix civile. Notre priorité est de rétablir cette politique, dont le succès conditionne la réussite de toutes les autres.
L'objectif de la politique de la ville est de restaurer l'égalité républicaine entre les quartiers. Malgré l'engagement remarquable des acteurs sur le terrain, notamment les élus locaux, force est de constater que cette promesse n'est plus tenue.
Le dernier plan élaboré en faveur des quartiers, celui de Jean-Louis Borloo, qui plaçait les habitants des quartiers au cœur de cette politique, a malheureusement été enterré dès sa présentation.
politique de la ville de demain
La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour le groupe Union Centriste.
Madame la sénatrice Gacquerre, tout d'abord, comme l'a relevé Olivier Klein précédemment, on ne peut pas se contenter de dire que des propositions ont été enterrées, sans examiner ce qui a été fait de manière concrète sur le sujet depuis quelques années.
À l'heure actuelle, quelque 350 000 élèves étudient dans des classes dédoublées dans ces quartiers et 200 cités éducatives ont été créées, de même qu'une plateforme pour les stages et des dispositifs pour lutter contre les discriminations ou les assignations à résidence. Concrètement, au-delà de l'augmentation des crédits de l'Anru de 5 à 12 milliards d'euros, quelque 2, 5 milliards d'euros ont été engagés dans le cadre du plan de relance et les crédits du programme 147, « Politique de la ville », ont augmenté de 30 %.
Tout en disant cela, j'ai pleinement conscience que, entre les montants que je donne et la réalité des chantiers qui ont commencé, des deltas peuvent exister.
Par ailleurs, vous nous enjoignez à être capables de répondre aux questions de sécurité. Or des projets de loi ont été votés à cet effet dans cette assemblée : l'un, défendu par Gérald Darmanin, prévoit le recrutement de 8 500 policiers supplémentaires ; l'autre, défendu par M. le garde des sceaux, prévoit des moyens supplémentaires pour la justice et le recrutement de 8 000 personnels supplémentaires. Ces textes viennent d'être votés, ils sont en cours de déploiement.
Alors que les 200 brigades de gendarmerie supplémentaires commencent tout juste à se déployer, il existe un décalage entre le constat et les annonces.
Vous l'avez dit, une réflexion est menée dans le cadre du plan Quartiers 2030. Je ne reprendrai ni les mots de Bruno Retailleau, ni ceux de la Première ministre, mais, sans m'élever au-dessus de ma condition
Depuis lors, on ne voit se dégager aucune stratégie. Certes, l'enveloppe de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a augmenté, mais nous sommes dans le flou en ce qui concerne le plan Quartiers 2030, et le dernier comité interministériel des villes n'a accouché d'aucune annonce.
Il est urgent de faire preuve de courage politique et d'envisager enfin une politique de long terme ; cela manque cruellement à ce pays.
Pour cela, il faut commencer par regarder la vérité en face et par établir un état des lieux de la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers en matière d'éducation, d'emploi, de santé, de mobilité, de sécurité, de logement – autant d'éléments centraux dans l'intégration des plus fragiles.
Monsieur le ministre, à l'heure où ils concentrent toutes les inégalités, quelles sont vos intentions pour les quartiers prioritaires ? À court terme et concrètement, quid des contrats de ville pour la période 2024-2030 ?
Applaudissements sur les travées du groupe UC.
Marques d'ironie sur les travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe UC. – Mme Cathy Apourceau -Poly, M. Jacques Fernique et M. Bernard Jomier applaudissent également.
Ma question s’adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Monsieur le ministre, quand la violence augmente, la politique recule. Partout sur le territoire national, et singulièrement dans les quartiers, l’État a abandonné ou, en tout cas, mal assuré l’une de ses missions régaliennes : préserver la sécurité et la paix civile. Notre priorité est de rétablir cette politique, dont le succès conditionne la réussite de toutes les autres.
L’objectif de la politique de la ville est de restaurer l’égalité républicaine entre les quartiers. Malgré l’engagement remarquable des acteurs sur le terrain, notamment les élus locaux, force est de constater que cette promesse n’est plus tenue.
Le dernier plan élaboré en faveur des quartiers, celui de Jean-Louis Borloo, qui plaçait les habitants des quartiers au cœur de cette politique, a malheureusement été enterré dès sa présentation.
En effet, je crois profondément, je vous le dis un peu en tant que ministre et beaucoup en tant qu'ancien maire d'une ville comptant sept quartiers prioritaires de la politique de la ville, que si nous signons des chèques et annonçons des plans avant d'aller au bout de l'analyse des causes, nous nous tromperons. Avant de lancer des plans qui vaudront pour des années, il nous faut être certains que nous mettons les moyens au bon endroit.
Tous ensemble, nous devons mettre au cœur de nos réflexions les questions de l'école, de l'autorité, de la responsabilité parentale et de l'association de l'ensemble des acteurs. §
La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Madame la sénatrice Gacquerre, tout d'abord, comme l'a relevé Olivier Klein précédemment, on ne peut pas se contenter de dire que des propositions ont été enterrées, sans examiner ce qui a été fait de manière concrète sur le sujet depuis quelques années.
À l'heure actuelle, quelque 350 000 élèves étudient dans des classes dédoublées dans ces quartiers et 200 cités éducatives ont été créées, de même qu'une plateforme pour les stages et des dispositifs pour lutter contre les discriminations ou les assignations à résidence. Concrètement, au-delà de l'augmentation des crédits de l'Anru de 5 à 12 milliards d'euros, quelque 2, 5 milliards d'euros ont été engagés dans le cadre du plan de relance, et les crédits du programme 147, « Politique de la ville », ont augmenté de 30 %.
Tout en disant cela, j'ai pleinement conscience que, entre les montants que je cite et la réalité des chantiers qui ont commencé, il peut y avoir des deltas.
Par ailleurs, vous nous enjoignez à être capables de répondre aux questions de sécurité. Or des projets de loi ont été votés à cet effet dans cette assemblée : l'un, défendu par Gérald Darmanin, prévoit le recrutement de 8 500 policiers supplémentaires ; l'autre, défendu par M. le garde des sceaux, prévoit des moyens supplémentaires pour la justice et le recrutement de 8 000 personnels supplémentaires. Ces textes viennent d'être votés, ils sont en cours de déploiement.
Alors que les 200 brigades de gendarmerie supplémentaires commencent tout juste à se déployer, il existe un décalage entre le constat et les annonces.
Vous l'avez dit, une réflexion est menée dans le cadre du plan Quartiers 2030. Je ne reprendrai ni les mots de Bruno Retailleau, ni ceux de la Première ministre, mais, sans m'élever au-dessus de ma condition
Depuis lors, on ne voit se dégager aucune stratégie. Certes, l’enveloppe de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a augmenté, mais nous sommes dans le flou en ce qui concerne le plan Quartiers 2030, et le dernier comité interministériel des villes n’a accouché d’aucune annonce.
Il est urgent de faire preuve de courage politique et d’envisager enfin une politique de long terme ; cela manque cruellement à ce pays.
Pour cela, il faut commencer par regarder la vérité en face et par établir un état des lieux de la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers en matière d’éducation, d’emploi, de santé, de mobilité, de sécurité, de logement – autant d’éléments centraux dans l’intégration des plus fragiles.
Monsieur le ministre, à l’heure où ils concentrent toutes les inégalités, quelles sont vos intentions pour les quartiers prioritaires ? À court terme et concrètement, quid des contrats de ville pour la période 2024-2030 ?
Avant de lui donner la parole, je voudrais saluer celle qui est sénatrice de Paris depuis 2011 et qui a poursuivi, dans notre hémicycle et au sein de la commission des affaires économiques, son investissement, en tant que ministre au sein de deux gouvernements, sur les questions de logement, Mme Marie-Noëlle Lienemann.
Je la remercie également de son engagement en tant que vice-présidente du Sénat. J'ai particulièrement apprécié le fait de l'avoir à mes côtés et je salue son action de parlementaire.
Applaudissements sur les travées du groupe UC. – Mme Cathy Apourceau-Poly, M. Jacques Fernique et M. Bernard Jomier applaudissent également.
En effet, je crois profondément, je vous le dis un peu en tant que ministre et beaucoup en tant qu'ancien maire d'une ville comptant sept quartiers prioritaires de la politique de la ville, que si nous signons des chèques et annonçons des plans avant d'aller au bout de l'analyse des causes, nous nous tromperons. Avant de lancer des plans qui vaudront pour des années, il nous faut être certains que nous mettons les moyens au bon endroit.
Tous ensemble, nous devons mettre au cœur de nos réflexions les questions de l'école, de l'autorité, de la responsabilité parentale et de l'association de l'ensemble des acteurs.
La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Madame la sénatrice Gacquerre, tout d’abord, comme l’a relevé Olivier Klein précédemment, on ne peut pas se contenter de dire que des propositions ont été enterrées, sans examiner ce qui a été fait de manière concrète sur le sujet depuis quelques années.
À l’heure actuelle, quelque 350 000 élèves étudient dans des classes dédoublées dans ces quartiers et 200 cités éducatives ont été créées, de même qu’une plateforme pour les stages et des dispositifs pour lutter contre les discriminations ou les assignations à résidence. Concrètement, au-delà de l’augmentation des crédits de l’Anru de 5 à 12 milliards d’euros, quelque 2, 5 milliards d’euros ont été engagés dans le cadre du plan de relance, et les crédits du programme 147, « Politique de la ville », ont augmenté de 30 %.
Tout en disant cela, j’ai pleinement conscience que, entre les montants que je cite et la réalité des chantiers qui ont commencé, il peut y avoir des deltas.
Par ailleurs, vous nous enjoignez à être capables de répondre aux questions de sécurité. Or des projets de loi ont été votés à cet effet dans cette assemblée : l’un, défendu par Gérald Darmanin, prévoit le recrutement de 8 500 policiers supplémentaires ; l’autre, défendu par M. le garde des sceaux, prévoit des moyens supplémentaires pour la justice et le recrutement de 8 000 personnels supplémentaires. Ces textes viennent d’être votés, ils sont en cours de déploiement.
Alors que les 200 brigades de gendarmerie supplémentaires commencent tout juste à se déployer, il existe un décalage entre le constat et les annonces.
Vous l’avez dit, une réflexion est menée dans le cadre du plan Quartiers 2030. Je ne reprendrai ni les mots de Bruno Retailleau, ni ceux de la Première ministre, mais, sans m’élever au-dessus de ma condition
Madame la sénatrice Gacquerre, tout d’abord, comme l’a relevé Olivier Klein précédemment, on ne peut pas se contenter de dire que des propositions ont été enterrées, sans examiner ce qui a été fait de manière concrète sur le sujet depuis quelques années.
À l’heure actuelle, quelque 350 000 élèves étudient dans des classes dédoublées dans ces quartiers et 200 cités éducatives ont été créées, de même qu’une plateforme pour les stages et des dispositifs pour lutter contre les discriminations ou les assignations à résidence. Concrètement, au-delà de l’augmentation des crédits de l’Anru de 5 milliards à 12 milliards d’euros, quelque 2, 5 milliards d’euros ont été engagés dans le cadre du plan de relance, et les crédits du programme 147, « Politique de la ville », ont augmenté de 30 %.
Tout en disant cela, j’ai pleinement conscience que, entre les montants que je cite et la réalité des chantiers qui ont commencé, il peut y avoir des écarts.
Par ailleurs, vous nous enjoignez d’être capables de répondre aux questions de sécurité. Or des projets de loi ont été votés à cet effet dans cette assemblée : l’un, défendu par Gérald Darmanin, prévoit le recrutement de 8 500 policiers supplémentaires ; l’autre, défendu par M. le garde des sceaux, prévoit des moyens supplémentaires pour la justice et le recrutement de 8 000 personnels supplémentaires. Ces textes viennent d’être votés, ils sont en cours de déploiement.
Alors que les 200 brigades de gendarmerie supplémentaires commencent tout juste à se déployer, il existe un décalage entre le constat et les annonces.
Vous l’avez dit, une réflexion est menée dans le cadre du plan Quartiers 2030. Je ne reprendrai ni les mots de Bruno Retailleau, ni ceux de la Première ministre, mais, sans m’élever au-dessus de ma condition
Madame la Première ministre, il est grand temps de prendre en compte l'exaspération de tous les Français, dont les causes sont multiples, mais sans doute avant tout sociales.
C'est également face au délitement et à l'impuissance de l'État républicain et de nos services publics que cette exaspération s'exprime avec force : impuissance à faire respecter les droits – le droit – et à assurer l'efficacité des services publics et leur présence partout dans nos banlieues, comme dans nos villages ; incapacité à faire progresser la promesse républicaine d'égalité et de justice, valeurs indispensables à la cohésion nationale. Voilà le résultat de la politique qui est menée depuis vingt ans !
Vous ne pouvez pas, comme vous l'avez fait après la crise des « gilets jaunes » ou le mouvement social contre la réforme des retraites, continuer comme avant.
La grande urgence – une urgence vitale – est de redonner force et efficacité à l'État républicain et à ses services publics. Cela suppose d'engager des moyens et de revaloriser et d'être à l'écoute des fonctionnaires, qui désespèrent de ne pouvoir correctement assurer leurs missions.
Un exemple parmi tant d'autres est particulièrement d'actualité : l'éducation nationale. Qui ne voit aujourd'hui l'ampleur de la crise éducative que traverse notre pays ? Qui ne voit le rôle décisif de l'école publique, en particulier pour les 20 % de jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
Démissions massives, postes non pourvus, au concours ou dans les classes… Vous ne voulez pas écouter les enseignants ! Vous faites croire que les problèmes sont en voie de résolution… Ce n'est absolument pas le cas !
Un grand plan de redressement des services publics s'impose, et vite ! Allez-vous, madame la Première ministre, l'engager dès cet été et l'inscrire dans le prochain budget ? Ne laissez pas la République en panne, agissez !
réponse de l'état après la mort du jeune nahel
Marques d ’ ironie sur les travées du groupe Les Républicains.
Avant de lui donner la parole, je voudrais saluer celle qui est sénatrice de Paris depuis 2011 et qui a poursuivi, dans notre hémicycle et au sein de la commission des affaires économiques, l'investissement dans les questions de logement qui avait été le sien en tant que ministre de deux gouvernements : Mme Marie-Noëlle Lienemann.
Je la remercie également de son engagement en tant que vice-présidente du Sénat. J'ai particulièrement apprécié de l'avoir à mes côtés et je salue son action de parlementaire.
En effet, je crois profondément, je vous le dis un peu en tant que ministre et beaucoup en tant qu’ancien maire d’une ville comptant sept quartiers prioritaires de la politique de la ville, que si nous signons des chèques et annonçons des plans avant d’aller au bout de l’analyse des causes, nous nous tromperons. Avant de lancer des plans qui vaudront pour des années, il nous faut être certains que nous mettons les moyens au bon endroit.
Tous ensemble, nous devons mettre au cœur de nos réflexions les questions de l’école, de l’autorité, de la responsabilité parentale et de l’association de l’ensemble des acteurs.
En effet, je crois profondément, je vous le dis un peu en tant que ministre et beaucoup en tant qu’ancien maire d’une ville comptant sept quartiers prioritaires de la politique de la ville, que si nous signons des chèques et annonçons des plans avant d’aller au bout de l’analyse des causes, nous nous tromperons. Avant de lancer des plans qui vaudront pour des années, il nous faut être certains que nous engageons les moyens au bon endroit.
Tous ensemble, nous devons placer au cœur de nos réflexions les questions de l’école, de l’autorité, de la responsabilité parentale et de l’association de l’ensemble des acteurs.
Vifs applaudissements prolongés.
M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, je me permets à mon tour de vous saluer. Vous êtes probablement la première ministre que j'ai rencontrée dans ma vie, alors que j'étais un jeune élu local, pour parler de copropriétés dégradées à Clichy-sous-Bois. Et même si c'était il y a longtemps, cette rencontre est restée gravée dans ma mémoire.
La parole est donc à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.
Madame la Première ministre, il est grand temps de prendre en compte l'exaspération de tous les Français, dont les causes sont multiples, mais sans doute avant tout sociales.
C'est également face au délitement et à l'impuissance de l'État républicain et de nos services publics que cette exaspération s'exprime avec force : impuissance à faire respecter les droits – le droit – et à assurer l'efficacité des services publics et leur présence partout, dans nos banlieues comme dans nos villages ; incapacité à faire progresser la promesse républicaine d'égalité et de justice, valeurs indispensables à la cohésion nationale. Voilà le résultat de la politique qui est menée depuis vingt ans !
Vous ne pouvez pas, comme vous l'avez fait après la crise des « gilets jaunes » ou le mouvement social contre la réforme des retraites, continuer comme avant.
La grande urgence – une urgence vitale – est de redonner force et efficacité à l'État républicain et à ses services publics. Cela suppose d'engager des moyens et de revaloriser les fonctionnaires, qui désespèrent de ne pouvoir correctement assurer leurs missions, et d'être à leur écoute.
Un exemple parmi tant d'autres est particulièrement d'actualité : l'éducation nationale. Qui ne voit aujourd'hui l'ampleur de la crise éducative que traverse notre pays ? Qui ne voit le rôle décisif de l'école publique, en particulier pour les 20 % de jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
Démissions massives, postes non pourvus au concours ou dans les classes… Vous ne voulez pas écouter les enseignants ! Vous faites croire que les problèmes sont en voie de résolution… Ce n'est absolument pas le cas !
Un grand plan de redressement des services publics s'impose, et vite ! Allez-vous, madame la Première ministre, l'engager dès cet été et l'inscrire dans le prochain budget ? Ne laissez pas la République en panne, agissez !
Avant de lui donner la parole, je voudrais saluer celle qui est sénatrice de Paris depuis 2011 et qui a poursuivi, dans notre hémicycle et au sein de la commission des affaires économiques, l’investissement dans les questions de logement qui avait été le sien en tant que ministre de deux gouvernements : Mme Marie-Noëlle Lienemann.
Je la remercie également de son engagement en tant que vice-présidente du Sénat. J’ai particulièrement apprécié de l’avoir à mes côtés et je salue son action de parlementaire.
Bien évidemment, la question des services publics dans les quartiers populaires est au cœur de notre réflexion. En témoignent la création des maisons France Services et celle des maisons de la justice et du droit. De même, nous avons agi sur l'éducation prioritaire : mise en place des cités éducatives, dédoublement des classes préparatoires, des CE1 et des grandes sections de maternelle…
De plus, le Président de la République a annoncé que, dans le cadre de Quartiers 2030, la scolarisation précoce dans les écoles des quartiers populaires serait mise en œuvre le plus rapidement possible et que des moyens supplémentaires seraient engagés pour les moyennes sections de maternelle. Ces sujets sont au cœur de nos priorités.
Les politiques publiques, vous le savez, madame la sénatrice, agissent dans nos quartiers, et c'est heureux. Où en serait-on si, depuis quarante ans, la politique de la ville n'avait pas fait son œuvre dans les quartiers populaires ?
Vous connaissez le travail formidable qu'accomplit l'Agence nationale pour la rénovation urbaine : 450 des 453 quartiers qui ont signé une convention Anru ont commencé des chantiers, dont 1 300 ont été livrés, parmi lesquels plus de cent écoles. De plus, l'Anru I a permis de livrer 500 écoles, pour concrétiser la priorité éducative dans nos quartiers.
Les Vacances apprenantes et les Quartiers d'été ont été lancés par le Gouvernement précédent. Désormais, un maire qui le souhaite et qui s'en donne les moyens peut faire partir de plus nombreux enfants dans des colonies de vacances pour la moitié du prix pour lequel il le faisait auparavant.
Je puis vous assurer que cela fonctionne, …
Applaudissements sur les travées des groupes
La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.
réponse de l’état après la mort du jeune nahel
… pour y avoir recouru en tant que maire et pour avoir assisté à des activités dans plusieurs villes l'été dernier.
M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, je me permets à mon tour de vous saluer. Vous êtes probablement la première ministre que j'ai rencontrée dans ma vie, alors que j'étais un jeune élu local, pour parler de copropriétés dégradées à Clichy-sous-Bois. Et même si c'était il y a longtemps, cette rencontre est restée gravée dans ma mémoire.
La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.
Sourires.
Madame la Première ministre, il est grand temps de prendre en compte l’exaspération de tous les Français, dont les causes sont multiples, mais sans doute avant tout sociales.
C’est également face au délitement et à l’impuissance de l’État républicain et de nos services publics que cette exaspération s’exprime avec force : impuissance à faire respecter les droits – le droit – et à assurer l’efficacité des services publics et leur présence partout, dans nos banlieues comme dans nos villages ; incapacité à faire progresser la promesse républicaine d’égalité et de justice, valeurs indispensables à la cohésion nationale. Voilà le résultat de la politique qui est menée depuis vingt ans !
Vous ne pouvez pas, comme vous l’avez fait après la crise des « gilets jaunes » ou le mouvement social contre la réforme des retraites, continuer comme avant.
La grande urgence – une urgence vitale – est de redonner force et efficacité à l’État républicain et à ses services publics. Cela suppose d’engager des moyens et de revaloriser les fonctionnaires, qui désespèrent de ne pouvoir correctement assurer leurs missions, et d’être à leur écoute.
Un exemple parmi tant d’autres est particulièrement d’actualité : l’éducation nationale. Qui ne voit aujourd’hui l’ampleur de la crise éducative que traverse notre pays ? Qui ne voit le rôle décisif de l’école publique, en particulier pour les 20 % de jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
Démissions massives, postes non pourvus au concours ou dans les classes… Vous ne voulez pas écouter les enseignants ! Vous faites croire que les problèmes sont en voie de résolution… Ce n’est absolument pas le cas !
Un grand plan de redressement des services publics s’impose, et vite ! Allez-vous, madame la Première ministre, l’engager dès cet été et l’inscrire dans le prochain budget ? Ne laissez pas la République en panne, agissez !
Cela fonctionne quand les maires s'en donnent les moyens, madame la sénatrice Assassi.
Bien évidemment, la question des services publics dans les quartiers populaires est au cœur de notre réflexion. En témoignent la création des maisons France Services et celle des maisons de la justice et du droit. De même, nous avons agi sur l'éducation prioritaire : mise en place des cités éducatives, dédoublement des classes préparatoires, des CE1 et des grandes sections de maternelle…
De plus, le Président de la République a annoncé que, dans le cadre de Quartiers 2030, la scolarisation précoce dans les écoles des quartiers populaires serait mise en œuvre le plus rapidement possible et que des moyens supplémentaires seraient engagés pour les moyennes sections de maternelle. Ces sujets sont au cœur de nos priorités.
Les politiques publiques, vous le savez, madame la sénatrice, agissent dans nos quartiers, et c'est heureux. Où en serait-on si, depuis quarante ans, la politique de la ville n'avait pas fait son œuvre dans les quartiers populaires ?
Vous connaissez le travail formidable qu'accomplit l'Agence nationale pour la rénovation urbaine : 450 des 453 quartiers qui ont signé une convention Anru ont lancé des chantiers, dont 1 300 ont été livrés, parmi lesquels plus de cent écoles. De plus, l'Anru I a permis de livrer 500 écoles, pour concrétiser la priorité éducative dans nos quartiers.
Les Vacances apprenantes et les Quartiers d'été ont été lancés par le Gouvernement précédent. Désormais, un maire qui le souhaite et qui s'en donne les moyens peut faire partir de plus nombreux enfants dans des colonies de vacances, pour la moitié du prix pour lequel il le faisait auparavant.
Je puis vous assurer que cela fonctionne, …
Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST. – Mme Anne-Catherine Loisier applaudit également.
La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.
M. Olivier Klein, ministre délégué. Les maires qui souhaitent recourir aux dispositifs de l'État le font.
… pour y avoir recouru en tant que maire et pour avoir assisté à des activités dans plusieurs villes l'été dernier.
