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...ritage et de la transmission, qui sont parfois à l'origine de tensions familiales vives lorsque les enfants ne reprennent pas l'exploitation. À cet égard, il convient de noter que l'étude de 2019 de la MSA notait une proportion plus élevée de suicides à partir du moment où la retraite est envisagée. La présence des parents sur l'exploitation peut rajouter également une pression indirecte, tant le métier a changé entre deux générations. Enfin, un autre facteur souvent entendu réside dans le sentiment de la perte de la liberté d'exploiter, du fait de la complexité administrative, de la multiplication des contrôles, autant de contraintes vues comme une défiance envers leur métier. Enfin, il est un élément particulièrement important, déploré par l'intégralité de nos interlocuteurs : l'agribashing, ...
...rédit d'impôt pour l'aide au remplacement, menacé de disparition, doit être consolidé. Il nous semble également nécessaire d'intégrer aux programmes de la formation initiale agricole des modules sur l'importance, le contenu et la fréquence des tâches administratives. Trop souvent en effet, nos jeunes se lancent dans l'aventure agricole en n'ayant qu'une connaissance très limitée de cet aspect du métier, pourtant de plus en plus chronophage. Dans l'optique, cette fois-ci, de mieux accompagner les agriculteurs identifiés en difficultés, nous recommandons de renforcer la communication autour des aides existantes ; plusieurs propositions dans le rapport proposent une déclinaison opérationnelle de cet objectif. Nous avons par ailleurs constaté qu'il existait encore un fort tabou autour de la quest...
...t, l'AREA n'est pas satisfaisante. Elle doit être transformée pour devenir un levier d'accompagnement efficace. L'amendement voté hier, qu'a évoqué Laurent Duplomb, est important car l'agribashing est un mal qui gangrène l'identité agricole de notre pays. Il faut demander la plus grande sévérité à l'égard de ces attaques permanentes qui sèment le doute parmi les agriculteurs quant au sens de leur métier. L'agribashing est parfois mené par des idéologues, mais le plus souvent il l'est par ignorance. Porter l'agriculture comme grande cause nationale serait un moyen de retisser des liens entre l'agriculture et la société.
Les agriculteurs savent que ce métier est difficile, que les rendements ne sont pas garantis. Toutefois, je souhaite revenir sur les dispositifs d'accompagnement, en particulier Solidarités Paysans. Ces structures ont besoin de moyens autres que des « mercis ». Comment accompagne-t-on de façon pérenne ces structures qui elles-mêmes accompagnent les agriculteurs en difficultés ? Les départements contribuent-ils à leur budget, en leur ...
...erviez des écarts entre les élèves. Avez-vous constaté des échecs plus importants au niveau du baccalauréat depuis cette réforme ? Par ailleurs, constatez-vous des difficultés, en dehors de la covid-19, pour recruter des jeunes ? Certains lycées m'ont fait part de difficultés à recruter des jeunes en apprentissage, alors même que des agriculteurs souhaitaient les accueillir. Vous avez parlé des métiers d'apprentis bouchers. Certains bouchers disent ne plus prendre d'apprentis parce qu'ils sont incapables de porter 10 kilos. Connaissez-vous ces mêmes difficultés ? Quand vous devez investir, où vous procurez-vous les financements et quelles difficultés affrontez-vous ? Enfin, avec la loi sur la formation tout au long de la vie, nous constatons la disparition des petits CFA au profit des plus g...
...iculteurs, confrontés à un contexte météorologique très compliqué pendant deux mois, profitent de conditions plus favorables le week-end pour aller épandre leur lisier ou leur fumier, ils se font verbaliser par des agents de l'Office français de la biodiversité (OFB). On peut s'interroger sur l'humanité de ces comportements... On a l'impression de générer plus d'idéologie faute de connaissance du métier : il serait bon que nos administrations comprennent - c'est un message à faire passer fermement au ministre - que le meilleur moyen de redonner confiance aux agriculteurs devant ce ras-le-bol réglementaire serait de travailler à une administration qui soit plus compréhensive et humaine, avec un interlocuteur qui connaisse le sujet. La mobilisation de la société importe également, il y a des sent...
...remercie nos deux collègues pour l'excellent travail qui nous a été fourni, dans ce domaine très sensible et qui génère beaucoup d'émotion. On parle de l'humain et parfois dans des situations catastrophiques, qui peuvent le pousser à bout, et même au bout. Je voudrais appuyer sur le côté économique. Ayant travaillé dans le monde de l'entreprise avant d'être agriculteur, j'ai remarqué que c'est un métier dans lequel on ne fait que subir en règle générale : la météorologie, l'économie, les cours de ce qu'on achète ou de ce qui se vend, les décisions administratives. En même temps, c'est un métier qui est prenant, 7 jours sur 7 pour la plupart, parfois 24 heures sur 24 en période de vêlage, avec un impact psychologique puissant. Le monde agricole n'est aujourd'hui quasiment composé que de passionn...
...z les hommes. J'avais fait partie de l'Observatoire national du suicide : l'avez-vous auditionné ? Des préconisations sur la prévention avaient été formulées car on sait que la solitude pousse aussi à l'extrême. Certains territoires sont-ils beaucoup plus touchés par cette détresse ? Concernant les services de remplacement, cela fonctionne très bien dans mon département : mon fils qui a exercé ce métier y a participé et cela apporte une aide substantielle aux exploitants.
Je suis évidemment très ému et très touché par ce rapport et je tiens à féliciter nos rapporteurs. Nous sommes extrêmement attachés à nos agriculteurs et nous avons besoin dans la période que nous