M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, je me permets à mon tour de vous saluer. Vous êtes probablement la première ministre que j’ai rencontrée dans ma vie, alors que j’étais un jeune élu local, pour parler de copropriétés dégradées à Clichy-sous-Bois. Et même si c’était il y a longtemps, cette rencontre est restée gravée dans ma mémoire.
MM. François Patriat et Alain Richard applaudissent.
Sourires.
Cela fonctionne quand les maires s'en donnent les moyens, madame la sénatrice Assassi.
Bien évidemment, la question des services publics dans les quartiers populaires est au cœur de notre réflexion. En témoignent la création des maisons France Services et celle des maisons de la justice et du droit. De même, nous avons agi sur l’éducation prioritaire : mise en place des cités éducatives, dédoublement des classes préparatoires, des CE1 et des grandes sections de maternelle…
De plus, le Président de la République a annoncé que, dans le cadre de Quartiers 2030, la scolarisation précoce dans les écoles des quartiers populaires serait mise en œuvre le plus rapidement possible et que des moyens supplémentaires seraient engagés pour les moyennes sections de maternelle. Ces sujets sont au cœur de nos priorités.
Les politiques publiques, vous le savez, madame la sénatrice, agissent dans nos quartiers, et c’est heureux. Où en serait-on si, depuis quarante ans, la politique de la ville n’avait pas fait son œuvre dans les quartiers populaires ?
Vous connaissez le travail formidable qu’accomplit l’Agence nationale pour la rénovation urbaine : 450 des 453 quartiers qui ont signé une convention Anru ont lancé des chantiers, dont 1 300 ont été livrés, parmi lesquels plus de cent écoles. De plus, l’Anru I a permis de livrer 500 écoles, pour concrétiser la priorité éducative dans nos quartiers.
Les Vacances apprenantes et les Quartiers d’été ont été lancés par le Gouvernement précédent. Désormais, un maire qui le souhaite et qui s’en donne les moyens peut faire partir de plus nombreux enfants dans des colonies de vacances, pour la moitié du prix pour lequel il le faisait auparavant.
Je puis vous assurer que cela fonctionne, …
M. Olivier Klein, ministre délégué. Les maires qui souhaitent recourir aux dispositifs de l'État le font.
… pour y avoir recouru en tant que maire et pour avoir assisté à des activités dans plusieurs villes l’été dernier.
Monsieur le ministre de l'intérieur, la République, comme la démocratie, est un régime fragile. Nous avons, au Parlement, voté des textes, souvent à votre demande, sur la sécurité et sur la justice, et vous en préparez de nouveaux sur l'immigration et l'intégration.
Avez-vous le sentiment, avec tout ce qui se passe en ce moment, que ces textes suffisent à conforter la démocratie et la République en France ?
mort de nahel et violences urbaines
Cela fonctionne quand les maires s’en donnent les moyens, madame la sénatrice Assassi.
Monsieur le ministre Karoutchi, je crois que, comme l'a dit la Première ministre en réponse à Bruno Retailleau, il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé ces derniers jours.
Heureux sont ceux qui auraient des explications simples à fournir ! Quelque 4 000 personnes ont été interpellées, âgées en moyenne de 17 ans, parmi lesquelles un tiers de mineurs et moins de 10 % de personnes n'ayant pas la nationalité française. De plus, 60 % d'entre elles étaient inconnues des services de police, même pour un seul fait – usage de stupéfiant, refus d'obtempérer, etc. C'est le contraire de la délinquance habituelle.
Sur les 500 villes les plus concernées par la politique de la ville, plus de 150 n'ont pas connu d'échauffourées, alors qu'une centaine de villes qui ne comptent pas de quartier prioritaire de la politique de la ville en ont connu.
Monsieur Karoutchi, avant de répondre à votre question, si j'évite la politique politicienne et en considérant que nous devons travailler ensemble pour le bien de la République et pour le bien de notre nation, je crois qu'il faut savoir se poser quelque temps, après avoir totalement rétabli l'ordre public.
Depuis deux jours, les choses rentrent dans l'ordre, et j'en remercie les policiers, les gendarmes, les magistrats, les élus et tous ceux qui y contribuent. Mais il nous faut réfléchir, car, comme je l'ai lu dans une belle revue que je recevais lorsque j'étais adhérent au même mouvement politique que vous, « Au fond des victoires d'Alexandre, on retrouve toujours Aristote. »
M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour le groupe Les Républicains.
Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
M. Olivier Klein, ministre délégué. Les maires qui souhaitent recourir aux dispositifs de l’État le font.
Monsieur le ministre de l'intérieur, la République, comme la démocratie, est un régime fragile. Nous avons, au Parlement, voté des textes, souvent à votre demande, sur la sécurité et sur la justice, et vous en préparez de nouveaux sur l'immigration et l'intégration.
Avez-vous le sentiment, avec tout ce qui se passe en ce moment, que ces textes suffisent à conforter la démocratie et la République en France ?
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
mort de nahel et violences urbaines
Sourires et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Monsieur Karoutchi, je crois que, comme l'a dit la Première ministre en réponse à Bruno Retailleau, il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé ces derniers jours.
Heureux sont ceux qui auraient des explications simples à fournir ! Quelque 4 000 personnes ont été interpellées, âgées en moyenne de 17 ans, parmi lesquelles un tiers de mineurs et moins de 10 % de personnes n'ayant pas la nationalité française. De plus, 60 % d'entre elles étaient inconnues des services de police, même pour un seul fait – usage de stupéfiants, refus d'obtempérer, etc. C'est le contraire de la délinquance habituelle.
Sur les 500 villes les plus concernées par la politique de la ville, plus de 150 n'ont pas connu d'échauffourées, alors qu'une centaine de villes qui ne comptent pas de quartier prioritaire de la politique de la ville en ont connu.
Monsieur Karoutchi, avant de répondre à votre question, si j'évite la politique politicienne et en considérant que nous devons travailler ensemble pour le bien de la République et pour le bien de notre nation, je crois qu'il faut savoir se poser quelque temps, après avoir totalement rétabli l'ordre public.
Depuis deux jours, les choses rentrent dans l'ordre, et j'en remercie les policiers, les gendarmes, les magistrats, les élus et tous ceux qui y contribuent. Mais il nous faut réfléchir, car, comme je l'ai lu dans une belle revue que je recevais lorsque j'étais adhérent au même mouvement politique que vous, « Au fond des victoires d'Alexandre, on retrouve toujours Aristote. »
M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour le groupe Les Républicains.
Je ne veux pas évoquer tous les sujets de fond, notamment l'échec de l'école et de la politique d'intégration, auxquelles je suis très attaché, pour des raisons multiples – nous aurons l'occasion d'y revenir.
Simplement, je le dis très tranquillement, avec l'expérience de mon département, mais aussi de tout le pays, lorsque cela va mal, lorsque nous sommes en crise, l'autorité de l'État et le rétablissement de la République reposent sur deux piliers, deux jambes : le tricolore des écharpes des élus locaux et le bleu de nos forces de l'ordre, de nos gendarmes, de nos policiers et de nos sapeurs-pompiers.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.
Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Alain Marc applaudit également.
Monsieur le ministre de l’intérieur, la République, comme la démocratie, est un régime fragile. Nous avons, au Parlement, voté des textes, souvent à votre demande, sur la sécurité et sur la justice, et vous en préparez de nouveaux sur l’immigration et l’intégration.
Avez-vous le sentiment, avec tout ce qui se passe en ce moment, que ces textes suffisent à conforter la démocratie et la République en France ?
Ce que nous vous demandons, ainsi qu'à la Première ministre, ce n'est pas de faire des miracles. Certes, il faut analyser les raisons de fond, mais on ne cesse de les citer depuis vingt ans ! Nous vous demandons de dire que l'on va restituer aux maires la politique locale, la politique du logement et de l'urbanisme.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Sourires et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Je ne veux pas évoquer tous les sujets de fond, notamment l'échec de l'école et de la politique d'intégration, auxquelles je suis très attaché, pour des raisons multiples – nous aurons l'occasion d'y revenir.
Simplement, je le dis très tranquillement, avec l'expérience de mon département, mais aussi de tout le pays, lorsque cela va mal, lorsque nous sommes en crise, l'autorité de l'État et le rétablissement de la République reposent sur deux piliers, deux jambes : le tricolore des écharpes des élus locaux et le bleu de nos forces de l'ordre, de nos gendarmes, de nos policiers et de nos sapeurs-pompiers.
Monsieur Karoutchi, je crois que, comme l’a dit la Première ministre en réponse à Bruno Retailleau, il faut essayer de comprendre ce qui s’est passé ces derniers jours.
Heureux sont ceux qui auraient des explications simples à fournir ! Quelque 4 000 personnes ont été interpellées, âgées en moyenne de 17 ans, parmi lesquelles un tiers de mineurs et moins de 10 % de personnes n’ayant pas la nationalité française. De plus, 60 % d’entre elles étaient inconnues des services de police, même pour un seul fait – usage de stupéfiants, refus d’obtempérer, etc. C’est le contraire de la délinquance habituelle.
Sur les 500 villes les plus concernées par la politique de la ville, plus de 150 n’ont pas connu d’échauffourées, alors qu’une centaine de villes qui ne comptent pas de quartier prioritaire de la politique de la ville en ont connu.
Monsieur Karoutchi, avant de répondre à votre question, si j’évite la politique politicienne et en considérant que nous devons travailler ensemble pour le bien de la République et pour le bien de notre nation, je crois qu’il faut savoir se poser quelque temps, après avoir totalement rétabli l’ordre public.
Depuis deux jours, les choses rentrent dans l’ordre, et j’en remercie les policiers, les gendarmes, les magistrats, les élus et tous ceux qui y contribuent. Mais il nous faut réfléchir, car, comme je l’ai lu dans une belle revue que je recevais lorsque j’étais adhérent au même mouvement politique que vous, « Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote. »
Nous vous demandons de dire que nous avons confiance dans nos forces de l'ordre et de ne pas tenir un discours alternatif ou du « en même temps ».
Vous devez incarner l'autorité de l'État. Sinon, il n'y aura plus de République !
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Alain Marc applaudit également.
Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.
Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées des groupes UC et RDSE.
Ce que nous vous demandons, ainsi qu'à la Première ministre, ce n'est pas de faire des miracles. Certes, il faut analyser les raisons de fond, mais on ne cesse de les citer depuis vingt ans ! Nous vous demandons de dire que l'on va restituer aux maires la politique locale, la politique du logement et de l'urbanisme.
Je souhaite partager avec mes collègues et les membres du Gouvernement le malaise que m'inspire, depuis quelques jours, le débat public.
Il y a une semaine, un jeune garçon a été tué par un policier, qui a ensuite été mis en examen pour homicide volontaire. Or, aujourd'hui, le procès qu'instruisent certains responsables politiques et les médias est celui des quartiers prioritaires et des parents qui y vivent. Nous assistons à une véritable manipulation fondée sur une part de mensonges et beaucoup d'ignorance, du moins je l'espère.
Non, les quartiers prioritaires ne sont pas inondés de subventions publiques payées par de bons Français méritants !
Sourires et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Je ne veux pas évoquer tous les sujets de fond, notamment l’échec de l’école et de la politique d’intégration, auxquelles je suis très attaché, pour des raisons multiples – nous aurons l’occasion d’y revenir.
Simplement, je le dis très tranquillement, avec l’expérience de mon département, mais aussi de tout le pays, lorsque cela va mal, lorsque nous sommes en crise, l’autorité de l’État et le rétablissement de la République reposent sur deux piliers, deux jambes : le tricolore des écharpes des élus locaux et le bleu de nos forces de l’ordre, de nos gendarmes, de nos policiers et de nos sapeurs-pompiers.
Les habitants des quartiers populaires reçoivent 6 100 euros d'aides par habitant et par an contre 6 800 euros pour les autres. Dans certains immeubles des quartiers prioritaires de la politique de la ville, 40 % des foyers sont monoparentaux. Les mères enchaînent deux ou trois boulots par jour, gardent les enfants des autres – les nôtres, souvent – et ne peuvent pas faire garder les leurs.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Alain Marc applaudit également.
violences urbaines et responsabilité parentale
Ce que nous vous demandons, ainsi qu’à la Première ministre, ce n’est pas de faire des miracles. Certes, il faut analyser les raisons de fond, mais on ne cesse de les citer depuis vingt ans ! Nous vous demandons de dire que l’on va restituer aux maires la politique locale, la politique du logement et de l’urbanisme.
Vous voulez poursuivre les pères évaporés ? Je suis d'accord avec vous ! Utilisons ce qui existe, poursuivons-les pour abandon de famille, par exemple.
Dans les familles où les pères sont présents, vous vous intéressez à la violence des enfants ? Intéressons-nous aussi aux violences que ces enfants ont subies chez eux, avec leur mère et leur père.
Madame la Première ministre, au lieu de laisser accuser les mères, je vous propose de les aider à survivre et à vivre. Soutenons leurs associations, écoutons-les, émancipons-les du clientélisme municipal. Misons sur les mères pour remettre les quartiers d'aplomb. Voilà le meilleur investissement que nous puissions faire !
Je souhaite partager avec mes collègues et les membres du Gouvernement le malaise que m'inspire, depuis quelques jours, le débat public.
Il y a une semaine, un jeune garçon a été tué par un policier, qui a ensuite été mis en examen pour homicide volontaire. Or, aujourd'hui, le procès qu'instruisent certains responsables politiques et les médias est celui des quartiers prioritaires et des parents qui y vivent. Nous assistons à une véritable manipulation fondée sur une part de mensonges et beaucoup d'ignorance, du moins je l'espère.
Non, les quartiers prioritaires ne sont pas inondés de subventions publiques payées par de bons Français méritants !
Applaudissements sur les travées du groupe SER. – Ah bon ? sur des travées du groupe Les Républicains.
Les habitants des quartiers populaires reçoivent 6 100 euros d'aides par habitant et par an, contre 6 800 euros pour les autres. Dans certains immeubles des quartiers prioritaires de la politique de la ville, 40 % des foyers sont monoparentaux. Les mères enchaînent deux ou trois boulots par jour, gardent les enfants des autres – les nôtres, souvent – et ne peuvent pas faire garder les leurs.
Madame la sénatrice Rossignol, nous ne voulons pas poursuivre les parents. C'est une caricature que de le dire ainsi. J'ai d'ailleurs moi-même déclaré qu'il n'était pas question de supprimer des allocations. Je pense en particulier aux femmes qui travaillent, qui sont seules pour élever leurs enfants et qui le font avec beaucoup de dignité, dans la difficulté.
Toutefois, je pense également à des parents qui pourraient faire des choses vis-à-vis de leurs enfants pour assurer l'autorité parentale, mais qui ne le font pas. Les nuits courtes que nous avons vécues, les uns et les autres, ont été émaillées de mauvaises nouvelles, mais aussi de vidéos.
Or l'une de ces vidéos m'a particulièrement plu : on y voit un père attraper son gamin par le colback et lui dire de rentrer à la maison.
Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.
Vous voulez poursuivre les pères évaporés ? Je suis d'accord avec vous ! Utilisons ce qui existe, poursuivons-les pour abandon de famille, par exemple.
Dans les familles où les pères sont présents, vous intéressez-vous à la violence des enfants ? Intéressons-nous aussi aux violences que ces enfants ont subies chez eux, avec leur mère et leur père.
Madame la Première ministre, au lieu de laisser accuser les mères, je vous propose de les aider à survivre et à vivre. Soutenons leurs associations, écoutons-les, émancipons-les du clientélisme municipal. Misons sur les mères pour remettre les quartiers d'aplomb. Voilà le meilleur investissement que nous puissions faire !
violences urbaines et responsabilité parentale
En effet, à onze ans, on ne traîne pas dans les rues ! À cet égard, ceux d'entre nous qui se sont mariés ont le souvenir des dispositions de l'article 212 du code civil – « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » –, mais d'aucuns oublient parfois le reste : les parents ont une obligation morale à l'égard de leurs enfants. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Alors oui, ceux qui peuvent répondre à cette obligation, mais qui ne le font pas, méritent d'être sanctionnés !
Par ailleurs, la responsabilité civile est très simple : lorsque les enfants cassent, les parents payent. Cela existe depuis toujours, et il convient de le rappeler.
Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST. – Mme Valérie Létard et M. Bernard Fialaire applaudissent également.
M. le président. La parole est à Mme Laurence Rossignol, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe SER.
Enfin, une autre responsabilité pénale des parents consiste, lorsque leur enfant est convoqué, à l'accompagner devant la justice. S'ils ne le font pas, ils encourent une amende importante. J'ai rappelé ces dispositions et demandé aux procureurs de les mettre en application.
De plus, je viens de rédiger l'attention des parents un flyer qui explique en termes simples leurs obligations à ceux qui, madame la sénatrice, les auraient oubliées. §
Madame la sénatrice Rossignol, nous ne voulons pas poursuivre les parents. C'est une caricature que de le dire ainsi. J'ai d'ailleurs moi-même déclaré qu'il n'était pas question de supprimer des allocations. Je pense en particulier aux femmes qui travaillent, qui sont seules pour élever leurs enfants et qui le font avec beaucoup de dignité, dans la difficulté.
Toutefois, je pense également à des parents qui pourraient faire quelque chose vis-à-vis de leurs enfants pour assurer l'autorité parentale, mais qui ne le font pas. Les nuits courtes que nous avons vécues, les uns et les autres, ont été émaillées de mauvaises nouvelles, mais aussi de vidéos.
Or l'une de ces vidéos m'a particulièrement plu : on y voit un père attraper son gamin par le colback et lui dire de rentrer à la maison.
Je souhaite partager avec mes collègues et les membres du Gouvernement le malaise que m’inspire, depuis quelques jours, le débat public.
Il y a une semaine, un jeune garçon a été tué par un policier, qui a ensuite été mis en examen pour homicide volontaire. Or, aujourd’hui, le procès qu’instruisent certains responsables politiques et les médias est celui des quartiers prioritaires et des parents qui y vivent. Nous assistons à une véritable manipulation fondée sur une part de mensonges et beaucoup d’ignorance, du moins je l’espère.
Non, les quartiers prioritaires ne sont pas inondés de subventions publiques payées par de bons Français méritants !
Applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains et UC. – Murmures sur les travées des groupes SER et GEST.
Applaudissements sur les travées du groupe SER. – Ah bon ? sur des travées du groupe Les Républicains.
Monsieur le garde des sceaux, je prends acte du fait que, pour vous, la loi actuelle suffit à protéger les enfants et poursuivre les parents.
Mes chers collègues, j'observe depuis quelques années le monde politique, les hommes et les femmes qui le composent, y compris dans leur intimité et dans les difficultés qu'ils rencontrent en tant que parents. Certains de nos enfants sont également arrêtés, placés en garde à vue, mis en examen et condamnés. Nos enfants ne sont ni meilleurs ni pires que ceux des autres !
Pour autant, je vous invite à regarder les autres parents avec un peu plus d'empathie et de bienveillance. Comme nous, ils font au mieux, c'est-à-dire comme ils peuvent !
En effet, à onze ans, on ne traîne pas dans les rues ! À cet égard, ceux d'entre nous qui se sont mariés ont le souvenir des dispositions de l'article 212 du code civil – « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » –, mais d'aucuns oublient parfois le reste : les parents ont une obligation morale à l'égard de leurs enfants. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Alors oui, ceux qui peuvent répondre à cette obligation, mais qui ne le font pas, méritent d'être sanctionnés !
Par ailleurs, la responsabilité civile est très simple : lorsque les enfants cassent, les parents payent. Cela existe depuis toujours, et il convient de le rappeler.
Les habitants des quartiers populaires reçoivent 6 100 euros d’aides par habitant et par an, contre 6 800 euros pour les autres. Dans certains immeubles des quartiers prioritaires de la politique de la ville, 40 % des foyers sont monoparentaux. Les mères enchaînent deux ou trois boulots par jour, gardent les enfants des autres – les nôtres, souvent – et ne peuvent pas faire garder les leurs.
Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST. – Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.
Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.
Exclamations ironiques sur des travées du groupe Les Républicains.
Enfin, une autre responsabilité pénale des parents consiste, lorsque leur enfant est convoqué, à l'accompagner devant la justice. S'ils ne le font pas, ils encourent une amende importante. J'ai rappelé ces dispositions et demandé aux procureurs de les mettre en application.
De plus, je viens de rédiger l'attention des parents un flyer qui explique en termes simples leurs obligations à ceux qui, madame la sénatrice, les auraient oubliées. §
Vous voulez poursuivre les pères évaporés ? Je suis d’accord avec vous ! Utilisons ce qui existe, poursuivons-les pour abandon de famille, par exemple.
Dans les familles où les pères sont présents, vous intéressez-vous à la violence des enfants ? Intéressons-nous aussi aux violences que ces enfants ont subies chez eux, avec leur mère et leur père.
Madame la Première ministre, au lieu de laisser accuser les mères, je vous propose de les aider à survivre et à vivre. Soutenons leurs associations, écoutons-les, émancipons-les du clientélisme municipal. Misons sur les mères pour remettre les quartiers d’aplomb. Voilà le meilleur investissement que nous puissions faire !
Applaudissements sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST. – Mme Valérie Létard et M. Bernard Fialaire applaudissent également.
Monsieur le garde des sceaux, je prends acte du fait que, pour vous, la loi actuelle suffit à protéger les enfants et poursuivre les parents.
Mes chers collègues, j'observe depuis quelques années le monde politique, les hommes et les femmes qui le composent, y compris dans leur intimité et dans les difficultés qu'ils rencontrent en tant que parents. Certains de nos enfants sont également arrêtés, placés en garde à vue, mis en examen et condamnés.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, la France entière a appris avec effroi la tentative d'assassinat à l'encontre de la famille de M. le maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun.
Les Français savent peut-être moins que Stéphanie Von Euw, Mme le maire de Pontoise, n'a réchappé à un traquenard que d'extrême justesse, grâce à son sang-froid et à la solidité de son véhicule. Tir de mortier dans l'habitacle, jets de projectile, tentative de la capturer… Bilan : un tympan détruit, des brûlures à la jambe et l'inévitable choc psychologique, même si elle y fait face avec un grand courage.
En revanche, la France ignore que vingt-quatre heures après l'incendie de ma mairie de cœur, à Persan, dans le Val-d'Oise, le premier adjoint, déjà menacé par les flammes dans ce bâtiment la veille, a été réveillé à son domicile par des coups dans ses volets, aux cris de : « On est là ! On est là ! ».
Je demande pardon aux élus qui en ont subi autant de ne pouvoir tous les citer ici, mais je sais que, sur ces travées, nous pensons tous à eux.
Désormais, le maire, représentant de sa population et de l'État, est partout menacé. Déjà, depuis des années, le moindre refus du maire de quelque village que ce soit pouvait déboucher sur des cris, des insultes, des menaces et même des agressions physiques. L'édile n'est plus protégé par l'aura de sa fonction, car il représente l'État, dont trop de nos compatriotes récusent l'autorité. L'enfant roi est devenu un adulte tyran.
Aussi, madame la Première ministre, au-delà des quelques mesures que vous avez déjà en magasin – protection juridique et physique, statut des élus… –, que comptez-vous faire pour rétablir, à tout moment et en tout lieu, l'autorité de l'État, donc celle des maires ?
Au moment où la population a tant besoin d'eux, cette autorité est la seule vraie garante de leur sécurité.
Madame la sénatrice Rossignol, nous ne voulons pas poursuivre les parents. C’est une caricature que de le dire ainsi. J’ai d’ailleurs moi-même déclaré qu’il n’était pas question de supprimer des allocations. Je pense en particulier aux femmes qui travaillent, qui sont seules pour élever leurs enfants et qui le font avec beaucoup de dignité, dans la difficulté.
Toutefois, je pense également à des parents qui pourraient faire quelque chose vis-à-vis de leurs enfants pour assurer l’autorité parentale, mais qui ne le font pas. Les nuits courtes que nous avons vécues, les uns et les autres, ont été émaillées de mauvaises nouvelles, mais aussi de vidéos.
Or l’une de ces vidéos m’a particulièrement plu : on y voit un père attraper son gamin par le colback et lui dire de rentrer à la maison.
Applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains et UC. – Murmures sur les travées des groupes SER et GEST.
En effet, à onze ans, on ne traîne pas dans les rues ! À cet égard, ceux d’entre nous qui se sont mariés ont le souvenir des dispositions de l’article 212 du code civil – « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » –, mais d’aucuns oublient parfois le reste : les parents ont une obligation morale à l’égard de leurs enfants. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Alors oui, ceux qui peuvent répondre à cette obligation, mais qui ne le font pas, méritent d’être sanctionnés !
Par ailleurs, la responsabilité civile est très simple : lorsque les enfants cassent, les parents payent. Cela existe depuis toujours, et il convient de le rappeler.
En effet, à 11 ans, on ne traîne pas dans les rues ! À cet égard, ceux d’entre nous qui se sont mariés ont le souvenir des dispositions de l’article 212 du code civil – « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » –, mais d’aucuns oublient parfois le reste : les parents ont une obligation morale à l’égard de leurs enfants. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Alors oui, ceux qui peuvent répondre à cette obligation, mais qui ne le font pas, méritent d’être sanctionnés !
Par ailleurs, la responsabilité civile est très simple : lorsque les enfants cassent, les parents payent. Cela existe depuis toujours, et il convient de le rappeler.
violences envers les élus
Monsieur le sénateur Bazin, les violences de ces derniers jours n'ont pas manqué d'exposer de nouveau nombre de nos élus locaux et de nos maires.
Je tiens à souligner le courage dont ils ont fait preuve pour défendre leur commune. Je rends hommage à celles et ceux qui ont été agressés, très souvent violemment, par les émeutiers. J'ai notamment une pensée pour le maire de L'Haÿ-les-Roses, M. Vincent Jeanbrun.
M. le président. La parole est à M. Arnaud Bazin, pour le groupe Les Républicains.
Enfin, une autre responsabilité pénale des parents consiste, lorsque leur enfant est convoqué, à l’accompagner devant la justice. S’ils ne le font pas, ils encourent une amende importante. J’ai rappelé ces dispositions et demandé aux procureurs de les mettre en application.
De plus, je viens de rédiger l’attention des parents un flyer qui explique en termes simples leurs obligations à ceux qui, madame la sénatrice, les auraient oubliées.
Enfin, une autre responsabilité pénale des parents consiste, lorsque leur enfant est convoqué, à l’accompagner devant la justice. S’ils ne le font pas, ils encourent une amende importante. J’ai rappelé ces dispositions et demandé aux procureurs de les mettre en application.
De plus, je viens de rédiger à l’attention des parents un flyer qui explique en termes simples leurs obligations à ceux qui, madame la sénatrice, les auraient oubliées.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Et son épouse, bien entendu, mais aussi pour la maire de Pontoise, Stéphanie Von Euw, ou encore pour Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières.
Ces agressions sont tout simplement ignobles. Je mesure, aux côtés de Mme la Première ministre, leur gravité.
La première façon d'assurer la sécurité des élus au cours de cette crise a été de déployer 45 000 policiers nationaux et gendarmes pour ramener l'ordre. Les hommages que les élus leur ont rendus ces derniers jours témoignent de l'importance de leur travail. Je salue également le courage de nos forces de sécurité intérieure, de nos pompiers, de nos forces de secours et de nos policiers municipaux.
Au préalable, nous avions voulu répondre aux violences du quotidien. Dès le 17 mai dernier, au moment de la démission de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, nous avons protégé nos élus. Depuis deux mois, pas moins de 3 400 gendarmes et policiers référents se consacrent aux violences faites aux élus, vont à la rencontre de ces derniers et les écoutent, évaluent la situation, protègent et enquêtent.
De plus, quelque 1 800 élus se sont inscrits, depuis deux mois, au dispositif « Alarme élu », et pas moins de trois sites internet ont été déréférencés pour cause de cyberviolences grâce à la plateforme Pharos, dont je vous vantais le mérite il y a quelques semaines.
Une circulaire du ministre de l'intérieur, du garde des sceaux et de moi-même est venue rappeler aux préfets et aux procureurs que cette cause était une priorité absolue et qu'elle appelait une action résolue de leur part.
Nous voulons aller plus loin : Mme la Première ministre a annoncé un plan national de prévention et de lutte contre les violences, qui s'inspire, mesdames, messieurs les sénateurs, de vos travaux et que je vous présenterai dans trois jours, le vendredi 7 juillet prochain.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, la France entière a appris avec effroi la tentative d'assassinat commise à l'encontre de la famille de M. le maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun.
Les Français savent peut-être moins que Stéphanie Von Euw, Mme le maire de Pontoise, n'a réchappé à un traquenard que d'extrême justesse, grâce à son sang-froid et à la solidité de son véhicule. Tir de mortier dans l'habitacle, jets de projectile, tentatives de la capturer… Bilan : un tympan détruit, des brûlures à la jambe et l'inévitable choc psychologique, même si elle y fait face avec un grand courage.
En revanche, la France ignore que vingt-quatre heures après l'incendie de ma mairie de cœur, à Persan, dans le Val-d'Oise, le premier adjoint, déjà menacé par les flammes dans ce bâtiment la veille, a été réveillé à son domicile par des coups dans ses volets, aux cris de : « On est là ! On est là ! ».
Je demande pardon aux élus qui en ont subi autant de ne pouvoir tous les citer ici, mais je sais que, sur ces travées, nous pensons tous à eux.
Désormais, le maire, représentant de sa population et de l'État, est partout menacé. Déjà, depuis des années, le moindre refus du maire de quelque village que ce soit pouvait déboucher sur des cris, des insultes, des menaces et même des agressions physiques. L'édile n'est plus protégé par l'aura de sa fonction, car il représente l'État, dont trop de nos compatriotes récusent l'autorité. L'enfant roi est devenu un adulte tyran.
Aussi, madame la Première ministre, au-delà des quelques mesures que vous avez déjà en magasin – protection juridique et physique, statut des élus… –, que comptez-vous faire pour rétablir, à tout moment et en tout lieu, l'autorité de l'État, donc celle des maires ?
Au moment où la population a tant besoin d'eux, cette autorité est la seule vraie garante de leur sécurité.
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.
Monsieur le garde des sceaux, je prends acte du fait que, pour vous, la loi actuelle suffit à protéger les enfants et poursuivre les parents.
Mes chers collègues, j’observe depuis quelques années le monde politique, les hommes et les femmes qui le composent, y compris dans leur intimité et dans les difficultés qu’ils rencontrent en tant que parents. Certains de nos enfants sont également arrêtés, placés en garde à vue, mis en examen et condamnés.
Je suis un peu déçu.
J'attire tout de même votre attention sur un point : ce samedi, le 8 juillet, nous risquons de connaître un nouveau désastre, car Mme Panot vient d'appeler la terre entière à manifester entre Persan et Beaumont-sur-Oise à l'occasion de l'anniversaire du décès d'Adama Traoré. Je vous engage à réfléchir à interdire cette manifestation !
La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
Monsieur le sénateur Bazin, les violences de ces derniers jours n'ont pas manqué d'exposer de nouveau nombre de nos élus locaux et de nos maires.
Je tiens à souligner le courage dont ils ont fait preuve pour défendre leur commune. Je rends hommage à celles et ceux qui ont été agressés, très souvent violemment, par les émeutiers. J'ai notamment une pensée pour le maire de L'Haÿ-les-Roses, M. Vincent Jeanbrun.
violences envers les élus
M. le président. La parole est à M. Arnaud Bazin, pour le groupe Les Républicains.
Et pour son épouse, bien entendu, mais aussi pour la maire de Pontoise, Stéphanie Von Euw, ou encore pour Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières.
Ces agressions sont tout simplement ignobles. Je mesure, aux côtés de Mme la Première ministre, leur gravité.
La première façon d'assurer la sécurité des élus au cours de cette crise a été de déployer 45 000 policiers nationaux et gendarmes pour ramener l'ordre. Les hommages que les élus leur ont rendus ces derniers jours témoignent de l'importance de leur travail. Je salue également le courage de nos forces de sécurité intérieure, de nos pompiers, de nos forces de secours et de nos policiers municipaux.
Au préalable, nous avions voulu répondre aux violences du quotidien. Dès le 17 mai dernier, au moment de la démission de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, nous avons protégé nos élus. Depuis deux mois, pas moins de 3 400 gendarmes et policiers référents se consacrent aux violences faites aux élus, vont à la rencontre de ces derniers et les écoutent, évaluent la situation, protègent et enquêtent.
De plus, quelque 1 800 élus se sont inscrits, depuis deux mois, au dispositif « Alarme élu », et pas moins de trois sites internet ont été déréférencés pour cause de cyberviolences grâce à la plateforme Pharos – plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements –, dont je vous vantais les mérites il y a quelques semaines.
Une circulaire du ministre de l'intérieur, du garde des sceaux et de moi-même est venue rappeler aux préfets et aux procureurs que cette cause était une priorité absolue et qu'elle appelait une action résolue de leur part.
Nous voulons aller plus loin : Mme la Première ministre a annoncé un plan national de prévention et de lutte contre les violences, qui s'inspire, mesdames, messieurs les sénateurs, de vos travaux et que je vous présenterai dans trois jours, le vendredi 7 juillet prochain.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
MM. François Patriat et Thani Mohamed Soilihi applaudissent.
Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Madame la Première ministre, lors de sa prochaine visite en Nouvelle-Calédonie annoncée à la fin de ce mois, le Président de la République pourra voir par lui-même comment a grandi le cocotier dénommé « arbre de l'avenir » qu'il a planté à Ouvéa, avec Ginette, une petite fille kanake de l'île, le 4 mai 2018. Le Gouvernement s'est employé à faire pousser cet arbre de l'avenir, sous votre autorité et celle du ministre de l'intérieur et des outre-mer.
Vous avez tracé le cadre – celui d'un « accord global et ambitieux » –, la perspective – la poursuite de l'« émancipation du pays, y compris en ce qui concerne certaines compétences régaliennes » –, les fondamentaux – un « peuple calédonien » qui prend ses racines dans « une citoyenneté calédonienne irréversible », une Nouvelle-Calédonie « une et indivisible », ce qui exclut toute partition du pays, un « référendum d'autodétermination de rassemblement » ou « de projet » au lieu de référendums binaires, comme je le défendais déjà devant notre assemblée le 4 mai 2021.
Madame la Première ministre, je suis Kanak, Calédonien et Français.
Je crois plus que jamais au destin commun entre la France et la Nouvelle-Calédonie, un destin commun nourri par une histoire, une langue, une école et des valeurs, mais aussi par une « souveraineté partagée ».
C'est pourquoi le prochain accord devra nous conduire à fusionner ce qui nous a toujours opposés jusqu'à présent : la souveraineté et la République.
Madame la Première ministre, confirmez-vous à la Haute Assemblée que vous êtes prête à vous inscrire dans cette perspective, dans le respect du résultat des trois référendums, pour que vive le peuple calédonien, vive la Nouvelle-Calédonie et vive la France ? §
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, la France entière a appris avec effroi la tentative d’assassinat commise à l’encontre de la famille de M. le maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun.
Les Français savent peut-être moins que Stéphanie Von Euw, Mme le maire de Pontoise, n’a réchappé à un traquenard que d’extrême justesse, grâce à son sang-froid et à la solidité de son véhicule. Tir de mortier dans l’habitacle, jets de projectile, tentatives de la capturer… Bilan : un tympan détruit, des brûlures à la jambe et l’inévitable choc psychologique, même si elle y fait face avec un grand courage.
En revanche, la France ignore que vingt-quatre heures après l’incendie de ma mairie de cœur, à Persan, dans le Val-d’Oise, le premier adjoint, déjà menacé par les flammes dans ce bâtiment la veille, a été réveillé à son domicile par des coups dans ses volets, aux cris de : « On est là ! On est là ! ».
Je demande pardon aux élus qui en ont subi autant de ne pouvoir tous les citer ici, mais je sais que, sur ces travées, nous pensons tous à eux.
Désormais, le maire, représentant de sa population et de l’État, est partout menacé. Déjà, depuis des années, le moindre refus du maire de quelque village que ce soit pouvait déboucher sur des cris, des insultes, des menaces et même des agressions physiques. L’édile n’est plus protégé par l’aura de sa fonction, car il représente l’État, dont trop de nos compatriotes récusent l’autorité. L’enfant roi est devenu un adulte tyran.
Aussi, madame la Première ministre, au-delà des quelques mesures que vous avez déjà en magasin – protection juridique et physique, statut des élus… –, que comptez-vous faire pour rétablir, à tout moment et en tout lieu, l’autorité de l’État, donc celle des maires ?
Au moment où la population a tant besoin d’eux, cette autorité est la seule vraie garante de leur sécurité.
Je suis un peu déçu.
J'attire tout de même votre attention sur un point : ce samedi, le 8 juillet, nous risquons de connaître un nouveau désastre, car Mme Mathilde Panot vient d'appeler la terre entière à manifester entre Persan et Beaumont-sur-Oise à l'occasion de l'anniversaire du décès d'Adama Traoré. Je vous engage à réfléchir à l'interdiction de cette manifestation !
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.
Monsieur le sénateur Gérard Poadja, les accords de Matignon en 1988 ont manifesté la volonté des Calédoniens de mettre fin au cycle des violences.
Dix ans plus tard, l'accord de Nouméa a marqué une nouvelle étape, en renforçant la prise en compte de l'identité kanake, en fondant de nouvelles institutions, en organisant le transfert des compétences et en définissant le calendrier du processus d'exercice du droit à l'autodétermination.
Dans le respect des engagements pris en 1998 et sous l'autorité du Président de la République, les trois consultations référendaires prévues par l'accord de Nouméa ont été organisées en 2018, 2020 et 2021. À trois reprises, les Calédoniens ont fait la même réponse et, au soir de la troisième consultation, le 12 décembre 2021, le Président de la République a pris acte de la volonté de la majorité des Calédoniens de rester dans la République et dans la nation française.
Comme vous le savez, monsieur le sénateur, mon gouvernement est pleinement mobilisé pour accompagner les discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, dans le respect des acquis de l'accord de Nouméa.
Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer, a confirmé dans un récent courrier adressé aux partenaires politiques que les transferts de compétences réalisés depuis 1998, tout comme le principe d'une citoyenneté calédonienne, n'avaient pas vocation à être remis en cause. Pour autant, les conditions d'accès à cette citoyenneté font d'ores et déjà l'objet d'échanges avec l'ensemble des partenaires politiques.
Monsieur le sénateur, je vous confirme que le prochain accord respectera la volonté exprimée par la majorité des Calédoniens.
Je vous confirme que le prochain accord ne remettra pas en cause le principe du partage de souveraineté qui est mentionné dans le préambule de l'accord de Nouméa.
Je forme le vœu que le prochain accord ne soit pas que juridique et institutionnel, mais poursuive l'ambition d'un destin commun calédonien.
Je suis prête à inviter l'ensemble des partenaires à la fin du mois d'août prochain pour un cycle de réunions trilatérales, qui doit nous permettre de conclure l'accord que les Calédoniens attendent. C'est bien évidemment en lien avec Gérald Darmanin, Jean-François Carenco et Sonia Backès que je prépare cette rencontre.
situation en nouvelle-calédonie
Monsieur le sénateur Bazin, les violences de ces derniers jours n’ont pas manqué d’exposer de nouveau nombre de nos élus locaux et de nos maires.
Je tiens à souligner le courage dont ils ont fait preuve pour défendre leur commune. Je rends hommage à celles et ceux qui ont été agressés, très souvent violemment, par les émeutiers. J’ai notamment une pensée pour le maire de L’Haÿ-les-Roses, M. Vincent Jeanbrun.
Monsieur le sénateur Bazin, les violences de ces derniers jours n’ont pas manqué d’exposer de nouveau nombre de nos élus locaux et de nos maires.
Je tiens à souligner le courage dont ils ont fait preuve pour défendre leur commune. Je rends hommage à celles et à ceux qui ont été agressés, très souvent violemment, par les émeutiers. J’ai notamment une pensée pour le maire de L’Haÿ-les-Roses, M. Vincent Jeanbrun.
Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Madame la Première ministre, lors de sa prochaine visite en Nouvelle-Calédonie annoncée à la fin de ce mois, le Président de la République pourra voir par lui-même comment a grandi le cocotier dénommé « arbre de l'avenir » qu'il a planté à Ouvéa, avec Ginette, une petite fille kanake de l'île, le 4 mai 2018. Le Gouvernement s'est employé à faire pousser cet arbre de l'avenir, sous votre autorité et celle du ministre de l'intérieur et des outre-mer.
Vous avez tracé le cadre – celui d'un « accord global et ambitieux » –, la perspective – la poursuite de l'« émancipation du pays, y compris en ce qui concerne certaines compétences régaliennes » –, les fondamentaux – un « peuple calédonien » qui prend ses racines dans « une citoyenneté calédonienne irréversible », une Nouvelle-Calédonie « une et indivisible », ce qui exclut toute partition du pays, un « référendum d'autodétermination de rassemblement » ou « de projet » au lieu de référendums binaires, comme je le défendais déjà devant notre assemblée le 4 mai 2021.
Madame la Première ministre, je suis Kanak, Calédonien et Français.
Je crois plus que jamais au destin commun entre la France et la Nouvelle-Calédonie, un destin commun nourri par une histoire, une langue, une école et des valeurs, mais aussi par une « souveraineté partagée ».
C'est pourquoi le prochain accord devra nous conduire à fusionner ce qui nous a toujours opposés jusqu'à présent : la souveraineté et la République.
Madame la Première ministre, confirmez-vous à la Haute Assemblée que vous êtes prête à vous inscrire dans cette perspective, dans le respect du résultat des trois référendums, pour que vive le peuple calédonien, que vive la Nouvelle-Calédonie et que vive la France ? §
Et pour son épouse, bien entendu, mais aussi pour la maire de Pontoise, Stéphanie Von Euw, ou encore pour Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières.
Ces agressions sont tout simplement ignobles. Je mesure, aux côtés de Mme la Première ministre, leur gravité.
La première façon d’assurer la sécurité des élus au cours de cette crise a été de déployer 45 000 policiers nationaux et gendarmes pour ramener l’ordre. Les hommages que les élus leur ont rendus ces derniers jours témoignent de l’importance de leur travail. Je salue également le courage de nos forces de sécurité intérieure, de nos pompiers, de nos forces de secours et de nos policiers municipaux.
Au préalable, nous avions voulu répondre aux violences du quotidien. Dès le 17 mai dernier, au moment de la démission de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, nous avons protégé nos élus. Depuis deux mois, pas moins de 3 400 gendarmes et policiers référents se consacrent aux violences faites aux élus, vont à la rencontre de ces derniers et les écoutent, évaluent la situation, protègent et enquêtent.
De plus, quelque 1 800 élus se sont inscrits, depuis deux mois, au dispositif « Alarme élu », et pas moins de trois sites internet ont été déréférencés pour cause de cyberviolences grâce à la plateforme Pharos – plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements –, dont je vous vantais les mérites il y a quelques semaines.
Une circulaire du ministre de l’intérieur, du garde des sceaux et de moi-même est venue rappeler aux préfets et aux procureurs que cette cause était une priorité absolue et qu’elle appelait une action résolue de leur part.
Nous voulons aller plus loin : Mme la Première ministre a annoncé un plan national de prévention et de lutte contre les violences, qui s’inspire, mesdames, messieurs les sénateurs, de vos travaux et que je vous présenterai dans trois jours, le vendredi 7 juillet prochain.
Ma question s'adresse à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Monsieur le garde des Sceaux, il y a quelques semaines, vous avez adressé aux magistrats une circulaire qui faisait état de la conduite à tenir lorsque des infractions étaient commises au cours de manifestations. Immédiatement, le Syndicat de la magistrature, plus connu du grand public depuis une dizaine d'années grâce au tristement célèbre « mur des cons », adressait une contre-circulaire. Celle-ci expliquait en substance comment ne pas appliquer vos consignes.
Plus récemment, à la suite des événements qui ont animé toute cette séance de questions d'actualité au Gouvernement, le Syndicat de la magistrature a publié un communiqué de presse intitulé : « Mort de Nahel : ce n'est pas à la justice d'éteindre une révolte. » Il y est expliqué, dans ce qui peut s'apparenter à une diatribe, de quelle façon il s'oppose au Gouvernement et aux syndicats policiers, et il y évoque des violences policières.
Je tiens à rappeler le principe suivant. Si la liberté syndicale est forte dans sa liberté d'expression, elle s'arrête là où le statut du magistrat l'arrête, c'est-à-dire à l'impossibilité de faire de la politique.
Monsieur le sénateur Gérard Poadja, les accords de Matignon en 1988 ont manifesté la volonté des Calédoniens de mettre fin au cycle des violences.
Dix ans plus tard, l'accord de Nouméa a marqué une nouvelle étape, en renforçant la prise en compte de l'identité kanake, en fondant de nouvelles institutions, en organisant le transfert des compétences et en définissant le calendrier du processus d'exercice du droit à l'autodétermination.
Dans le respect des engagements pris en 1998 et sous l'autorité du Président de la République, les trois consultations référendaires prévues par l'accord de Nouméa ont été organisées en 2018, 2020 et 2021. À trois reprises, les Calédoniens ont fait la même réponse et, au soir de la troisième consultation, le 12 décembre 2021, le Président de la République a pris acte de la volonté de la majorité des Calédoniens de rester dans la République et dans la nation française.
Comme vous le savez, monsieur le sénateur, mon gouvernement est pleinement mobilisé pour accompagner les discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, dans le respect des acquis de l'accord de Nouméa.
Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer, a confirmé dans un récent courrier adressé aux partenaires politiques que les transferts de compétences réalisés depuis 1998, tout comme le principe d'une citoyenneté calédonienne, n'avaient pas vocation à être remis en cause. Pour autant, les conditions d'accès à cette citoyenneté font d'ores et déjà l'objet d'échanges avec l'ensemble des partenaires politiques.
Monsieur le sénateur, je vous confirme que le prochain accord respectera la volonté exprimée par la majorité des Calédoniens.
Je vous confirme que le prochain accord ne remettra pas en cause le principe du partage de souveraineté qui est mentionné dans le préambule de l'accord de Nouméa.
Je forme le vœu que le prochain accord ne soit pas que juridique et institutionnel, mais poursuive l'ambition d'un destin commun calédonien.
Je suis prête à inviter l'ensemble des partenaires à la fin du mois d'août prochain pour un cycle de réunions trilatérales, qui doit nous permettre de conclure l'accord que les Calédoniens attendent. C'est bien évidemment en lien avec Gérald Darmanin, Jean-François Carenco et Sonia Backès que je prépare cette rencontre.
Je suis un peu déçu.
J’attire tout de même votre attention sur un point : ce samedi, le 8 juillet, nous risquons de connaître un nouveau désastre, car Mme Mathilde Panot vient d’appeler la terre entière à manifester entre Persan et Beaumont-sur-Oise à l’occasion de l’anniversaire du décès d’Adama Traoré. Je vous engage à réfléchir à l’interdiction de cette manifestation !
violences urbaines et réponse judiciaire
M. le président. La parole est à Mme Muriel Jourda, pour le groupe Les Républicains.
Madame la sénatrice, je vous remercie de me poser cette question.
Je vous dirai d'abord sans ambages et de façon très claire que je partage totalement vos inquiétudes.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe UC.
Ma question s'adresse à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Monsieur le garde des sceaux, il y a quelques semaines, vous avez adressé aux magistrats une circulaire qui faisait état de la conduite à tenir lorsque des infractions étaient commises au cours de manifestations. Immédiatement, le Syndicat de la magistrature, plus connu du grand public depuis une dizaine d'années grâce au tristement célèbre « mur des cons », adressait une contre-circulaire. Celle-ci expliquait en substance comment ne pas appliquer vos consignes.
Plus récemment, à la suite des événements qui ont animé toute cette séance de questions d'actualité au Gouvernement, le Syndicat de la magistrature a publié un communiqué de presse intitulé « Mort de Nahel : ce n'est pas à la justice d'éteindre une révolte ». Il y explique, dans ce qui peut s'apparenter à une diatribe, de quelle façon il s'oppose au Gouvernement et aux syndicats policiers, et il y évoque des « violences policières ».
Je tiens à rappeler le principe suivant : si la liberté syndicale est forte dans sa liberté d'expression, elle s'arrête là où le statut du magistrat l'arrête, c'est-à-dire à l'impossibilité de faire de la politique.
Le « mur des cons » contenait la photographie de M. Escarfail, qui a pour tort d'avoir vu sa fille se faire assassiner.
Entre les deux tours de l'élection présidentielle, le Syndicat de la magistrature, a affirmé qu'il s'agissait d'un deuxième tour « de cauchemar ».
Par ailleurs, le Syndicat de la magistrature souhaite choisir son ministre.
Ma question s’adresse à Mme la Première ministre.
Madame la Première ministre, lors de sa prochaine visite en Nouvelle-Calédonie annoncée à la fin de ce mois, le Président de la République pourra voir par lui-même comment a grandi le cocotier dénommé « arbre de l’avenir » qu’il a planté à Ouvéa, avec Ginette, une petite fille kanake de l’île, le 4 mai 2018. Le Gouvernement s’est employé à faire pousser cet arbre de l’avenir, sous votre autorité et celle du ministre de l’intérieur et des outre-mer.
Vous avez tracé le cadre – celui d’un « accord global et ambitieux » –, la perspective – la poursuite de l’« émancipation du pays, y compris en ce qui concerne certaines compétences régaliennes » –, les fondamentaux – un « peuple calédonien » qui prend ses racines dans « une citoyenneté calédonienne irréversible », une Nouvelle-Calédonie « une et indivisible », ce qui exclut toute partition du pays, un « référendum d’autodétermination de rassemblement » ou « de projet » au lieu de référendums binaires, comme je le défendais déjà devant notre assemblée le 4 mai 2021.
Madame la Première ministre, je suis Kanak, Calédonien et Français.
Je crois plus que jamais au destin commun entre la France et la Nouvelle-Calédonie, un destin commun nourri par une histoire, une langue, une école et des valeurs, mais aussi par une « souveraineté partagée ».
C’est pourquoi le prochain accord devra nous conduire à fusionner ce qui nous a toujours opposés jusqu’à présent : la souveraineté et la République.
Madame la Première ministre, confirmez-vous à la Haute Assemblée que vous êtes prête à vous inscrire dans cette perspective, dans le respect du résultat des trois référendums, pour que vive le peuple calédonien, que vive la Nouvelle-Calédonie et que vive la France ?
Mme Muriel Jourda. Monsieur le garde des sceaux, comment comptez-vous rappeler ce principe et le faire appliquer ?
Le Syndicat de la magistrature souhaite même qu'il n'y ait plus de ministère de la justice.
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Thani Mohamed Soilihi applaudit également.
Monsieur le sénateur Gérard Poadja, les accords de Matignon en 1988 ont manifesté la volonté des Calédoniens de mettre fin au cycle des violences.
Dix ans plus tard, l’accord de Nouméa a marqué une nouvelle étape, en renforçant la prise en compte de l’identité kanake, en fondant de nouvelles institutions, en organisant le transfert des compétences et en définissant le calendrier du processus d’exercice du droit à l’autodétermination.
Dans le respect des engagements pris en 1998 et sous l’autorité du Président de la République, les trois consultations référendaires prévues par l’accord de Nouméa ont été organisées en 2018, 2020 et 2021. À trois reprises, les Calédoniens ont fait la même réponse et, au soir de la troisième consultation, le 12 décembre 2021, le Président de la République a pris acte de la volonté de la majorité des Calédoniens de rester dans la République et dans la nation française.
Comme vous le savez, monsieur le sénateur, mon gouvernement est pleinement mobilisé pour accompagner les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, dans le respect des acquis de l’accord de Nouméa.
Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer, a confirmé dans un récent courrier adressé aux partenaires politiques que les transferts de compétences réalisés depuis 1998, tout comme le principe d’une citoyenneté calédonienne, n’avaient pas vocation à être remis en cause. Pour autant, les conditions d’accès à cette citoyenneté font d’ores et déjà l’objet d’échanges avec l’ensemble des partenaires politiques.
Monsieur le sénateur, je vous confirme que le prochain accord respectera la volonté exprimée par la majorité des Calédoniens.
Je vous confirme que le prochain accord ne remettra pas en cause le principe du partage de souveraineté qui est mentionné dans le préambule de l’accord de Nouméa.
Je forme le vœu que le prochain accord ne soit pas que juridique et institutionnel, mais poursuive l’ambition d’un destin commun calédonien.
Je suis prête à inviter l’ensemble des partenaires à la fin du mois d’août prochain pour un cycle de réunions trilatérales, qui doit nous permettre de conclure l’accord que les Calédoniens attendent. C’est bien évidemment en lien avec Gérald Darmanin, Jean-François Carenco et Sonia Backès que je prépare cette rencontre.
J'aurais pu rappeler tout cela, mais je ne le ferai pas.
Madame la sénatrice, je vous remercie de me poser cette question.
Je vous dirai d'abord sans ambages et de façon très claire que je partage totalement vos inquiétudes.
Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.
violences urbaines et réponse judiciaire
Je m'arrêterai sur cette fausse circulaire – une circulaire Canada Dry, car elle ressemble à une circulaire que prend le garde des sceaux. Oui, elle incite même les magistrats à violer les textes de loi.
En ce qui me concerne, j'y vois une forme d'humour, madame la sénatrice, et je ne veux pas aller plus loin.
Pour ma part, je me bats au quotidien, non pour le Syndicat de la magistrature, mais pour les magistrats et pour améliorer leurs conditions. À ce propos, je remercie le Sénat d'avoir voté le texte que j'ai présenté ici.
Une toute dernière chose : je suis le seul à pouvoir prendre une circulaire de politique pénale, parce que je suis le garde des sceaux et que, démocratiquement, je vous dois des comptes, mesdames, messieurs les sénateurs – ce qui n'est pas le cas du Syndicat de la magistrature !
Le « mur des cons » contenait la photographie de M. Escarfail, qui a pour tort d'avoir une fille qui a été assassinée.
Entre les deux tours de l'élection présidentielle, le Syndicat de la magistrature, a affirmé qu'il s'agissait d'un deuxième tour de cauchemar.
Par ailleurs, le Syndicat de la magistrature souhaite choisir son ministre.
M. le président. La parole est à Mme Muriel Jourda, pour le groupe Les Républicains.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
M. Bernard Jomier s'exclame.
Le Syndicat de la magistrature souhaite même qu'il n'y ait plus de ministère de la justice.
Ma question s’adresse à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Monsieur le garde des sceaux, il y a quelques semaines, vous avez adressé aux magistrats une circulaire qui faisait état de la conduite à tenir lorsque des infractions étaient commises au cours de manifestations. Immédiatement, le Syndicat de la magistrature, plus connu du grand public depuis une dizaine d’années grâce au tristement célèbre « mur des cons », adressait une contre-circulaire. Celle-ci expliquait en substance comment ne pas appliquer vos consignes.
Plus récemment, à la suite des événements qui ont animé toute cette séance de questions d’actualité au Gouvernement, le Syndicat de la magistrature a publié un communiqué de presse intitulé « Mort de Nahel : ce n’est pas à la justice d’éteindre une révolte ». Il y explique, dans ce qui peut s’apparenter à une diatribe, de quelle façon il s’oppose au Gouvernement et aux syndicats policiers, et il y évoque des « violences policières ».
Je tiens à rappeler le principe suivant : si la liberté syndicale est forte dans sa liberté d’expression, elle s’arrête là où le statut du magistrat l’arrête, c’est-à-dire à l’impossibilité de faire de la politique.
Monsieur le garde des sceaux, je crois que notre indignation commune doit sortir de cet hémicycle et se propager.
Je pense que, dans les temps troublés que nous connaissons, il faut que chaque institution qui est en charge de l'État de droit le rappelle et joue son rôle.
Oui ! sur des travées du groupe Les Républicains.
J'aurais pu rappeler tout cela, mais je ne le ferai pas.
Mme Muriel Jourda. Monsieur le garde des sceaux, comment comptez-vous rappeler ce principe et le faire appliquer ?
Le pilier de l'État de droit qu'est la justice ne peut pas critiquer impunément un autre pilier que sont les forces de l'ordre.
Exclamations amusées sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains. – M. Jean-Michel Arnaud applaudit.
Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Thani Mohamed Soilihi applaudit également.
Je m'arrêterai sur cette fausse circulaire – une circulaire Canada Dry, car elle ressemble à une circulaire que prend le garde des sceaux. Oui, elle incite même les magistrats à violer les textes de loi.
En ce qui me concerne, j'y vois une forme d'humour, madame la sénatrice, et je ne veux pas aller plus loin.
Pour ma part, je me bats au quotidien, non pour le Syndicat de la magistrature, mais pour les magistrats et pour améliorer leurs conditions de travail. À ce propos, je remercie le Sénat d'avoir voté le texte que j'ai défendu devant lui.
Une toute dernière chose : je suis le seul à pouvoir prendre une circulaire de politique pénale, parce que je suis le garde des sceaux et que, démocratiquement, je vous dois des comptes, mesdames, messieurs les sénateurs – ce qui n'est pas le cas du Syndicat de la magistrature !
L'autorité judiciaire ne peut pas se transformer en pouvoir politique.
Nous ne ramènerons pas l'ordre dans le pays si nous n'avons pas d'ordre dans nos institutions.
Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, UC et Les Républicains.
Madame la sénatrice, je vous remercie de me poser cette question.
Je vous dirai d’abord sans ambages et de façon très claire que je partage totalement vos inquiétudes.
Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.
Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
« La nuit dernière, j'ai eu quinze patients qui ont fait plus de soixante kilomètres pour venir aux urgences de Rennes. Chaque matin, on compte vingt à quarante patients qui ont passé la nuit sur des brancards avec un risque de surmortalité de 50 %, faute de lits aval disponibles.
« La solution serait de laisser les patients attendre dans les ambulances plus sécurisées.
« Mais alors qui va aller chercher les patients ? Les transports sanitaires sont aussi saturés. »
Telles sont les paroles d'un urgentiste.
Monsieur le ministre, à Carhaix, les services d'urgence seront fermés en juillet et août prochain, alors que le festival des Vieilles Charrues accueillera 280 000 festivaliers. L'hôpital le plus proche est à quatre-vingt-dix kilomètres et une heure quinze de route.
La maternité de Guingamp n'accueille plus les femmes pour accoucher. Cette suspension est reconduite quatre mois faute de personnels, épuisés d'avoir tenu à bout de bras ces services. « On a l'impression d'être abandonnés », entend-on dans les cortèges de manifestants.
Monsieur le ministre, vous suspendez les activités des petits hôpitaux. Elles se reportent sur les hôpitaux de référence, sur les centres hospitaliers universitaires (CHU) eux-mêmes exsangues.
À Pontivy, Avranches, Les Sables-d'Olonne, dans tous les centres hospitaliers de France, ce sont des cris d'alarme des médecins, lesquels étaient en grève hier.
Les agences régionales de santé (ARS) rassurent : appel aux soignants, éducation des patients, régulation – « Appelez les 15 avant de vous déplacer ! » Au 15, les équipes n'en peuvent plus. Elles ne sont pas assez nombreuses.
Les urgentistes quittent l'hôpital pour des conditions de travail moins contraignantes.
La médecine de ville ne va pas mieux. Les cabines de consultation remplacent les médecins de proximité.
Monsieur le ministre, la situation s'aggrave. Elle n'inquiète plus nos concitoyens ou les élus locaux : elle les angoisse ! Quelles réponses concrètes comptez-vous apporter à cette crise aiguë de l'hôpital public et des urgences dès cet été, c'est-à-dire aujourd'hui ?
Le « mur des cons » contenait la photographie de M. Escarfail, qui a pour tort d’avoir une fille qui a été assassinée.
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, le Syndicat de la magistrature, a affirmé qu’il s’agissait d’un deuxième tour de cauchemar.
Par ailleurs, le Syndicat de la magistrature souhaite choisir son ministre.
M. Bernard Jomier s ’ exclame.
Le Syndicat de la magistrature souhaite même qu’il n’y ait plus de ministère de la justice.
Madame la sénatrice Annie Le Houerou, oui, nous manquons de professionnels de santé, le diagnostic n'est malheureusement pas nouveau.
Oui, ce gouvernement agit en formant plus de médecins – mais il va falloir attendre dix ans
Et réciproquement !
Oui ! sur des travées du groupe Les Républicains.
J’aurais pu rappeler tout cela, mais je ne le ferai pas.
Les fermetures ne concernent pas les services d'urgence – il s'agit simplement d'accès régulés – que vous évoquez et ne sont pas le fait d'une décision économique : elles s'expliquent par le manque de professionnels de santé.
La solution viendra en redonnant plus de temps à ces professionnels, ce que nous avons commencé à faire, et en en formant plus, ce que nous faisons également.
Madame la sénatrice, vous le savez, les urgences sont une priorité majeure, encore renforcée cet été. Vous avez évoqué un certain nombre de solutions qui ont été mises en place, mais elles l'ont déjà été l'été dernier et elles fonctionnent.
Ainsi, l'été dernier, nous avons diminué de 5 % la fréquentation de nos services d'urgence, ce qui n'avait pas été le cas depuis plus de vingt ans.
Ces solutions s'articulent autour de trois axes.
Le premier axe concerne l'information du citoyen sur le bon usage du système de santé, en particulier le bon usage des urgences. Si son médecin n'est pas disponible, oui, avant de se déplacer, il faut qu'il appelle le 15. C'est ainsi que l'on trouvera la meilleure solution, adaptée en fonction du territoire où il se trouve.
Dans ce cadre-là, nous renforçons la régulation médicale. Nous accélérons le déploiement de ce service d'accès aux soins qui intègre des médecins généralistes à la régulation. Nous renforçons leur rémunération. Grâce aux mesures votées par le Parlement, nous avons transformé les assistants de régulation médicale en professionnels de santé, ce qui a permis de valoriser leur exercice.
Il faut également des effecteurs sur le terrain.
C'est le cas en ville, avec une augmentation de 15 euros pour les actes qui sont réalisés à la demande de cette régulation.
C'est également le cas pour ce qui concerne les transports sanitaires, ce que vous avez mentionné, madame la sénatrice : on facilite le transport vers les médecins généralistes.
Le deuxième axe, c'est le renforcement des communautés professionnelles des territoires de santé. À l'hôpital, nous avons pris en compte la pénibilité en doublant l'indemnité de nuit pour le personnel paramédical et en la multipliant par 1, 5 pour les médecins.
Le troisième axe, c'est le développement d'une logique territoriale, non seulement pour les gardes, en associant public et privé, mais également pour la gestion des lits. Celle-ci se fait désormais à l'échelle du territoire et non plus seulement à celle d'un établissement.
Oui, les solutions sont mises en place. Certaines fonctionnent déjà, on le sait, les autres commencent à montrer leur efficacité.
urgences médicales cet été
Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
« La nuit dernière, j'ai eu quinze patients qui ont fait plus de soixante kilomètres pour venir aux urgences de Rennes. Chaque matin, on compte vingt à quarante patients qui ont passé la nuit sur des brancards avec un risque de surmortalité de 50 %, faute de lits aval disponibles.
« La solution serait de laisser les patients attendre dans les ambulances plus sécurisées.
« Mais alors qui va aller chercher les patients ? Les transports sanitaires sont aussi saturés. »
Telles sont les paroles d'un urgentiste.
Monsieur le ministre, à Carhaix, les services d'urgence seront fermés en juillet et août prochain, alors que le festival des Vieilles Charrues accueillera 280 000 festivaliers. L'hôpital le plus proche est à quatre-vingt-dix kilomètres et une heure quinze de route.
La maternité de Guingamp n'accueille plus les femmes pour accoucher. Cette suspension est reconduite quatre mois faute de personnels, épuisés d'avoir tenu à bout de bras ces services. « On a l'impression d'être abandonnés », entend-on dans les cortèges de manifestants.
Monsieur le ministre, vous suspendez les activités des petits hôpitaux. Elles sont reportées sur les hôpitaux de référence, sur les centres hospitaliers universitaires (CHU) eux-mêmes exsangues.
À Pontivy, Avranches, Les Sables-d'Olonne, dans tous les centres hospitaliers de France, ce sont des cris d'alarme des médecins, lesquels étaient en grève hier.
Les agences régionales de santé (ARS) rassurent : appel aux soignants, éducation des patients, régulation – « Appelez les 15 avant de vous déplacer ! » –, mais, au 15, les équipes n'en peuvent plus. Elles ne sont pas assez nombreuses.
Les urgentistes quittent l'hôpital pour des conditions de travail moins contraignantes.
La médecine de ville ne va pas mieux. Les cabines de consultation remplacent les médecins de proximité.
Monsieur le ministre, la situation s'aggrave. Elle n'inquiète plus nos concitoyens ou les élus locaux : elle les angoisse ! Quelles réponses concrètes comptez-vous apporter à cette crise aiguë de l'hôpital public et des urgences dès cet été, c'est-à-dire aujourd'hui ?
Je m’arrêterai sur cette fausse circulaire – une circulaire Canada Dry, car elle ressemble à une circulaire que prend le garde des sceaux. Oui, elle incite même les magistrats à violer les textes de loi.
En ce qui me concerne, j’y vois une forme d’humour, madame la sénatrice, et je ne veux pas aller plus loin.
Pour ma part, je me bats au quotidien, non pour le Syndicat de la magistrature, mais pour les magistrats et pour améliorer leurs conditions de travail. À ce propos, je remercie le Sénat d’avoir voté le texte que j’ai défendu devant lui.
Une toute dernière chose : je suis le seul à pouvoir prendre une circulaire de politique pénale, parce que je suis le garde des sceaux et que, démocratiquement, je vous dois des comptes, mesdames, messieurs les sénateurs – ce qui n’est pas le cas du Syndicat de la magistrature !
Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE.
Monsieur le ministre, il y a urgence aux urgences et vous n'y répondez pas.
L'accès aux soins pour tous, partout, fait partie de la promesse républicaine. On en est loin !
La défaillance de la médecine de ville conduit à l'engorgement des urgences, alors que les lits manquent en aval… Le système est embolisé. Où vont exercer les médecins qui quittent l'hôpital ?
Une remise à plat du service public de la santé s'impose, car ce ne sont pas vos propositions qui régleront le problème.
Madame la sénatrice Annie Le Houerou, oui, nous manquons de professionnels de santé, le diagnostic n'est malheureusement pas nouveau.
Oui, ce gouvernement agit en formant plus de médecins – mais il va falloir attendre dix ans
Monsieur le garde des sceaux, je crois que notre indignation commune doit sortir de cet hémicycle et se propager.
Je pense que, dans les temps troublés que nous connaissons, il faut que chaque institution qui a la charge de l’État de droit le rappelle et joue son rôle.
Les fermetures ne concernent pas les services d'urgence – il s'agit simplement d'accès régulés – que vous évoquez et ne sont pas le fait d'une décision économique : elles s'expliquent par le manque de professionnels de santé.
La solution viendra en redonnant plus de temps à ces professionnels, ce que nous avons commencé à faire, et en en formant plus, ce que nous faisons également.
Madame la sénatrice, vous le savez, les urgences sont une priorité majeure, encore renforcée cet été. Vous avez évoqué un certain nombre de solutions qui ont été mises en place, mais elles l'ont déjà été l'été dernier et elles fonctionnent.
Ainsi, l'été dernier, nous avons diminué de 5 % la fréquentation de nos services d'urgence, ce qui n'avait pas été le cas depuis plus de vingt ans.
Ces solutions s'articulent autour de trois axes.
Le premier axe concerne l'information du citoyen sur le bon usage du système de santé, en particulier le bon usage des urgences. Si son médecin n'est pas disponible, oui, avant de se déplacer, il faut qu'il appelle le 15. C'est ainsi que l'on trouvera la meilleure solution, adaptée en fonction du territoire où il se trouve.
Dans ce cadre-là, nous renforçons la régulation médicale. Nous accélérons le déploiement de ce service d'accès aux soins qui intègre des médecins généralistes à la régulation. Nous renforçons leur rémunération. Grâce aux mesures votées par le Parlement, nous avons transformé les assistants de régulation médicale en professionnels de santé, ce qui a permis de valoriser leur exercice.
Il faut également des effecteurs sur le terrain.
C'est le cas en ville, avec une augmentation de 15 euros pour les actes qui sont réalisés à la demande de cette régulation.
C'est également le cas pour ce qui concerne les transports sanitaires, ce que vous avez mentionné, madame la sénatrice : on facilite le transport vers les médecins généralistes.
Le deuxième axe, c'est le renforcement des communautés professionnelles territoriales de santé. À l'hôpital, nous avons pris en compte la pénibilité en doublant l'indemnité de nuit pour le personnel paramédical et en la multipliant par 1, 5 pour les médecins.
Le troisième axe, c'est le développement d'une logique territoriale, non seulement pour les gardes, en associant public et privé, mais également pour la gestion des lits. Celle-ci se fait désormais à l'échelle du territoire et non plus seulement à celle d'un établissement.
Oui, les solutions sont mises en place. Certaines fonctionnent déjà, on le sait, les autres commencent à montrer leur efficacité.
Ma question s'adressait à M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Plus de 1 000 commerces pillés, 250 bureaux de tabac détruits, plus de 1 milliard d'euros de dégâts pour les entreprises : ces chiffres sont édifiants. Ils auraient pu être encore plus importants sans le travail de nos forces de l'ordre, que nous remercions.
La mort d'un jeune ne justifie pas les vagues de violences et de pillages auxquelles nous avons assisté. Aucun commerce n'est à l'abri.
Je ne vous cache pas notre inquiétude et je suis certain que vous la partagez, madame la ministre.
Ces événements affectent durement les commerçants, ces professionnels qui, aux quatre coins du pays, vivent une situation de triple insécurité.
L'insécurité est d'abord matérielle, puisqu'ils ne sont pas certains de retrouver intact leur outil de travail au petit matin, alors qu'ils se battent depuis des années pour le construire.
L'insécurité est ensuite physique et psychologique. Imaginez leur angoisse lorsqu'ils doivent faire face à des situations hors de contrôle.
L'insécurité est enfin économique. En effet, ils ne sont pas certains de pouvoir compter sur la solidarité des banques et des assurances en cas de pillage.
Cette triple insécurité, les commerçants la vivent depuis maintenant trop longtemps : plus de cinquante samedis de blocage dans les centres-villes lors du mouvement des « gilets jaunes, trois mois de manifestations contre la réforme des retraites, une semaine d'émeutes maintenant. Tout cela est évidemment conjugué aux autres difficultés : l'inflation, la crise de l'énergie et, bien sûr, la crise du covid et le remboursement des prêts garantis par l'État (PGE), qui constituent un endettement supplémentaire.
Victimes collatérales de ces événements, les commerçants sont systématiquement parmi les premiers à en pâtir.
Madame la ministre, vous ne pouvez pas fermer les yeux sur la situation de cette France qui travaille, qui se bat, qui crée pour maintenir de l'emploi. Elle mérite plus que jamais le soutien de l'État auquel il revient d'assurer sa fonction régalienne première, la sécurité.
Des annulations de charges au cas par cas pour les seuls commerces les plus touchés, ce n'est pas suffisant. Ils sont tous touchés, directement ou indirectement, et ils ont besoin de mesures fortes !
Madame la ministre, quelles mesures durables envisagez-vous pour soutenir les commerçants dans ces épreuves ?
Monsieur le ministre, il y a urgence aux urgences et vous n'y répondez pas.
L'accès aux soins pour tous, partout, fait partie de la promesse républicaine. On en est loin !
La défaillance de la médecine de ville conduit à l'engorgement des urgences, alors que les lits manquent en aval… Le système est embolisé. Où vont exercer les médecins qui quittent l'hôpital ?
Une remise à plat du service public de la santé s'impose, car ce ne sont pas vos propositions qui régleront le problème.
urgences médicales cet été
M. le président. La parole est à Mme Annie Le Houerou, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Monsieur le sénateur Bonnus, je tiens, comme vous, à remercier les forces de l'ordre, grâce auxquelles un certain nombre de commerçants – vous l'avez dit, plus d'un millier d'entre eux ont été touchés – ont pu rouvrir.
Dans ces moments difficiles, je veux avoir bien sûr un mot de soutien, mais aussi un mot d'espoir, quand bien même cela pourrait étonner.
En effet, pour être précise, sur les 436 bars-tabacs touchés – et non 250 –, 160 ont rouvert et recommencé à travailler. Si leurs vitrines ne sont pas toujours intactes, ces commerçants sont déjà retournés au boulot.
aides aux entreprises à la suite des violences urbaines
M. le président. La parole est à M. Michel Bonnus, pour le groupe Les Républicains.
Ma question s’adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
« La nuit dernière, j’ai eu quinze patients qui ont fait plus de soixante kilomètres pour venir aux urgences de Rennes. Chaque matin, on compte vingt à quarante patients qui ont passé la nuit sur des brancards avec un risque de surmortalité de 50 %, faute de lits aval disponibles.
« La solution serait de laisser les patients attendre dans les ambulances plus sécurisées.
« Mais alors qui va aller chercher les patients ? Les transports sanitaires sont aussi saturés. »
Telles sont les paroles d’un urgentiste.
Monsieur le ministre, à Carhaix, les services d’urgence seront fermés en juillet et août prochain, alors que le festival des Vieilles Charrues accueillera 280 000 festivaliers. L’hôpital le plus proche est à quatre-vingt-dix kilomètres et une heure quinze de route.
La maternité de Guingamp n’accueille plus les femmes pour accoucher. Cette suspension est reconduite quatre mois faute de personnels, épuisés d’avoir tenu à bout de bras ces services. « On a l’impression d’être abandonnés », entend-on dans les cortèges de manifestants.
Monsieur le ministre, vous suspendez les activités des petits hôpitaux. Elles sont reportées sur les hôpitaux de référence, sur les centres hospitaliers universitaires (CHU) eux-mêmes exsangues.
À Pontivy, Avranches, Les Sables-d’Olonne, dans tous les centres hospitaliers de France, ce sont des cris d’alarme des médecins, lesquels étaient en grève hier.
Les agences régionales de santé (ARS) rassurent : appel aux soignants, éducation des patients, régulation – « Appelez les 15 avant de vous déplacer ! » –, mais, au 15, les équipes n’en peuvent plus. Elles ne sont pas assez nombreuses.
Les urgentistes quittent l’hôpital pour des conditions de travail moins contraignantes.
La médecine de ville ne va pas mieux. Les cabines de consultation remplacent les médecins de proximité.
Monsieur le ministre, la situation s’aggrave. Elle n’inquiète plus nos concitoyens ou les élus locaux : elle les angoisse ! Quelles réponses concrètes comptez-vous apporter à cette crise aiguë de l’hôpital public et des urgences dès cet été, c’est-à-dire aujourd’hui ?
Vous nous invitez à ne pas fermer les yeux : c'est bien l'état d'esprit de Bruno Le Maire et de moi-même. Cela l'a été pendant le covid – d'ailleurs les commerçants le reconnaissent : l'État a été à leurs côtés. Cela l'a été, et cela l'est encore pour un certain nombre de difficultés – je pense aux factures d'électricité. Cela l'est aussi depuis le début des émeutes.
Dès samedi dernier, nous avons réuni les assureurs et les banquiers. Dès lundi dernier, nous les avons revus.
Oui, il y aura au cas par cas des annulations de charges.
Oui, nous avons mobilisé les assureurs. Ce sont non pas cinq jours, mais trente jours que nos commerçants auront pour reprendre un peu de souffle et faire leur déclaration. J'en profite pour rappeler à nos concitoyens deux réflexes : si vous avez été touché, portez plainte et appelez votre assureur. Je le précise, car certains commerçants sont sidérés.
Je précise également que, sur www.impots.gouv.fr, se trouve la liste de tous les conseillers départementaux à la sortie de crise, qui, dans chaque préfecture, accompagnent depuis des mois les commerçants pour les aider à résoudre leurs problèmes d'énergie.
Ces conseillers départementaux peuvent également mettre à la disposition de nos commerçants un soutien psychologique. On parle beaucoup d'économies ou de remboursements, mais, hier et avant-hier, sur le terrain, c'est d'un soutien psychologique dont les commerçants nous ont parlé, à Bruno Le Maire et à moi-même, car ils sont sidérés.
Sachez, monsieur Bonnus, que nous en tenons compte et que, dans les préfectures de France, avec des associations, nous accompagnerons également moralement ces commerçants…
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Ma question s'adressait à M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Plus de 1 000 commerces pillés, 250 bureaux de tabac détruits, plus de 1 milliard d'euros de dégâts pour les entreprises : ces chiffres sont édifiants. Ils auraient pu être encore plus importants sans le travail de nos forces de l'ordre, que nous remercions.
La mort d'un jeune ne justifie pas les vagues de violences et de pillages auxquelles nous avons assisté. Aucun commerce n'est à l'abri.
Je ne vous cache pas notre inquiétude et je suis certain que vous la partagez, madame la ministre.
Ces événements affectent durement les commerçants, ces professionnels qui, aux quatre coins du pays, vivent une situation de triple insécurité.
L'insécurité est d'abord matérielle, puisqu'ils ne sont pas certains de retrouver intact leur outil de travail au petit matin, alors qu'ils se battent depuis des années pour le construire.
L'insécurité est ensuite physique et psychologique. Imaginez leur angoisse lorsqu'ils doivent faire face à des situations hors de contrôle.
L'insécurité est enfin économique. En effet, ils ne sont pas certains de pouvoir compter sur la solidarité des banques et des assurances en cas de pillage.
Cette triple insécurité, les commerçants la vivent depuis maintenant trop longtemps : plus de cinquante samedis de blocage dans les centres-villes lors du mouvement des « gilets jaunes », trois mois de manifestations contre la réforme des retraites, une semaine d'émeutes maintenant. Tout cela est évidemment conjugué aux autres difficultés : l'inflation, la crise de l'énergie et, bien sûr, la crise du covid et le remboursement des prêts garantis par l'État (PGE), qui constituent un endettement supplémentaire.
Victimes collatérales de ces événements, les commerçants sont systématiquement parmi les premiers à en pâtir.
Madame la ministre, vous ne pouvez pas fermer les yeux sur la situation de cette France qui travaille, qui se bat, qui crée pour maintenir de l'emploi. Elle mérite plus que jamais le soutien de l'État auquel il revient d'assurer sa fonction régalienne première, la sécurité.
Des annulations de charges au cas par cas pour les seuls commerces les plus touchés, ce n'est pas suffisant. Ils sont tous touchés, directement ou indirectement, et ils ont besoin de mesures fortes !
Madame la ministre, quelles mesures durables envisagez-vous pour soutenir les commerçants dans ces épreuves ?
Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. … au-delà de la reconstruction. Qu'il s'agisse des assureurs, des banquiers, d'un soutien moral et psychologique, n'ayez pas de doute : nous serons à leurs côtés aujourd'hui et dans la reconstruction qui est devant nous.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Madame la sénatrice Annie Le Houerou, oui, nous manquons de professionnels de santé, le diagnostic n’est malheureusement pas nouveau.
Oui, ce gouvernement agit en formant plus de médecins – mais il va falloir attendre dix ans
La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme.
Monsieur le sénateur Bonnus, je tiens, comme vous, à remercier les forces de l'ordre, grâce auxquelles un certain nombre de commerçants – vous l'avez dit, plus d'un millier d'entre eux ont été touchés – ont pu rouvrir.
Dans ces moments difficiles, je veux avoir bien sûr un mot de soutien, mais aussi un mot d'espoir, quand bien même cela pourrait étonner.
En effet, pour être précise, sur les 436 bars-tabacs touchés – et non 250 –, 160 ont rouvert et recommencé à travailler. Si leurs vitrines ne sont pas toujours intactes, ces commerçants sont déjà retournés au boulot.
Les fermetures ne concernent pas les services d’urgence – il s’agit simplement d’accès régulés – que vous évoquez et ne sont pas le fait d’une décision économique : elles s’expliquent par le manque de professionnels de santé.
La solution viendra en redonnant plus de temps à ces professionnels, ce que nous avons commencé à faire, et en en formant plus, ce que nous faisons également.
Madame la sénatrice, vous le savez, les urgences sont une priorité majeure, encore renforcée cet été. Vous avez évoqué un certain nombre de solutions qui ont été mises en place, mais elles l’ont déjà été l’été dernier et elles fonctionnent.
Ainsi, l’été dernier, nous avons diminué de 5 % la fréquentation de nos services d’urgence, ce qui n’avait pas été le cas depuis plus de vingt ans.
Ces solutions s’articulent autour de trois axes.
Le premier axe concerne l’information du citoyen sur le bon usage du système de santé, en particulier le bon usage des urgences. Si son médecin n’est pas disponible, oui, avant de se déplacer, il faut qu’il appelle le 15. C’est ainsi que l’on trouvera la meilleure solution, adaptée en fonction du territoire où il se trouve.
Dans ce cadre-là, nous renforçons la régulation médicale. Nous accélérons le déploiement de ce service d’accès aux soins qui intègre des médecins généralistes à la régulation. Nous renforçons leur rémunération. Grâce aux mesures votées par le Parlement, nous avons transformé les assistants de régulation médicale en professionnels de santé, ce qui a permis de valoriser leur exercice.
Il faut également des effecteurs sur le terrain.
C’est le cas en ville, avec une augmentation de 15 euros pour les actes qui sont réalisés à la demande de cette régulation.
C’est également le cas pour ce qui concerne les transports sanitaires, ce que vous avez mentionné, madame la sénatrice : on facilite le transport vers les médecins généralistes.
Le deuxième axe, c’est le renforcement des communautés professionnelles territoriales de santé. À l’hôpital, nous avons pris en compte la pénibilité en doublant l’indemnité de nuit pour le personnel paramédical et en la multipliant par 1, 5 pour les médecins.
Le troisième axe, c’est le développement d’une logique territoriale, non seulement pour les gardes, en associant public et privé, mais également pour la gestion des lits. Celle-ci se fait désormais à l’échelle du territoire et non plus seulement à celle d’un établissement.
Oui, les solutions sont mises en place. Certaines fonctionnent déjà, on le sait, les autres commencent à montrer leur efficacité.
Madame la ministre, nous devons malheureusement nous préparer à d'autres événements. Si ceux-ci sont appelés à devenir récurrents, s'il faut les subir à chaque fois, c'est plus qu'angoissant !
Une prise de conscience collective est nécessaire. Il faut tous nous mobiliser. C'est trop dur, cela devient trop compliqué.
Vous nous invitez à ne pas fermer les yeux : c'est bien l'état d'esprit de Bruno Le Maire et de moi-même. Cela l'a été pendant le covid-19 – d'ailleurs les commerçants le reconnaissent : l'État a été à leurs côtés. Cela l'a été, et cela l'est encore pour un certain nombre de difficultés – je pense aux factures d'électricité. Cela l'est aussi depuis le début des émeutes.
Dès samedi dernier, nous avons réuni les assureurs et les banquiers. Dès lundi dernier, nous les avons revus.
Oui, il y aura au cas par cas des annulations de charges.
Oui, nous avons mobilisé les assureurs. Ce sont non pas cinq jours, mais trente jours que nos commerçants auront pour reprendre un peu de souffle et faire leur déclaration. J'en profite pour rappeler à nos concitoyens deux réflexes : si vous avez été touché, portez plainte et appelez votre assureur. Je le précise, car certains commerçants sont en état de sidération.
Je précise également que, sur www.impots.gouv.fr, se trouve la liste de tous les conseillers départementaux à la sortie de crise, qui, dans chaque préfecture, accompagnent depuis des mois les commerçants pour les aider à résoudre leurs problèmes d'énergie.
Ces conseillers départementaux peuvent également mettre à la disposition de nos commerçants un soutien psychologique. On parle beaucoup d'économies ou de remboursements, mais, hier et avant-hier, sur le terrain, c'est d'un soutien psychologique dont les commerçants nous ont parlé, à Bruno Le Maire et à moi-même, car ils sont sidérés.
Sachez, monsieur Bonnus, que nous en tenons compte et que, dans les préfectures de France, avec des associations, nous accompagnerons également moralement ces commerçants…
Avant de lui donner la parole, je veux saluer notre collègue Bernard Bonne, qui a décidé de ne pas renouveler son mandat.
Je tiens à rappeler ce qu'il a fait, à la suite de son action comme président du conseil général de la Loire, au sein de la commission des affaires sociales du Sénat, notamment sur la question du grand âge. Avec Michelle Meunier, il a été rapporteur de la mission d'information sur le contrôle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C'est un enjeu majeur que la place du grand âge dans notre société.
Je voulais le remercier d'avoir éveillé nos consciences sur ce sujet. §
Monsieur le ministre, il y a urgence aux urgences et vous n’y répondez pas.
L’accès aux soins pour tous, partout, fait partie de la promesse républicaine. On en est loin !
La défaillance de la médecine de ville conduit à l’engorgement des urgences, alors que les lits manquent en aval… Le système est embolisé. Où vont exercer les médecins qui quittent l’hôpital ?
Une remise à plat du service public de la santé s’impose, car ce ne sont pas vos propositions qui régleront le problème.
Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. … au-delà de la reconstruction. Qu'il s'agisse des assureurs, des banquiers, d'un soutien moral et psychologique, n'ayez pas de doute : nous serons à leurs côtés aujourd'hui et dans la reconstruction qui est devant nous.
Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Monsieur le ministre, cela fait des années que l'on nous annonce une loi Grand Âge. C'est, paraît-il, une priorité du Gouvernement depuis 2017 – comme beaucoup d'autres sujets…
Manifestement, il n'y aura pas de Grand Soir, puisque, le 4 avril dernier, vous avez annoncé que cette réforme se ferait en plusieurs « briques ». Soit. J'aurais pour ma part préféré parler d'une fusée à plusieurs étages.
Ce qui m'inquiète, c'est que la fusée a bien du mal à décoller.
Si la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France, dite Bien vieillir, examinée à l'Assemblée nationale au mois d'avril dernier, n'apporte pas toutes les réponses attendues, elle a été enrichie de mesures concrètes positives. La poursuite de son examen est à l'ordre du jour, je m'en réjouis, mais il faudra encore attendre de longues semaines avant qu'elle ne soit discutée au Sénat.
Pendant ce temps, à la suite des travaux de la Fabrique du bien vieillir menés dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), vous deviez nous annoncer au début du mois de juin dernier un plan d'action détaillé qui ne relève pas de la loi. Nous attendons toujours, monsieur le ministre.
Tout le monde le sait, le nerf de la guerre, c'est le financement. Le troisième étage devrait donc être l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, à l'automne prochain, car, ainsi que l'affirme le rapport Libault de 2019, près de 10 milliards d'euros supplémentaires par an seront nécessaires dès 2030 pour financer la dépendance.
Monsieur le ministre, quand allez-vous donc alimenter le moteur de cette fusée et répondre ainsi aux attentes de nos concitoyens et des professionnels du secteur ?
aides aux entreprises à la suite des violences urbaines
M. le président. La parole est à M. Michel Bonnus, pour le groupe Les Républicains.
Monsieur le sénateur Bernard Bonne, je profite de votre question pour saluer à mon tour le travail remarquable et reconnu de tous que vous avez accompli, ici, au Sénat, tant dans le secteur de la protection de l'enfance que dans celui du grand âge. Il s'agit là d'engagements que nous partageons.
Vous m'interrogez sur la politique du grand âge. De nos discussions, je garderai un regret, celui de n'avoir manifestement pas réussi à vous convaincre que la politique résolue et déterminée du Gouvernement dépassait très largement l'ambition et le champ d'un grand projet de loi Grand Âge.
Vous le savez, nous agissons selon une double temporalité. La première, c'est celle de l'urgence. L'année dernière, lorsque j'ai été nommé ministre, vous m'avez présenté avec Michelle Meunier vos conclusions sur la question du contrôle des Ehpad et nous avons travaillé ensemble à l'inscription d'un certain nombre de mesures dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, pour assurer la transparence et la moralisation du secteur, et ramener de la confiance.
Nous avons également travaillé sur des mesures d'urgence pour soutenir, avec les agences régionales de santé et avec les départements au quotidien, un secteur qui est aujourd'hui en grande difficulté économique et pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de défaillances.
Sur la réforme du grand âge, comme je vous l'ai dit, ce qui fera foi, c'est la feuille de route que je présenterai prochainement – c'est le second axe de notre action. Issue des conclusions du Conseil national de la refondation dédié au bien vieillir, établies le 4 avril dernier, cette feuille de route visera à adapter notre société au vieillissement et à relever ce défi.
Il s'agit d'une feuille de route interministérielle, parce qu'elle concerne également les transports, le logement et notre système de santé. Elle a aussi à voir avec les comportements individuels et la prévention pour assurer un vieillissement en bonne santé.
Nous travaillerons à la question de la citoyenneté et du lien social : bien vieillir, c'est vieillir aussi en lien.
Nous travaillerons enfin à la question de la transformation de l'offre médico-sociale tant en établissement qu'à domicile.
Ce sont tous ces sujets que je défendrai dans cette feuille de route qui se déclinera dans la proposition de loi Bien vieillir, pour ce qui relève de la loi, ou dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, pour ce qui concerne son financement.
Madame la ministre, nous devons malheureusement nous préparer à d'autres événements. Si ceux-ci sont appelés à devenir récurrents, s'il faut chaque fois les subir, c'est plus qu'angoissant !
Une prise de conscience collective est nécessaire. Il faut tous nous mobiliser. C'est trop dur, cela devient trop compliqué.
Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.
Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Plus de 1 000 commerces pillés, 250 bureaux de tabac détruits, plus de 1 milliard d’euros de dégâts pour les entreprises : ces chiffres sont édifiants. Ils auraient pu être encore plus importants sans le travail de nos forces de l’ordre, que nous remercions.
La mort d’un jeune ne justifie pas les vagues de violences et de pillages auxquelles nous avons assisté. Aucun commerce n’est à l’abri.
Je ne vous cache pas notre inquiétude et je suis certain que vous la partagez, madame la ministre.
Ces événements affectent durement les commerçants, ces professionnels qui, aux quatre coins du pays, vivent une situation de triple insécurité.
L’insécurité est d’abord matérielle, puisqu’ils ne sont pas certains de retrouver intact leur outil de travail au petit matin, alors qu’ils se battent depuis des années pour le construire.
L’insécurité est ensuite physique et psychologique. Imaginez leur angoisse lorsqu’ils doivent faire face à des situations hors de contrôle.
L’insécurité est enfin économique. En effet, ils ne sont pas certains de pouvoir compter sur la solidarité des banques et des assurances en cas de pillage.
Cette triple insécurité, les commerçants la vivent depuis maintenant trop longtemps : plus de cinquante samedis de blocage dans les centres-villes lors du mouvement des « gilets jaunes », trois mois de manifestations contre la réforme des retraites, une semaine d’émeutes maintenant. Tout cela est évidemment conjugué aux autres difficultés : l’inflation, la crise de l’énergie et, bien sûr, la crise du covid et le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE), qui constituent un endettement supplémentaire.
Victimes collatérales de ces événements, les commerçants sont systématiquement parmi les premiers à en pâtir.
Madame la ministre, vous ne pouvez pas fermer les yeux sur la situation de cette France qui travaille, qui se bat, qui crée pour maintenir de l’emploi. Elle mérite plus que jamais le soutien de l’État auquel il revient d’assurer sa fonction régalienne première, la sécurité.
Des annulations de charges au cas par cas pour les seuls commerces les plus touchés, ce n’est pas suffisant. Ils sont tous touchés, directement ou indirectement, et ils ont besoin de mesures fortes !
Madame la ministre, quelles mesures durables envisagez-vous pour soutenir les commerçants dans ces épreuves ?
Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Plus de 1 000 commerces pillés, 250 bureaux de tabac détruits, plus de 1 milliard d’euros de dégâts pour les entreprises : ces chiffres sont édifiants. Ils auraient pu être encore plus importants sans le travail de nos forces de l’ordre, que nous remercions.
La mort d’un jeune ne justifie pas les vagues de violences et de pillages auxquelles nous avons assisté. Aucun commerce n’est à l’abri.
Je ne vous cache pas notre inquiétude et je suis certain que vous la partagez, madame la ministre.
Ces événements affectent durement les commerçants, ces professionnels qui, aux quatre coins du pays, vivent une situation de triple insécurité.
L’insécurité est d’abord matérielle, puisqu’ils ne sont pas certains de retrouver intact leur outil de travail au petit matin, alors qu’ils se battent depuis des années pour le construire.
L’insécurité est ensuite physique et psychologique. Imaginez leur angoisse lorsqu’ils doivent faire face à des situations hors de contrôle.
L’insécurité est enfin économique. En effet, ils ne sont pas certains de pouvoir compter sur la solidarité des banques et des assurances en cas de pillage.
Cette triple insécurité, les commerçants la vivent depuis maintenant trop longtemps : plus de cinquante samedis de blocage dans les centres-villes lors du mouvement des « gilets jaunes », trois mois de manifestations contre la réforme des retraites, une semaine d’émeutes maintenant. Tout cela est évidemment conjugué aux autres difficultés : l’inflation, la crise de l’énergie et, bien sûr, la crise du covid-19 et le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE), qui constituent un endettement supplémentaire.
Victimes collatérales de ces événements, les commerçants sont systématiquement parmi les premiers à en pâtir.
Madame la ministre, vous ne pouvez pas fermer les yeux sur la situation de cette France qui travaille, qui se bat, qui crée pour maintenir de l’emploi. Elle mérite plus que jamais le soutien de l’État auquel il revient d’assurer sa fonction régalienne première, la sécurité.
Des annulations de charges au cas par cas pour les seuls commerces les plus touchés, ce n’est pas suffisant. Ils sont tous touchés, directement ou indirectement, et ils ont besoin de mesures fortes !
Madame la ministre, quelles mesures durables envisagez-vous pour soutenir les commerçants dans ces épreuves ?
Avant de lui donner la parole, je veux saluer notre collègue Bernard Bonne, qui a décidé de ne pas renouveler son mandat.
Je tiens à rappeler ce qu'il a fait, à la suite de son action comme président du conseil général de la Loire, au sein de la commission des affaires sociales du Sénat, notamment sur la question du grand âge. Avec Michelle Meunier, il a été rapporteur de la mission d'information sur le contrôle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C'est un enjeu majeur que la place du grand âge dans notre société.
Je voulais le remercier d'avoir éveillé nos consciences sur ce sujet. §
Monsieur le ministre, je m'attendais bien à une réponse de cet acabit.
La loi Grand Âge est importante. Je ne doute pas de votre volonté de faire aboutir ce texte et de garantir son financement, mais je crains fort que le gouvernement auquel vous appartenez ne soit pas aussi volontaire et décidé.
Monsieur le ministre, persuadez vos collègues que nos aînés ont le droit de vieillir dans la dignité. Nous le leur devons bien !
politique en faveur des seniors
Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Monsieur le ministre, cela fait des années que l'on nous annonce une loi Grand Âge. C'est, paraît-il, une priorité du Gouvernement depuis 2017 – comme beaucoup d'autres sujets…
Manifestement, il n'y aura pas de Grand Soir, puisque, le 4 avril dernier, vous avez annoncé que cette réforme se ferait en plusieurs « briques ». Soit. J'aurais pour ma part préféré parler d'une fusée à plusieurs étages.
Ce qui m'inquiète, c'est que la fusée a bien du mal à décoller.
Si la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France, dite Bien vieillir, examinée à l'Assemblée nationale au mois d'avril dernier, n'apporte pas toutes les réponses attendues, elle a été enrichie de mesures concrètes positives. La poursuite de son examen est à l'ordre du jour, je m'en réjouis, mais il faudra encore attendre de longues semaines avant qu'elle ne soit discutée au Sénat.
Pendant ce temps, à la suite des travaux de la Fabrique du bien vieillir menés dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), vous deviez nous annoncer au début du mois de juin dernier un plan d'action détaillé qui ne relève pas de la loi. Nous attendons toujours, monsieur le ministre.
Tout le monde le sait, le nerf de la guerre, c'est le financement. Le troisième étage devrait donc être l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, à l'automne prochain, car, ainsi que l'affirme le rapport Libault de 2019, près de 10 milliards d'euros supplémentaires par an seront nécessaires dès 2030 pour financer la dépendance.
Monsieur le ministre, quand allez-vous donc alimenter le moteur de cette fusée et répondre ainsi aux attentes de nos concitoyens et des professionnels du secteur ?
Monsieur le sénateur Bonnus, je tiens, comme vous, à remercier les forces de l’ordre, grâce auxquelles un certain nombre de commerçants – vous l’avez dit, plus d’un millier d’entre eux ont été touchés – ont pu rouvrir.
Dans ces moments difficiles, je veux avoir bien sûr un mot de soutien, mais aussi un mot d’espoir, quand bien même cela pourrait étonner.
En effet, pour être précise, sur les 436 bars-tabacs touchés – et non 250 –, 160 ont rouvert et recommencé à travailler. Si leurs vitrines ne sont pas toujours intactes, ces commerçants sont déjà retournés au boulot.
La parole est à M. le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Monsieur le sénateur Bernard Bonne, je profite de votre question pour saluer à mon tour le travail remarquable et reconnu de tous que vous avez accompli, ici, au Sénat, tant dans le secteur de la protection de l'enfance que dans celui du grand âge. Il s'agit là d'engagements que nous partageons.
Vous m'interrogez sur la politique du grand âge. De nos discussions, je garderai un regret, celui de n'avoir manifestement pas réussi à vous convaincre que la politique résolue et déterminée du Gouvernement dépassait très largement l'ambition et le champ d'un grand projet de loi Grand Âge.
Vous le savez, nous agissons selon une double temporalité. La première, c'est celle de l'urgence. L'année dernière, lorsque j'ai été nommé ministre, vous m'avez présenté avec Michelle Meunier vos conclusions sur la question du contrôle des Ehpad et nous avons travaillé ensemble à l'inscription d'un certain nombre de mesures dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, pour assurer la transparence et la moralisation du secteur, et ramener de la confiance.
Nous avons également travaillé sur des mesures d'urgence pour soutenir, avec les agences régionales de santé et avec les départements au quotidien, un secteur qui est aujourd'hui en grande difficulté économique et pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de défaillances.
Sur la réforme du grand âge, comme je vous l'ai dit, ce qui fera foi, c'est la feuille de route que je présenterai prochainement – c'est le second axe de notre action. Issue des conclusions du Conseil national de la refondation dédié au bien vieillir, établies le 4 avril dernier, cette feuille de route visera à adapter notre société au vieillissement et à relever ce défi.
Il s'agit d'une feuille de route interministérielle, parce qu'elle concerne également les transports, le logement et notre système de santé. Elle a aussi à voir avec les comportements individuels et la prévention pour assurer un vieillissement en bonne santé.
Nous travaillerons à la question de la citoyenneté et du lien social : bien vieillir, c'est vieillir aussi en lien.
Nous travaillerons enfin à la question de la transformation de l'offre médico-sociale tant en établissement qu'à domicile.
Ce sont tous ces sujets que je défendrai dans cette feuille de route qui se déclinera dans la proposition de loi Bien vieillir, pour ce qui relève de la loi, ou dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, pour ce qui concerne son financement.
Vous nous invitez à ne pas fermer les yeux : c’est bien l’état d’esprit de Bruno Le Maire et de moi-même. Cela l’a été pendant le covid-19 – d’ailleurs les commerçants le reconnaissent : l’État a été à leurs côtés. Cela l’a été, et cela l’est encore pour un certain nombre de difficultés – je pense aux factures d’électricité. Cela l’est aussi depuis le début des émeutes.
Dès samedi dernier, nous avons réuni les assureurs et les banquiers. Dès lundi dernier, nous les avons revus.
Oui, il y aura au cas par cas des annulations de charges.
Oui, nous avons mobilisé les assureurs. Ce sont non pas cinq jours, mais trente jours que nos commerçants auront pour reprendre un peu de souffle et faire leur déclaration. J’en profite pour rappeler à nos concitoyens deux réflexes : si vous avez été touché, portez plainte et appelez votre assureur. Je le précise, car certains commerçants sont en état de sidération.
Je précise également que, sur www.impots.gouv.fr, se trouve la liste de tous les conseillers départementaux à la sortie de crise, qui, dans chaque préfecture, accompagnent depuis des mois les commerçants pour les aider à résoudre leurs problèmes d’énergie.
Ces conseillers départementaux peuvent également mettre à la disposition de nos commerçants un soutien psychologique. On parle beaucoup d’économies ou de remboursements, mais, hier et avant-hier, sur le terrain, c’est d’un soutien psychologique dont les commerçants nous ont parlé, à Bruno Le Maire et à moi-même, car ils sont sidérés.
Sachez, monsieur Bonnus, que nous en tenons compte et que, dans les préfectures de France, avec des associations, nous accompagnerons également moralement ces commerçants…
Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.
Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. … au-delà de la reconstruction. Qu’il s’agisse des assureurs, des banquiers, d’un soutien moral et psychologique, n’ayez pas de doute : nous serons à leurs côtés aujourd’hui et dans la reconstruction qui est devant nous.
En application du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution, ainsi que de la loi organique n° 2010-837 et de la loi ordinaire n° 2010-838 du 23 juillet 2010 prises pour son application, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable a émis, lors de sa réunion de ce jour, un avis favorable – vingt-huit voix pour, quatre voix contre – à la nomination de M. Sylvain Waserman à la présidence du conseil d'administration de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
Monsieur le ministre, je m'attendais bien à une réponse de cet acabit.
La loi Grand Âge est importante. Je ne doute pas de votre volonté de faire aboutir ce texte et de garantir son financement, mais je crains fort que le gouvernement auquel vous appartenez ne soit pas aussi volontaire et décidé.
Monsieur le ministre, persuadez vos collègues que nos aînés ont le droit de vieillir dans la dignité. Nous le leur devons bien !
J'informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein des commissions mixtes paritaires chargées d'élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la restitution des biens culturels ayant fait l'objet de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945, du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense et de la proposition de loi visant à renforcer la protection des familles d'enfants atteints d'une maladie ou d'un handicap ou victimes d'un accident d'une particulière gravité ont été publiées.
Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n'a pas reçu d'opposition dans le délai d'une heure prévu par notre règlement.
Madame la ministre, nous devons malheureusement nous préparer à d’autres événements. Si ceux-ci sont appelés à devenir récurrents, s’il faut chaque fois les subir, c’est plus qu’angoissant !
Une prise de conscience collective est nécessaire. Il faut tous nous mobiliser. C’est trop dur, cela devient trop compliqué.
Avant de lui donner la parole, je veux saluer notre collègue Bernard Bonne, qui a décidé de ne pas renouveler son mandat.
Je tiens à rappeler ce qu’il a fait, à la suite de son action comme président du conseil général de la Loire, au sein de la commission des affaires sociales du Sénat, notamment sur la question du grand âge. Avec Michelle Meunier, il a été rapporteur de la mission d’information sur le contrôle des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). C’est un enjeu majeur que la place du grand âge dans notre société.
Je voulais le remercier d’avoir éveillé nos consciences sur ce sujet.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique (projet n° 593, texte de la commission n° 778, rapport n° 777).
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre Ier du titre III, à l'article 7.
TITRE III
RENFORCER LA CONFIANCE ET LA CONCURRENCE DANS L'ÉCONOMIE DE LA DONNÉE
Chapitre Ier
Pratiques commerciales déloyales entre entreprises sur le marché de l'informatique en nuage
En application du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution, ainsi que de la loi organique n° 2010-837 et de la loi ordinaire n° 2010-838 du 23 juillet 2010 prises pour son application, la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable a émis, lors de sa réunion de ce jour, un avis favorable – vingt-huit voix pour, quatre voix contre – à la nomination de M. Sylvain Waserman à la présidence du conseil d'administration de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 22 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L'amendement n° 94 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 4
Compléter cet alinéa par les mots :
ou d'une quantité de services offerts
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l'amendement n° 22 rectifié quater.
J'informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein des commissions mixtes paritaires chargées d'élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la restitution des biens culturels ayant fait l'objet de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945, du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense et de la proposition de loi visant à renforcer la protection des familles d'enfants atteints d'une maladie ou d'un handicap ou victimes d'un accident d'une particulière gravité ont été publiées.
Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n'a pas reçu d'opposition dans le délai d'une heure prévu par notre règlement.
Sur cet article, je défendrai les amendements qui ont été déposés par notre collègue Vanina Paoli-Gagin.
Ce premier amendement vise à améliorer et à renforcer les conditions de la concurrence sur le marché de l'informatique en nuage ou du cloud gratuit.
Certains acteurs profitent de leur situation dominante pour offrir des services gratuits illimités et ainsi fausser la concurrence. Ils empêchent certains acteurs d'émerger sur le marché.
Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
Monsieur le ministre, cela fait des années que l’on nous annonce une loi Grand Âge. C’est, paraît-il, une priorité du Gouvernement depuis 2017 – comme beaucoup d’autres sujets…
Manifestement, il n’y aura pas de Grand Soir, puisque, le 4 avril dernier, vous avez annoncé que cette réforme se ferait en plusieurs « briques ». Soit. J’aurais pour ma part préféré parler d’une fusée à plusieurs étages.
Ce qui m’inquiète, c’est que la fusée a bien du mal à décoller.
Si la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France, dite Bien vieillir, examinée à l’Assemblée nationale au mois d’avril dernier, n’apporte pas toutes les réponses attendues, elle a été enrichie de mesures concrètes positives. La poursuite de son examen est à l’ordre du jour, je m’en réjouis, mais il faudra encore attendre de longues semaines avant qu’elle ne soit discutée au Sénat.
Pendant ce temps, à la suite des travaux de la Fabrique du bien vieillir menés dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), vous deviez nous annoncer au début du mois de juin dernier un plan d’action détaillé qui ne relève pas de la loi. Nous attendons toujours, monsieur le ministre.
Tout le monde le sait, le nerf de la guerre, c’est le financement. Le troisième étage devrait donc être l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, à l’automne prochain, car, ainsi que l’affirme le rapport Libault de 2019, près de 10 milliards d’euros supplémentaires par an seront nécessaires dès 2030 pour financer la dépendance.
Monsieur le ministre, quand allez-vous donc alimenter le moteur de cette fusée et répondre ainsi aux attentes de nos concitoyens et des professionnels du secteur ?
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l'amendement n° 94.
Cet amendement vise à renforcer l'efficacité de l'article 7. En effet, l'informatique en nuage est une technologie majeure, au cœur de la numérisation de notre économie. Ce secteur connaît une croissance de près de 20 % chaque année.
Les plus gros fournisseurs de cloud concentrent l'essentiel du marché en volume, mais également en croissance. Ils ont recours à des pratiques qui verrouillent les libertés de choix des utilisateurs et biaisent les conditions de concurrence.
Parmi ces pratiques anticoncurrentielles, les offres gratuites posent particulièrement question, car elles sont proposées à une très large échelle dans l'écosystème numérique européen.
L'article 7 prévoit de remédier à cette difficulté.
Toutefois, pour être réellement efficace, et éviter tout contournement de la loi, notre amendement vise à préciser la notion d'avoir d'informatique en nuage. Il s'agit d'englober l'ensemble des offres gratuites proposées sous forme soit d'une somme à dépenser, soit de services ou de fonctionnalités.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique (projet n° 593, texte de la commission n° 778, rapport n° 777).
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre Ier du titre III, à l'article 7.
TITRE III
RENFORCER LA CONFIANCE ET LA CONCURRENCE DANS L'ÉCONOMIE DE LA DONNÉE
Chapitre Ier
Pratiques commerciales déloyales entre entreprises sur le marché de l'informatique en nuage
Monsieur le sénateur Bernard Bonne, je profite de votre question pour saluer à mon tour le travail remarquable et reconnu de tous que vous avez accompli, ici, au Sénat, tant dans le secteur de la protection de l’enfance que dans celui du grand âge. Il s’agit là d’engagements que nous partageons.
Vous m’interrogez sur la politique du grand âge. De nos discussions, je garderai un regret, celui de n’avoir manifestement pas réussi à vous convaincre que la politique résolue et déterminée du Gouvernement dépassait très largement l’ambition et le champ d’un grand projet de loi Grand Âge.
Vous le savez, nous agissons selon une double temporalité. La première, c’est celle de l’urgence. L’année dernière, lorsque j’ai été nommé ministre, vous m’avez présenté avec Michelle Meunier vos conclusions sur la question du contrôle des Ehpad et nous avons travaillé ensemble à l’inscription d’un certain nombre de mesures dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, pour assurer la transparence et la moralisation du secteur, et ramener de la confiance.
Nous avons également travaillé sur des mesures d’urgence pour soutenir, avec les agences régionales de santé et avec les départements au quotidien, un secteur qui est aujourd’hui en grande difficulté économique et pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de défaillances.
Sur la réforme du grand âge, comme je vous l’ai dit, ce qui fera foi, c’est la feuille de route que je présenterai prochainement – c’est le second axe de notre action. Issue des conclusions du Conseil national de la refondation dédié au bien vieillir, établies le 4 avril dernier, cette feuille de route visera à adapter notre société au vieillissement et à relever ce défi.
Il s’agit d’une feuille de route interministérielle, parce qu’elle concerne également les transports, le logement et notre système de santé. Elle a aussi à voir avec les comportements individuels et la prévention pour assurer un vieillissement en bonne santé.
Nous travaillerons à la question de la citoyenneté et du lien social : bien vieillir, c’est vieillir aussi en lien.
Nous travaillerons enfin à la question de la transformation de l’offre médico-sociale tant en établissement qu’à domicile.
Ce sont tous ces sujets que je défendrai dans cette feuille de route qui se déclinera dans la proposition de loi Bien vieillir, pour ce qui relève de la loi, ou dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, pour ce qui concerne son financement.
Article 7
Les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94 visent à proposer une modification de la définition de l'informatique en nuage qui me paraît souhaitable.
L'octroi de services offerts et l'accès, parfois pour des périodes longues, à des fonctionnalités gratuites constituent des pratiques anticoncurrentielles désormais bien référencées. L'Autorité de la concurrence l'a mentionné elle-même dans son étude sur le marché de l'informatique en nuage publiée la semaine dernière et les auditions menées par la commission spéciale ont confirmé la demande de nos entreprises d'encadrer ces pratiques.
La commission spéciale émet donc un avis favorable sur ces amendements identiques.
La section 2 du chapitre II du titre IV du livre IV du code de commerce est complétée par un article L. 442-12 ainsi rédigé :
« Art. L. 442 -12. – I. – Pour l'application du présent article, on entend par :
« 1° “Service d'informatique en nuage” : un service numérique qui permet l'administration à la demande et l'accès large à distance à un ensemble modulable et variable de ressources informatiques pouvant être partagées, y compris lorsque ces ressources sont réparties à différents endroits ;
« 2° “Avoir d'informatique en nuage” : un avantage temporaire octroyé par un fournisseur de services d'informatique en nuage à ses utilisateurs, utilisable sur ses différents services, sous la forme d'un montant de crédits offert.
« II. – Un fournisseur de services d'informatique en nuage ne peut octroyer un avoir d'informatique en nuage à une personne exerçant des activités de production, de distribution ou de services que pour une durée limitée qui ne peut excéder un an, y compris si l'octroi de cet avoir est renouvelé.
« L'octroi d'un avoir d'informatique en nuage ne peut être assorti d'une condition d'exclusivité de quelque nature que ce soit du bénéficiaire vis-à-vis du fournisseur de cet avoir.
« Les modalités d'application du présent II sont précisées par décret en Conseil d'État.
« III. – Il est interdit à tout fournisseur de services d'informatique en nuage de facturer, dans le cadre des contrats qu'il conclut avec une personne exerçant des activités de production, de distribution ou de services, des frais au titre du transfert de données vers les infrastructures de cette personne ou vers celles mises à disposition, directement ou indirectement, par un autre fournisseur.
« Les frais liés à un changement de fournisseur de services d'informatique en nuage sont autorisés jusqu'à la date mentionnée au II de l'article 36 de la loi n° … du … visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, sous réserve que la facturation se limite aux coûts réels directement liés à ce changement et soit communiquée de façon transparente aux utilisateurs.
« En cas de désaccord sur la facturation des frais mentionnés au deuxième alinéa du présent III, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse peut être saisie des différends dans les conditions prévues à l'article L. 36-8 du code des postes et des communications électroniques.
« IV. – Toute conclusion d'un contrat en violation des II et III est punie d'une amende administrative, dont le montant ne peut excéder 200 000 euros pour une personne physique et un million d'euros pour une personne morale. Le maximum de l'amende encourue est porté à 400 000 euros pour une personne physique et deux millions d'euros pour une personne morale, en cas de réitération du manquement dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive.
« V. – Il est interdit à toute personne de subordonner la vente d'un produit ou service à la conclusion concomitante d'un contrat de fourniture de services d'informatique en nuage dès lors que celle-ci constitue une pratique commerciale déloyale au sens de l'article L. 121-1 du code de la consommation. »
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 22 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L'amendement n° 94 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 4
Compléter cet alinéa par les mots :
ou d'une quantité de services offerts
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l'amendement n° 22 rectifié quater.
Monsieur le ministre, je m’attendais bien à une réponse de cet acabit.
La loi Grand Âge est importante. Je ne doute pas de votre volonté de faire aboutir ce texte et de garantir son financement, mais je crains fort que le gouvernement auquel vous appartenez ne soit pas aussi volontaire et décidé.
Monsieur le ministre, persuadez vos collègues que nos aînés ont le droit de vieillir dans la dignité. Nous le leur devons bien !
Avant de donner l'avis du Gouvernement, je tiens à réitérer devant Mme la présidente de la commission spéciale et M. le rapporteur l'engagement que j'ai pris hier devant le Sénat de mettre en place un groupe de travail transpartisan et paritaire chargé d'analyser d'éventuels dysfonctionnements des réseaux sociaux lors de la semaine tragique qui vient de s'écouler et de formuler, à partir de ce constat, des préconisations, lesquelles pourraient être adoptées lors du l'examen du présent texte à l'Assemblée nationale afin de répondre aux préoccupations exprimées par M. le rapporteur hier soir. J'envisage de convoquer la première réunion de ce groupe de travail dès mercredi prochain. À cet effet, je prendrai contact avec les rapporteurs.
J'en viens aux amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94, sur lesquels j'émets un avis favorable. Ils visent à préciser la définition et les contours des avoirs d'informatique en nuage. C'est un point très important de ce projet de loi, car il s'agit là d'une pratique déloyale, à laquelle se livrent un certain nombre d'acteurs qui occupent aujourd'hui une position dominante sur ce marché.
Cette pratique consiste à subventionner très lourdement les clients de manière à pouvoir ensuite les « enfermer » au moyen d'autres pratiques, que d'autres articles du présent texte corrigent.
Sur cet article, je défendrai les amendements qui ont été déposés par notre collègue Vanina Paoli-Gagin.
Ce premier amendement vise à améliorer et à renforcer les conditions de la concurrence sur le marché de l'informatique en nuage ou du cloud gratuit.
Certains acteurs profitent de leur situation dominante pour offrir des services gratuits illimités et ainsi fausser la concurrence. Ils empêchent d'autres acteurs d'émerger sur le marché.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l'amendement n° 94.
Cet amendement vise à renforcer l'efficacité de l'article 7. En effet, l'informatique en nuage est une technologie majeure, au cœur de la numérisation de notre économie. Ce secteur connaît une croissance de près de 20 % chaque année.
Les plus gros fournisseurs de cloud concentrent l'essentiel du marché en volume, mais également en croissance. Ils ont recours à des pratiques qui verrouillent les libertés de choix des utilisateurs et biaisent les conditions de concurrence.
Parmi ces pratiques anticoncurrentielles, les offres gratuites posent particulièrement question, car elles sont proposées à une très large échelle dans l'écosystème numérique européen.
L'article 7 prévoit de remédier à cette difficulté.
Toutefois, pour être réellement efficace, et éviter tout contournement de la loi, notre amendement vise à préciser la notion d'avoir d'informatique en nuage. Il s'agit d'englober l'ensemble des offres gratuites proposées sous forme soit d'une somme à dépenser, soit de services ou de fonctionnalités.
Je suis saisi de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 61 rectifié bis, présenté par M. Fialaire, Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Corbisez, Gold et Guérini, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Pantel et MM. Requier, Roux et Cabanel, est ainsi libellé :
Alinéa 5
1° Après le mot :
pour
insérer les mots :
un montant et
2° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Le montant maximal de cet avoir est précisé par décret en Conseil d'État.
La parole est à M. Bernard Fialaire.
Dans le but de rééquilibrer les équilibres concurrentiels sur le marché de l'informatique en nuage et de soutenir le développement de nos entreprises françaises et européennes, cet amendement vise à renforcer l'équité entre les différents acteurs de ce marché.
Comme cela est précisé dans le présent article, les avoirs d'informatique en nuage représentent un montant de crédits offert par un fournisseur de services d'informatique en nuage à ses utilisateurs et utilisable sur ses différents services. Il convient cependant de veiller à ce que le dispositif ne permette pas d'abus de position dominante.
Ces avoirs peuvent être vertueux en ce qu'ils offrent des facilités à de jeunes start-up, qui, sinon, auraient difficilement accès aux services d'informatique en nuage.
Le risque est cependant que les plus gros fournisseurs d'informatique en nuage proposent des avoirs à des montants si élevés que les plus petits fournisseurs ne puissent les égaler. Ainsi, les entreprises se tourneraient systématiquement vers les gros fournisseurs, notamment américains, plus offrants, au détriment des autres fournisseurs.
Si le projet de loi prévoit déjà de limiter les avoirs d'informatique en nuage dans leur durée, cet amendement vise à limiter également leur montant. Ce montant maximal sera précisé par décret en Conseil d'État.
Les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94 visent à proposer une modification de la définition de l'informatique en nuage qui me paraît souhaitable.
L'octroi de services offerts et l'accès, parfois pour des périodes longues, à des fonctionnalités gratuites constituent des pratiques anticoncurrentielles désormais bien référencées. L'Autorité de la concurrence l'a mentionné elle-même dans son étude sur le marché de l'informatique en nuage publiée la semaine dernière et les auditions menées par la commission spéciale ont confirmé la demande de nos entreprises d'encadrer ces pratiques.
La commission spéciale émet donc un avis favorable sur ces amendements identiques.
L'amendement n° 23 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
une durée limitée qui
par les mots :
un montant et une durée limitée. Cette durée
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
En application du cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution, ainsi que de la loi organique n° 2010-837 et de la loi ordinaire n° 2010-838 du 23 juillet 2010 prises pour son application, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a émis, lors de sa réunion de ce jour, un avis favorable – vingt-huit voix pour, quatre voix contre – à la nomination de M. Sylvain Waserman à la présidence du conseil d’administration de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Avant de donner l'avis du Gouvernement, je tiens à réitérer devant Mme la présidente de la commission spéciale et M. le rapporteur l'engagement que j'ai pris hier devant le Sénat de mettre en place un groupe de travail transpartisan et paritaire chargé d'analyser d'éventuels dysfonctionnements des réseaux sociaux lors de la semaine tragique qui vient de s'écouler et de formuler, à partir de ce constat, des préconisations, lesquelles pourraient être adoptées lors du l'examen du présent texte à l'Assemblée nationale afin de répondre aux préoccupations exprimées par M. le rapporteur hier soir. J'envisage de convoquer la première réunion de ce groupe de travail dès mercredi prochain. À cet effet, je prendrai contact avec les rapporteurs.
J'en viens aux amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94, sur lesquels j'émets un avis favorable. Ils visent à préciser la définition et les contours des avoirs d'informatique en nuage. C'est un point très important de ce projet de loi, car il s'agit là d'une pratique déloyale, à laquelle se livrent un certain nombre d'acteurs qui occupent aujourd'hui une position dominante sur ce marché.
Cette pratique consiste à subventionner très lourdement les clients de manière à pouvoir ensuite les « enfermer » au moyen d'autres pratiques, que d'autres articles du présent texte corrigent.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94.
J’informe le Sénat que des candidatures pour siéger au sein des commissions mixtes paritaires chargées d’élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la restitution des biens culturels ayant fait l’objet de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945, du projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense et de la proposition de loi visant à renforcer la protection des familles d’enfants atteints d’une maladie ou d’un handicap ou victimes d’un accident d’une particulière gravité ont été publiées.
Ces candidatures seront ratifiées si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement.
L'amendement n° 61 rectifié bis vise à encadrer le montant des crédits d'informatique en nuage, montant qui sera précisé par décret en Conseil d'État.
L'amendement n° 23 rectifié quater tend à définir un encadrement similaire, sans toutefois faire référence à un décret.
La commission spéciale a souhaité encadrer la durée de l'octroi des avoirs d'informatique en nuage en la plafonnant à un an. Ce plafonnement est apparu comme un bon compromis au regard des différentes demandes et des attentes des acteurs que nous avons auditionnés. L'Autorité de la concurrence a elle-même indiqué la semaine dernière que cette mesure allait dans le bon sens.
En revanche, il n'y a pas de consensus sur le montant octroyé. Celui-ci dépend bien entendu de la durée d'octroi. En outre, en limitant la durée, nous limitons aussi le montant. Le lien entre la durée et le montant nous est apparu très clairement lors de nos auditions en commission. Enfin, le montant dépend aussi de la nature du service proposé et de la taille de l'entreprise bénéficiaire.
Aujourd'hui, nous ne disposons pas d'informations suffisantes sur le taux de consommation des crédits octroyés aux entreprises. Nous pensons donc qu'il serait préférable de conserver un minimum de souplesse dans le dispositif et de mener des consultations supplémentaires pour savoir si un encadrement par montant serait judicieux.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur ces amendements.
Les amendements sont adoptés.
Je suis saisi de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 61 rectifié bis, présenté par M. Fialaire, Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Corbisez, Gold et Guérini, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Pantel et MM. Requier, Roux et Cabanel, est ainsi libellé :
Alinéa 5
1° Après le mot :
pour
insérer les mots :
un montant et
2° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Le montant maximal de cet avoir est précisé par décret en Conseil d'État.
La parole est à M. Bernard Fialaire.
Dans le but de rétablir les équilibres concurrentiels sur le marché de l'informatique en nuage et de soutenir le développement de nos entreprises françaises et européennes, cet amendement vise à renforcer l'équité entre les différents acteurs de ce marché.
Comme cela est précisé dans le présent article, les avoirs d'informatique en nuage représentent un montant de crédits offert par un fournisseur de services d'informatique en nuage à ses utilisateurs et utilisable sur ses différents services. Il convient cependant de veiller à ce que le dispositif ne permette pas d'abus de position dominante.
Ces avoirs peuvent être vertueux en ce qu'ils offrent des facilités à de jeunes start-up, qui, sinon, auraient difficilement accès aux services d'informatique en nuage.
Le risque est cependant que les plus gros fournisseurs d'informatique en nuage proposent des avoirs à des montants si élevés que les plus petits fournisseurs ne puissent les égaler. Ainsi, les entreprises se tourneraient systématiquement vers les gros fournisseurs, notamment américains, plus offrants, au détriment des autres fournisseurs.
Si le projet de loi prévoit déjà de limiter les avoirs d'informatique en nuage dans leur durée, cet amendement vise à limiter également leur montant. Ce montant maximal sera précisé par décret en Conseil d'État.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (projet n° 593, texte de la commission n° 778, rapport n° 777).
Dans la discussion des articles, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre Ier du titre III, à l’article 7.
TITRE III
RENFORCER LA CONFIANCE ET LA CONCURRENCE DANS L’ÉCONOMIE DE LA DONNÉE
Chapitre Ier
Pratiques commerciales déloyales entre entreprises sur le marché de l’informatique en nuage
Je mets aux voix l'amendement n° 61 rectifié bis.
L'amendement n° 23 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
une durée limitée qui
par les mots :
un montant et une durée limitée. Cette durée
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
Article 7
L'amendement n'est pas adopté.
La section 2 du chapitre II du titre IV du livre IV du code de commerce est complétée par un article L. 442-12 ainsi rédigé :
« Art. L. 442 -12. – I. – Pour l’application du présent article, on entend par :
« 1° “Service d’informatique en nuage” : un service numérique qui permet l’administration à la demande et l’accès large à distance à un ensemble modulable et variable de ressources informatiques pouvant être partagées, y compris lorsque ces ressources sont réparties à différents endroits ;
« 2° “Avoir d’informatique en nuage” : un avantage temporaire octroyé par un fournisseur de services d’informatique en nuage à ses utilisateurs, utilisable sur ses différents services, sous la forme d’un montant de crédits offert.
« II. – Un fournisseur de services d’informatique en nuage ne peut octroyer un avoir d’informatique en nuage à une personne exerçant des activités de production, de distribution ou de services que pour une durée limitée qui ne peut excéder un an, y compris si l’octroi de cet avoir est renouvelé.
« L’octroi d’un avoir d’informatique en nuage ne peut être assorti d’une condition d’exclusivité de quelque nature que ce soit du bénéficiaire vis-à-vis du fournisseur de cet avoir.
« Les modalités d’application du présent II sont précisées par décret en Conseil d’État.
« III. – Il est interdit à tout fournisseur de services d’informatique en nuage de facturer, dans le cadre des contrats qu’il conclut avec une personne exerçant des activités de production, de distribution ou de services, des frais au titre du transfert de données vers les infrastructures de cette personne ou vers celles mises à disposition, directement ou indirectement, par un autre fournisseur.
« Les frais liés à un changement de fournisseur de services d’informatique en nuage sont autorisés jusqu’à la date mentionnée au II de l’article 36 de la loi n° … du … visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, sous réserve que la facturation se limite aux coûts réels directement liés à ce changement et soit communiquée de façon transparente aux utilisateurs.
« En cas de désaccord sur la facturation des frais mentionnés au deuxième alinéa du présent III, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse peut être saisie des différends dans les conditions prévues à l’article L. 36-8 du code des postes et des communications électroniques.
« IV. – Toute conclusion d’un contrat en violation des II et III est punie d’une amende administrative, dont le montant ne peut excéder 200 000 euros pour une personne physique et un million d’euros pour une personne morale. Le maximum de l’amende encourue est porté à 400 000 euros pour une personne physique et deux millions d’euros pour une personne morale, en cas de réitération du manquement dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive.
« V. – Il est interdit à toute personne de subordonner la vente d’un produit ou service à la conclusion concomitante d’un contrat de fourniture de services d’informatique en nuage dès lors que celle-ci constitue une pratique commerciale déloyale au sens de l’article L. 121-1 du code de la consommation. »
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L’amendement n° 22 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L’amendement n° 94 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces deux amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 4
Compléter cet alinéa par les mots :
ou d’une quantité de services offerts
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l’amendement n° 22 rectifié quater.
L'amendement n'est pas adopté.
L'amendement n° 61 rectifié bis vise à encadrer le montant des crédits d'informatique en nuage, montant qui sera précisé par décret en Conseil d'État.
L'amendement n° 23 rectifié quater tend à définir un encadrement similaire, sans toutefois faire référence à un décret.
La commission spéciale a souhaité encadrer la durée de l'octroi des avoirs d'informatique en nuage en la plafonnant à un an. Ce plafonnement est apparu comme un bon compromis au regard des différentes demandes et des attentes des acteurs que nous avons auditionnés. L'Autorité de la concurrence a elle-même indiqué la semaine dernière que cette mesure allait dans le bon sens.
En revanche, il n'y a pas de consensus sur le montant octroyé. Celui-ci dépend bien entendu de la durée d'octroi. En outre, en limitant la durée, nous limitons aussi le montant. Le lien entre la durée et le montant nous est apparu très clairement lors de nos auditions en commission. Enfin, le montant dépend aussi de la nature du service proposé et de la taille de l'entreprise bénéficiaire.
Aujourd'hui, nous ne disposons pas d'informations suffisantes sur le taux de consommation des crédits octroyés aux entreprises. Nous pensons donc qu'il serait préférable de conserver un minimum de souplesse dans le dispositif et de mener des consultations supplémentaires pour savoir si un encadrement par montant serait judicieux.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur ces amendements.
Sur cet article, je défendrai les amendements qui ont été déposés par notre collègue Vanina Paoli-Gagin.
Ce premier amendement vise à améliorer et à renforcer les conditions de la concurrence sur le marché de l’informatique en nuage ou du cloud gratuit.
Certains acteurs profitent de leur situation dominante pour offrir des services gratuits illimités et ainsi fausser la concurrence. Ils empêchent d’autres acteurs d’émerger sur le marché.
L'amendement n° 95, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
, y compris si l'octroi de cet avoir est renouvelé
par les mots :
; au-delà de cette durée, l'avoir ne peut être renouvelé s'il porte sur le même service
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l’amendement n° 94.
Le texte, tel qu'il résulte des travaux de la commission spéciale, encadre la durée des avoirs d'informatique en nuage en plafonnant à un an la durée pendant laquelle ils peuvent être octroyés, reconduction comprise.
Pour éviter tout contournement de cette disposition, notre amendement vise à préciser que, au-delà de la durée d'un an, l'avoir d'informatique en nuage ne peut pas être renouvelé s'il porte sur le même service.
Cet amendement vise à renforcer l’efficacité de l’article 7. En effet, l’informatique en nuage est une technologie majeure, au cœur de la numérisation de notre économie. Ce secteur connaît une croissance de près de 20 % chaque année.
Les plus gros fournisseurs de cloud concentrent l’essentiel du marché en volume, mais également en croissance. Ils ont recours à des pratiques qui verrouillent les libertés de choix des utilisateurs et biaisent les conditions de concurrence.
Parmi ces pratiques anticoncurrentielles, les offres gratuites posent particulièrement question, car elles sont proposées à une très large échelle dans l’écosystème numérique européen.
L’article 7 prévoit de remédier à cette difficulté.
Toutefois, pour être réellement efficace, et éviter tout contournement de la loi, notre amendement vise à préciser la notion d’avoir d’informatique en nuage. Il s’agit d’englober l’ensemble des offres gratuites proposées sous forme soit d’une somme à dépenser, soit de services ou de fonctionnalités.
Cet amendement vise à renforcer l’efficacité de l’article 7. En effet, l’informatique en nuage est une technologie majeure, au cœur de la numérisation de notre économie. Ce secteur connaît une croissance de près de 20 % chaque année.
Les plus gros fournisseurs de cloud concentrent l’essentiel du marché en volume, mais également en croissance. Ils ont recours à des pratiques qui verrouillent les libertés de choix des utilisateurs et biaisent les conditions de concurrence.
Parmi ces pratiques anticoncurrentielles, les offres gratuites posent particulièrement question, car elles sont proposées à une très large échelle dans l’écosystème numérique européen. L’article 7 prévoit de remédier à cette difficulté.
Toutefois, pour être réellement efficace, et éviter tout contournement de la loi, notre amendement vise à préciser la notion d’avoir d’informatique en nuage. Il s’agit d’englober l’ensemble des offres gratuites proposées sous forme soit d’une somme à dépenser, soit de services ou de fonctionnalités.
La modification proposée ne nous paraît pas nécessaire.
La durée maximale d'octroi d'un crédit d'informatique en nuage est d'un an, y compris si cet avoir a fait l'objet d'un renouvellement, par exemple s'il a été octroyé pour six mois, puis renouvelé pour six mois. Dans tous les cas, il ne pourra pas être renouvelé au-delà de cette durée.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
L'amendement n'est pas adopté.
Les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94 visent à proposer une modification de la définition de l’informatique en nuage qui me paraît souhaitable.
L’octroi de services offerts et l’accès, parfois pour des périodes longues, à des fonctionnalités gratuites constituent des pratiques anticoncurrentielles désormais bien référencées. L’Autorité de la concurrence l’a mentionné elle-même dans son étude sur le marché de l’informatique en nuage publiée la semaine dernière et les auditions menées par la commission spéciale ont confirmé la demande de nos entreprises d’encadrer ces pratiques.
La commission spéciale émet donc un avis favorable sur ces amendements identiques.
L'amendement n'est pas adopté.
Avant de donner l’avis du Gouvernement, je tiens à réitérer devant Mme la présidente de la commission spéciale et M. le rapporteur l’engagement que j’ai pris hier devant le Sénat de mettre en place un groupe de travail transpartisan et paritaire chargé d’analyser d’éventuels dysfonctionnements des réseaux sociaux lors de la semaine tragique qui vient de s’écouler et de formuler, à partir de ce constat, des préconisations, lesquelles pourraient être adoptées lors du l’examen du présent texte à l’Assemblée nationale afin de répondre aux préoccupations exprimées par M. le rapporteur hier soir. J’envisage de convoquer la première réunion de ce groupe de travail dès mercredi prochain. À cet effet, je prendrai contact avec les rapporteurs.
J’en viens aux amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94, sur lesquels j’émets un avis favorable. Ils visent à préciser la définition et les contours des avoirs d’informatique en nuage. C’est un point très important de ce projet de loi, car il s’agit là d’une pratique déloyale, à laquelle se livrent un certain nombre d’acteurs qui occupent aujourd’hui une position dominante sur ce marché.
Cette pratique consiste à subventionner très lourdement les clients de manière à pouvoir ensuite les « enfermer » au moyen d’autres pratiques, que d’autres articles du présent texte corrigent.
L'amendement n° 95, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
, y compris si l'octroi de cet avoir est renouvelé
par les mots :
; au-delà de cette durée, l'avoir ne peut être renouvelé s'il porte sur le même service
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 22 rectifié quater et 94.
Le texte, tel qu'il résulte des travaux de la commission spéciale, encadre la durée des avoirs d'informatique en nuage en plafonnant à un an la durée pendant laquelle ils peuvent être octroyés, reconduction comprise.
Pour éviter tout contournement de cette disposition, notre amendement vise à préciser que, au-delà de la durée d'un an, l'avoir d'informatique en nuage ne peut pas être renouvelé s'il porte sur le même service.
Les amendements sont adoptés.
L'amendement n° 95 est retiré.
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L'amendement n° 24 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L'amendement n° 102 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
L'amendement n° 137 est présenté par M. Chaize, au nom de la commission spéciale.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 9
Après le mot :
nuage
insérer les mots :
, autres que ceux mentionnés au premier alinéa du présent III,
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l'amendement n° 24 rectifié quater.
Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 61 rectifié bis, présenté par M. Fialaire, Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Corbisez, Gold et Guérini, Mme Guillotin, M. Guiol, Mme Pantel et MM. Requier, Roux et Cabanel, est ainsi libellé :
Alinéa 5
1° Après le mot :
pour
insérer les mots :
un montant et
2° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Le montant maximal de cet avoir est précisé par décret en Conseil d’État.
La parole est à M. Bernard Fialaire.
Pour permettre une concurrence plus saine entre les acteurs, le présent amendement vise à empêcher certains opérateurs de facturer des frais de transfert de données abusifs aux clients lors d'un changement d'opérateur et à les contraindre à se limiter aux coûts réels liés à ce changement.
Il s'agit de ne pas empêcher un client de changer d'opérateur.
La modification proposée ne nous paraît pas nécessaire.
La durée maximale d'octroi d'un crédit d'informatique en nuage est d'un an, y compris si cet avoir a fait l'objet d'un renouvellement, par exemple s'il a été octroyé pour six mois, puis renouvelé pour six mois. Dans tous les cas, il ne pourra pas être renouvelé au-delà de cette durée.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
Dans le but de rétablir les équilibres concurrentiels sur le marché de l’informatique en nuage et de soutenir le développement de nos entreprises françaises et européennes, cet amendement vise à renforcer l’équité entre les différents acteurs de ce marché.
Comme cela est précisé dans le présent article, les avoirs d’informatique en nuage représentent un montant de crédits offert par un fournisseur de services d’informatique en nuage à ses utilisateurs et utilisable sur ses différents services. Il convient cependant de veiller à ce que le dispositif ne permette pas d’abus de position dominante.
Ces avoirs peuvent être vertueux en ce qu’ils offrent des facilités à de jeunes start-up, qui, sinon, auraient difficilement accès aux services d’informatique en nuage.
Le risque est cependant que les plus gros fournisseurs d’informatique en nuage proposent des avoirs à des montants si élevés que les plus petits fournisseurs ne puissent les égaler. Ainsi, les entreprises se tourneraient systématiquement vers les gros fournisseurs, notamment américains, plus offrants, au détriment des autres fournisseurs.
Si le projet de loi prévoit déjà de limiter les avoirs d’informatique en nuage dans leur durée, cet amendement vise à limiter également leur montant. Ce montant maximal sera précisé par décret en Conseil d’État.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l'amendement n° 102.
L’amendement n° 23 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
une durée limitée qui
par les mots :
un montant et une durée limitée. Cette durée
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
L'objectif du projet de loi est bien d'interdire la facturation des frais de transfert, d'entrée et de sortie, afin de lutter contre le verrouillage, mais également de permettre le développement du multicloud.
Les frais de changement de fournisseur restent temporairement possibles, mais ils doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement.
Le présent amendement vise à rappeler que ces frais de changement ne peuvent en aucun cas comprendre les frais de transfert. Il s'agit d'apporter une clarification sur ce point.
Cet amendement est défendu !
Sans surprise, la commission est favorable à ces amendements identiques. Ils visent à indiquer clairement que les frais liés à un changement de fournisseur ne peuvent pas être les frais de transfert sortant de données.
Dans la mesure où les frais de transfert sortant de données seront supprimés dès la promulgation du présent projet de loi alors que les frais liés à un changement de fournisseur ne le seront que progressivement, il s'agit d'éviter que les opérateurs ne facturent des frais de transfert sortant de données en les présentant comme des frais de migration et ainsi d'empêcher toute facturation abusive.
La clarification proposée s'inscrit dans la continuité du travail effectué en commission.
L’amendement n° 61 rectifié bis vise à encadrer le montant des crédits d’informatique en nuage, montant qui sera précisé par décret en Conseil d’État.
L’amendement n° 23 rectifié quater tend à définir un encadrement similaire, sans toutefois faire référence à un décret.
La commission spéciale a souhaité encadrer la durée de l’octroi des avoirs d’informatique en nuage en la plafonnant à un an. Ce plafonnement est apparu comme un bon compromis au regard des différentes demandes et des attentes des acteurs que nous avons auditionnés. L’Autorité de la concurrence a elle-même indiqué la semaine dernière que cette mesure allait dans le bon sens.
En revanche, il n’y a pas de consensus sur le montant octroyé. Celui-ci dépend bien entendu de la durée d’octroi. En outre, en limitant la durée, nous limitons aussi le montant. Le lien entre la durée et le montant nous est apparu très clairement lors de nos auditions en commission. Enfin, le montant dépend aussi de la nature du service proposé et de la taille de l’entreprise bénéficiaire.
Aujourd’hui, nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur le taux de consommation des crédits octroyés aux entreprises. Nous pensons donc qu’il serait préférable de conserver un minimum de souplesse dans le dispositif et de mener des consultations supplémentaires pour savoir si un encadrement par montant serait judicieux.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur ces amendements.
L'amendement n° 95 est retiré.
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L'amendement n° 24 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L'amendement n° 102 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
L'amendement n° 137 est présenté par M. Chaize, au nom de la commission spéciale.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 9
Après le mot :
nuage
insérer les mots :
, autres que ceux mentionnés au premier alinéa du présent III,
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l'amendement n° 24 rectifié quater.
Les entreprises fournisseurs de cloud abusent aujourd'hui de leur position dominante en offrant à l'entrée des avoirs commerciaux particulièrement agressifs et en facturant à la sortie des frais de transfert particulièrement élevés.
En anticipant sur le règlement européen sur les données, le projet de loi tend à supprimer les frais de transfert. Les amendements visent à clarifier la définition des frais de migration afin qu'ils ne puissent pas inclure les frais de transferts de données, qui seront supprimés. Ils sont pertinents, le Gouvernement y est favorable.
Pour permettre une concurrence plus saine entre les acteurs, le présent amendement vise à empêcher certains opérateurs de facturer des frais de transfert de données abusifs aux clients lors d'un changement d'opérateur et à les contraindre à se limiter aux coûts réels liés à ce changement.
Il s'agit de ne pas empêcher un client de changer d'opérateur.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l'amendement n° 102.
Les amendements sont adoptés.
L'objectif du projet de loi est bien d'interdire la facturation des frais de transfert, d'entrée et de sortie, afin de lutter contre le verrouillage, mais également de permettre le développement du multicloud.
Les frais de changement de fournisseur restent temporairement possibles, mais ils doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement.
Le présent amendement vise à rappeler que ces frais de changement ne peuvent en aucun cas comprendre les frais de transfert. Il s'agit d'apporter une clarification sur ce point.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L'amendement n° 96, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 9
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Pour les contrats conclus à compter de la promulgation de la présente loi, la nature et le montant de ces coûts éventuels doivent être mentionnés au contrat.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Les frais liés à un changement de fournisseur de services cloud doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement. Pour conforter cette mesure, le texte de la commission spéciale prévoit d'accroître la transparence sur les frais facturés aux utilisateurs.
Par cet amendement, nous souhaitons aller encore plus loin. Nous proposons que la nature et le montant des éventuels coûts de changement de fournisseur soient explicitement mentionnés dans les nouveaux contrats. L'utilisateur disposera ainsi en amont des éléments précis sur les coûts de migration de ses données d'un fournisseur à un autre.
Cet amendement est défendu !
Sans surprise, la commission est favorable à ces amendements identiques. Ils visent à indiquer clairement que les frais liés à un changement de fournisseur ne peuvent pas être les frais de transfert sortant de données.
Dans la mesure où les frais de transfert sortant de données seront supprimés dès la promulgation du présent projet de loi alors que les frais liés à un changement de fournisseur ne le seront que progressivement, il s'agit d'éviter que les opérateurs ne facturent des frais de transfert sortant de données en les présentant comme des frais de migration et ainsi d'empêcher toute facturation abusive.
La clarification proposée s'inscrit dans la continuité du travail effectué en commission.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
L’amendement n° 95, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 5
Remplacer les mots :
, y compris si l’octroi de cet avoir est renouvelé
par les mots :
; au-delà de cette durée, l’avoir ne peut être renouvelé s’il porte sur le même service
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Cet amendement vise à accroître la transparence sur le marché de l'informatique en nuage, objectif que nous partageons tous.
Toutefois, le dispositif proposé ne me paraît pas opérant. Les coûts réels liés à un changement de fournisseur ne sont souvent pas connus au moment de la conclusion du contrat avec le premier fournisseur. Ces coûts dépendent aussi du nouveau fournisseur que l'utilisateur choisira, de la complexité de la migration à réaliser et, surtout, du volume de données à transférer. Ce volume n'est pas connu à l'avance, il dépend de l'activité de l'utilisateur pendant la durée du contrat.
La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
Les entreprises fournisseurs de cloud abusent aujourd'hui de leur position dominante en offrant à l'entrée des avoirs commerciaux particulièrement agressifs et en facturant à la sortie des frais de transfert particulièrement élevés.
En anticipant sur le règlement européen sur les données, le projet de loi tend à supprimer les frais de transfert. Les amendements visent à clarifier la définition des frais de migration afin qu'ils ne puissent pas inclure les frais de transferts de données, qui seront supprimés. Ils sont pertinents, le Gouvernement y est favorable.
Le texte, tel qu’il résulte des travaux de la commission spéciale, encadre la durée des avoirs d’informatique en nuage en plafonnant à un an la durée pendant laquelle ils peuvent être octroyés, reconduction comprise.
Pour éviter tout contournement de cette disposition, notre amendement vise à préciser que, au-delà de la durée d’un an, l’avoir d’informatique en nuage ne peut pas être renouvelé s’il porte sur le même service.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 24 rectifié quater, 102 et 137.
Parce que la transparence est prévue dans le règlement européen sur les données et parce que la France a soutenu ce principe, le Gouvernement s'en remettra, par cohérence, à la sagesse du Sénat sur cet amendement, même s'il entend les réserves du rapporteur. Elles pourront être prises en compte au cours de la navette.
Les amendements sont adoptés.
La modification proposée ne nous paraît pas nécessaire.
La durée maximale d’octroi d’un crédit d’informatique en nuage est d’un an, y compris si cet avoir a fait l’objet d’un renouvellement, par exemple s’il a été octroyé pour six mois, puis renouvelé pour six mois. Dans tous les cas, il ne pourra pas être renouvelé au-delà de cette durée.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
L'amendement n° 96, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 9
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Pour les contrats conclus à compter de la promulgation de la présente loi, la nature et le montant de ces coûts éventuels doivent être mentionnés au contrat.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Je remercie M. le ministre de son avis. Cet amendement peut certes être amélioré sur la nature de l'information donnée. Il ne doit pas forcément s'agir d'un montant ; cela peut être la manière dont ce dernier est calculé.
En tout état de cause, il est important d'avancer sur ce sujet. Je maintiens donc mon amendement.
Les frais liés à un changement de fournisseur de services cloud doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement. Pour conforter cette mesure, le texte de la commission spéciale prévoit d'accroître la transparence sur les frais facturés aux utilisateurs.
Par cet amendement, nous souhaitons aller encore plus loin. Nous proposons que la nature et le montant des éventuels coûts de changement de fournisseur soient explicitement mentionnés dans les nouveaux contrats. L'utilisateur disposera ainsi en amont des éléments précis sur les coûts de migration de ses données d'un fournisseur à un autre.
L'amendement n'est pas adopté.
Cet amendement vise à accroître la transparence sur le marché de l'informatique en nuage, objectif que nous partageons tous.
Toutefois, le dispositif proposé ne me paraît pas opérant. Les coûts réels liés à un changement de fournisseur ne sont souvent pas connus au moment de la conclusion du contrat avec le premier fournisseur. Ces coûts dépendent aussi du nouveau fournisseur que l'utilisateur choisira, de la complexité de la migration à réaliser et, surtout, du volume de données à transférer. Ce volume n'est pas connu à l'avance, il dépend de l'activité de l'utilisateur pendant la durée du contrat.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
Je suis saisi de trois amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 97, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11
Rédiger ainsi cet alinéa :
« IV. – Tout manquement aux dispositions des II, III et V, toute conclusion d'un contrat en violation de ces mêmes dispositions est puni d'une amende administrative, dont le montant est proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, sans pouvoir excéder 1 % du chiffre d'affaires hors taxes du dernier exercice clos, taux porté à 2 % en cas de réitération du manquement dans un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
L’amendement n° 95 est retiré.
Je suis saisi de trois amendements identiques.
L’amendement n° 24 rectifié quater est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue.
L’amendement n° 102 est présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
L’amendement n° 137 est présenté par M. Chaize, au nom de la commission spéciale.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Alinéa 9
Après le mot :
nuage
insérer les mots :
, autres que ceux mentionnés au premier alinéa du présent III,
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen, pour présenter l’amendement n° 24 rectifié quater.
Les frais facturés en cas de sortie de leurs clients pouvant se chiffrer parfois en millions d'euros, certains fournisseurs pourraient être tentés de continuer à les appliquer si le montant de l'amende reste inférieur aux gains.
Les sanctions doivent avoir un sens au regard du chiffre d'affaires et doivent être dissuasives, en particulier pour les acteurs dominants, qui contrôlent 72 % du marché européen du cloud.
Notre amendement vise à renforcer le régime de sanctions, en adéquation avec le chiffre d'affaires mondial des fournisseurs de services de cloud. Le plafond de l'amende sera plafonné et proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, en lien avec la taille du fournisseur.
Parce que la transparence est prévue dans le règlement européen sur les données et parce que la France a soutenu ce principe, le Gouvernement s'en remettra, par cohérence, à la sagesse du Sénat sur cet amendement, même s'il entend les réserves du rapporteur. Elles pourront être prises en compte au cours de la navette.
Pour permettre une concurrence plus saine entre les acteurs, le présent amendement vise à empêcher certains opérateurs de facturer des frais de transfert de données abusifs aux clients lors d’un changement d’opérateur et à les contraindre à se limiter aux coûts réels liés à ce changement.
Il s’agit de ne pas empêcher un client de changer d’opérateur.
L'amendement n° 25 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 11
Remplacer les mots :
des II et III
par les mots :
du II
II. – Après l'alinéa 11
Insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« – Toute conclusion d'un contrat en violation des dispositions du III est punie d'une amende administrative qui comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s'ajoute un montant de 200 000 euros pour une personne physique et d'un million d'euros pour une personne morale.
« En cas de réitération du manquement dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive, le maximum de l'amende encourue comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s'ajoute un montant ne pouvant excéder 400 000 euros pour une personne physique et deux millions d'euros pour une personne morale.
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat, pour présenter l’amendement n° 102.
Je remercie M. le ministre de son avis. Cet amendement peut certes être amélioré sur la nature de l'information donnée. Il ne doit pas forcément s'agir d'un montant ; cela peut être la manière dont ce dernier est calculé.
En tout état de cause, il est important d'avancer sur ce sujet. Je maintiens donc mon amendement.
L’objectif du projet de loi est bien d’interdire la facturation des frais de transfert, d’entrée et de sortie, afin de lutter contre le verrouillage, mais également de permettre le développement du multicloud.
Les frais de changement de fournisseur restent temporairement possibles, mais ils doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement.
Le présent amendement vise à rappeler que ces frais de changement ne peuvent en aucun cas comprendre les frais de transfert. Il s’agit d’apporter une clarification sur ce point.
L'amendement n° 98, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11
Remplacer les mots :
II et III
par les mots :
II, III et V
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Le texte tel qu'il résulte des travaux de la commission spéciale interdit explicitement les pratiques de vente liée, qui ont pour objectif de soumettre la fourniture d'un produit ou de services à la condition que le client migre ses données sur le cloud du même fournisseur.
Notre amendement vise à étendre le dispositif d'amende prévu à l'article 7 pour sanctionner le non-respect de cette interdiction de vente liée.
L'amendement n'est pas adopté.
Cet amendement est défendu !
Sans surprise, la commission est favorable à ces amendements identiques. Ils visent à indiquer clairement que les frais liés à un changement de fournisseur ne peuvent pas être les frais de transfert sortant de données.
Dans la mesure où les frais de transfert sortant de données seront supprimés dès la promulgation du présent projet de loi alors que les frais liés à un changement de fournisseur ne le seront que progressivement, il s’agit d’éviter que les opérateurs ne facturent des frais de transfert sortant de données en les présentant comme des frais de migration et ainsi d’empêcher toute facturation abusive.
La clarification proposée s’inscrit dans la continuité du travail effectué en commission.
L’amendement n° 137 est défendu.
Sans surprise, la commission est favorable à ces amendements identiques. Ils visent à indiquer clairement que les frais liés à un changement de fournisseur ne peuvent pas être les frais de transfert sortant de données.
Dans la mesure où les frais de transfert sortant de données seront supprimés dès la promulgation du présent projet de loi alors que les frais liés à un changement de fournisseur ne le seront que progressivement, il s’agit d’éviter que les opérateurs ne facturent des frais de transfert sortant de données en les présentant comme des frais de migration et ainsi d’empêcher toute facturation abusive.
La clarification proposée s’inscrit dans la continuité du travail effectué en commission.
Je suis saisi de trois amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 97, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11
Rédiger ainsi cet alinéa :
« IV. – Tout manquement aux dispositions des II, III et V, toute conclusion d'un contrat en violation de ces mêmes dispositions est puni d'une amende administrative, dont le montant est proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, sans pouvoir excéder 1 % du chiffre d'affaires hors taxes du dernier exercice clos, taux porté à 2 % en cas de réitération du manquement dans un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
L'amendement n° 97 vise à modifier le régime de sanctions qui est actuellement prévu dans le projet de loi et à prévoir des amendes dont le montant représenterait un pourcentage du chiffre d'affaires des entreprises.
Le régime actuel est adapté et proportionné, notamment parce qu'il est aligné sur le régime de sanctions applicable aux violations des relations contractuelles entre entreprises, tel qu'il est prévu par le code de commerce. Modifier ce régime de sanctions serait, pour le coup, disproportionné. Il n'y a pas lieu de prévoir de dispositions spécifiques pour le marché de l'informatique en nuage. Ce serait difficilement justifiable.
L'amendement n° 25 rectifié quater tend à majorer le montant de l'amende du montant indûment facturé par le fournisseur. L'idée est maligne, mais, là encore, ce serait sans doute disproportionné au regard des sanctions prévues dans le code de commerce et relatives aux violations des dispositions contractuelles des entreprises.
L'amendement n° 98 a pour objet d'appliquer le régime de sanctions à l'interdiction de la vente liée sur le marché de l'informatique en nuage dès lors que cette vente constitue une pratique commerciale déloyale. Or les pratiques commerciales déloyales sont déjà punies de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende dans le code de la consommation. Ces sanctions s'appliquent aux cas de vente liée. Il est donc impossible d'avoir deux régimes de sanctions différents pour punir une même pratique.
La commission émet donc un avis défavorable sur les trois amendements.
Les frais facturés en cas de sortie de leurs clients pouvant se chiffrer parfois en millions d'euros, certains fournisseurs pourraient être tentés de continuer à les appliquer si le montant de l'amende reste inférieur aux gains.
Les sanctions doivent avoir un sens au regard du chiffre d'affaires et doivent être dissuasives, en particulier pour les acteurs dominants, qui contrôlent 72 % du marché européen du cloud.
Notre amendement vise à renforcer le régime de sanctions, en adéquation avec le chiffre d'affaires mondial des fournisseurs de services de cloud. Le montant de l'amende sera plafonné et proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, en lien avec la taille du fournisseur.
Les entreprises fournisseurs de cloud abusent aujourd’hui de leur position dominante en offrant à l’entrée des avoirs commerciaux particulièrement agressifs et en facturant à la sortie des frais de transfert particulièrement élevés.
En anticipant sur le règlement européen sur les données, le projet de loi tend à supprimer les frais de transfert. Les amendements visent à clarifier la définition des frais de migration afin qu’ils ne puissent pas inclure les frais de transferts de données, qui seront supprimés. Ils sont pertinents, le Gouvernement y est favorable.
L'amendement n° 25 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 11
Remplacer les mots :
des II et III
par les mots :
du II
II. – Après l'alinéa 11
Insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« – Toute conclusion d'un contrat en violation des dispositions du III est punie d'une amende administrative qui comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s'ajoute un montant de 200 000 euros pour une personne physique et d'un million d'euros pour une personne morale.
« En cas de réitération du manquement dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive, le maximum de l'amende encourue comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s'ajoute un montant ne pouvant excéder 400 000 euros pour une personne physique et deux millions d'euros pour une personne morale.
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
Je mets aux voix les amendements identiques n° 24 rectifié quater, 102 et 137.
Défavorable également sur les trois amendements.
Les amendements sont adoptés.
L'amendement n° 98, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11
Remplacer les mots :
II et III
par les mots :
II, III et V
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
L’amendement n° 96, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 9
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Pour les contrats conclus à compter de la promulgation de la présente loi, la nature et le montant de ces coûts éventuels doivent être mentionnés au contrat.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
L'amendement n'est pas adopté.
Le texte, tel qu'il résulte des travaux de la commission spéciale, interdit explicitement les pratiques de vente liée, qui ont pour objectif de soumettre la fourniture d'un produit ou de services à la condition que le client fasse migrer ses données sur le cloud du même fournisseur.
Notre amendement vise à étendre le dispositif d'amende prévu à l'article 7 pour sanctionner le non-respect de cette interdiction de vente liée.
Les frais liés à un changement de fournisseur de services cloud doivent être limités aux coûts réels directement liés à ce changement. Pour conforter cette mesure, le texte de la commission spéciale prévoit d’accroître la transparence sur les frais facturés aux utilisateurs.
Par cet amendement, nous souhaitons aller encore plus loin. Nous proposons que la nature et le montant des éventuels coûts de changement de fournisseur soient explicitement mentionnés dans les nouveaux contrats. L’utilisateur disposera ainsi en amont des éléments précis sur les coûts de migration de ses données d’un fournisseur à un autre.
L'amendement n'est pas adopté.
L'amendement n° 97 vise à modifier le régime de sanctions qui est actuellement prévu dans le projet de loi et à prévoir des amendes dont le montant représenterait un pourcentage du chiffre d'affaires des entreprises.
Le régime actuel est adapté et proportionné, notamment parce qu'il est aligné sur le régime de sanctions applicable aux violations des relations contractuelles entre entreprises, tel qu'il est prévu par le code de commerce. Modifier ce régime de sanctions serait, pour le coup, disproportionné. Il n'y a pas lieu de prévoir de dispositions spécifiques pour le marché de l'informatique en nuage. Ce serait difficilement justifiable.
L'amendement n° 25 rectifié quater tend à majorer le montant de l'amende du montant indûment facturé par le fournisseur. L'idée est maligne, mais, là encore, ce serait sans doute disproportionné au regard des sanctions prévues dans le code de commerce et relatives aux violations des dispositions contractuelles des entreprises.
L'amendement n° 98 a pour objet d'appliquer le régime de sanctions à l'interdiction de la vente liée sur le marché de l'informatique en nuage dès lors que cette vente constitue une pratique commerciale déloyale. Or les pratiques commerciales déloyales sont déjà punies de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende dans le code de la consommation. Ces sanctions s'appliquent aux cas de vente liée. Il est donc impossible d'avoir deux régimes de sanctions différents pour punir une même pratique.
La commission émet donc un avis défavorable sur les trois amendements.
Cet amendement vise à accroître la transparence sur le marché de l’informatique en nuage, objectif que nous partageons tous.
Toutefois, le dispositif proposé ne me paraît pas opérant. Les coûts réels liés à un changement de fournisseur ne sont souvent pas connus au moment de la conclusion du contrat avec le premier fournisseur. Ces coûts dépendent aussi du nouveau fournisseur que l’utilisateur choisira, de la complexité de la migration à réaliser et, surtout, du volume de données à transférer. Ce volume n’est pas connu à l’avance, il dépend de l’activité de l’utilisateur pendant la durée du contrat.
La commission spéciale émet donc un avis défavorable sur cet amendement.
L'amendement n'est pas adopté.
Défavorable également sur les trois amendements.
Parce que la transparence est prévue dans le règlement européen sur les données et parce que la France a soutenu ce principe, le Gouvernement s’en remettra, par cohérence, à la sagesse du Sénat sur cet amendement, même s’il entend les réserves du rapporteur. Elles pourront être prises en compte au cours de la navette.
Je suis saisi de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 26 rectifié quinquies, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
« …. – Il est interdit à toute personne de conditionner l'accès à un environnement numérique, tel que défini à l'article L. 224-25-1 du code de la consommation, ou de donner accès à cet environnement numérique dans des conditions tarifaires ou fonctionnelles dégradées, en fonction du service d'informatique en nuage à partir duquel cet environnement numérique est utilisé. »
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
Cet amendement a lui aussi été déposé par notre collègue Vanina Paoli-Gagin.
Il vise à faciliter l'interopérabilité en interdisant à un opérateur de rendre impossible l'utilisation d'un logiciel de manière similaire, quel que soit l'environnement cloud dans lequel il est utilisé. Il tend ainsi à permettre à l'utilisateur d'avoir recours à un autre prestataire sans avoir à tout changer.
L'amendement n'est pas adopté.
Je remercie M. le ministre de son avis. Cet amendement peut certes être amélioré sur la nature de l’information donnée. Il ne doit pas forcément s’agir d’un montant ; cela peut être la manière dont ce dernier est calculé.
En tout état de cause, il est important d’avancer sur ce sujet. Je maintiens donc mon amendement.
L'amendement n° 103, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
« …. – Il est interdit à tout fournisseur de services d'informatique en nuage de donner accès à un environnement numérique, tel que défini à l'article L. 224-25-1 du code de la consommation, dans des conditions tarifaires ou fonctionnelles manifestement discriminatoires ou dégradées, en fonction du service d'informatique en nuage à partir duquel cet environnement numérique est utilisé. »
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
Avec ce projet de loi, nous nous attaquons aux pratiques anticoncurrentielles des fournisseurs dominants de services de cloud. Ces acteurs entravent fortement toute possibilité de concurrence libre et loyale, au détriment des entreprises et technologies françaises et européennes.
Le texte cible ainsi certaines techniques massives de verrouillage des utilisateurs, tant à l'entrée – les offres gratuites – qu'à la sortie – la facturation de frais excessifs –, mais d'autres pratiques, tout aussi déloyales, sont identifiées.
Il s'agit en particulier de pratiques d'autopréférence et de discrimination. Elles consistent, par exemple, pour un éditeur de logiciel, à ne pas rendre son logiciel disponible s'il est utilisé sur l'environnement cloud d'un fournisseur tiers ou encore à facturer son utilisation à un tarif plus élevé ou avec des fonctionnalités dégradées.
Ces pratiques ont pour effet d'accroître la concentration et le verrouillage du marché autour d'un noyau d'acteurs, dans un secteur en pleine croissance. Nous proposons donc, par cet amendement, d'interdire explicitement ces pratiques volontairement et manifestement discriminatoires sur le marché du cloud.
L'amendement n'est pas adopté.
L ’ amendement n ’ est pas adopté.
Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.
L’amendement n° 97, présenté par Mme Blatrix Contat, MM. Cardon, Durain, Féraud et Redon-Sarrazy, Mmes S. Robert et Rossignol, MM. Kanner, Montaugé et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Alinéa 11
Rédiger ainsi cet alinéa :
« IV. – Tout manquement aux dispositions des II, III et V, toute conclusion d’un contrat en violation de ces mêmes dispositions est puni d’une amende administrative, dont le montant est proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, sans pouvoir excéder 1 % du chiffre d’affaires hors taxes du dernier exercice clos, taux porté à 2 % en cas de réitération du manquement dans un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive.
La parole est à Mme Florence Blatrix Contat.
L'amendement n° 26 rectifié quinquies vise à interdire à tout fournisseur de conditionner l'accès à un environnement numérique à des conditions tarifaires ou fonctionnelles dégradées en fonction du service d'informatique en nuage à partir duquel cet environnement numérique est utilisé, tandis que l'amendement n° 103 tend à prévoir une interdiction similaire, mais plus large, puisqu'elle concerne toute personne et non tout fournisseur.
L'objectif des auteurs de ces deux amendements est louable, puisqu'ils tendent à lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des acteurs dominants du marché de l'informatique en nuage.
Mais adopter l'un ou l'autre de ces amendements reviendrait à garantir l'interopérabilité de l'ensemble des services d'informatique en nuage, que ce soit au niveau des infrastructures, des plateformes ou des logiciels.
Or les articles 8 et 9 prévoient justement cette interopérabilité, selon des modalités définies par l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), qui est chargée d'édicter des spécifications techniques adaptées à la nature du service d'informatique en nuage.
De très nombreux acteurs nous ont signalé que l'interopérabilité devait être appréhendée de manière distincte pour chaque service concerné, notamment pour les logiciels, sous peine de porter atteinte aux spécificités des produits développés et à la propriété intellectuelle qui les protège.
Ces amendements sont donc incompatibles avec les modifications apportées par la commission spéciale au texte de ce projet de loi. C'est pourquoi celle-ci a émis un avis défavorable à leur adoption.
L'amendement n'est pas adopté.
Les frais facturés en cas de sortie de leurs clients pouvant se chiffrer parfois en millions d’euros, certains fournisseurs pourraient être tentés de continuer à les appliquer si le montant de l’amende reste inférieur aux gains.
Les sanctions doivent avoir un sens au regard du chiffre d’affaires et doivent être dissuasives, en particulier pour les acteurs dominants, qui contrôlent 72 % du marché européen du cloud.
Notre amendement vise à renforcer le régime de sanctions, en adéquation avec le chiffre d’affaires mondial des fournisseurs de services de cloud. Le montant de l’amende sera plafonné et proportionné à la gravité du manquement et aux avantages qui en sont tirés, en lien avec la taille du fournisseur.
Je suis saisi de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 26 rectifié quinquies, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
« …. – Il est interdit à toute personne de conditionner l'accès à un environnement numérique, tel que défini à l'article L. 224-25-1 du code de la consommation, ou de donner accès à cet environnement numérique dans des conditions tarifaires ou fonctionnelles dégradées, en fonction du service d'informatique en nuage à partir duquel cet environnement numérique est utilisé. »
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
L’amendement n° 25 rectifié quater, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Verzelen, Malhuret, Decool, Guerriau, Chasseing, Capus et Wattebled, Mme Mélot et M. Lagourgue, est ainsi libellé :
I. – Alinéa 11
Remplacer les mots :
des II et III
par les mots :
du II
II. – Après l’alinéa 11
Insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« .… – Toute conclusion d’un contrat en violation des dispositions du III est punie d’une amende administrative qui comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s’ajoute un montant de 200 000 euros pour une personne physique et d’un million d’euros pour une personne morale.
« En cas de réitération du manquement dans un délai de deux ans à compter de la date à laquelle la première décision de sanction est devenue définitive, le maximum de l’amende encourue comprend le montant de frais facturés au titre du transfert de données, auquel s’ajoute un montant ne pouvant excéder 400 000 euros pour une personne physique et deux millions d’euros pour une personne morale.
La parole est à M. Pierre-Jean Verzelen.
Le Gouvernement partage l'avis du rapporteur et émet donc un avis défavorable sur ces deux amendements.
Parmi les pratiques qui seront interdites sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne par le règlement sur les marchés numériques, figure l'autopréférence sur certains marchés, et notamment sur celui des moteurs de recherche. Certains moteurs de recherche, qui occupent une position dominante, en profitent pour valoriser parmi les résultats les contenus issus d'autres services détenus par leur maison mère, au détriment de contenus édités par des services qui ne leur appartiennent pas. Cette pratique, que chacun aura pu constater, car elle est souvent flagrante, sera interdite par le règlement européen.
Il en ira différemment pour le marché de l'informatique en nuage. En interdisant cette pratique pour l'ensemble des acteurs, nous risquons de fragiliser les acteurs émergents de l'informatique en nuage dans notre pays, car, pour pouvoir proposer des offres complètes, ceux-ci seraient amenés à les relier les unes aux autres.
Cet amendement a lui aussi été déposé par notre collègue Vanina Paoli-Gagin.
Il vise à faciliter l'interopérabilité en interdisant à un opérateur de rendre impossible l'utilisation d'un logiciel de manière similaire, quel que soit l'environnement cloud dans lequel il est utilisé. Il tend ainsi à permettre à l'utilisateur d'avoir recours à un autre prestataire sans avoir à tout changer.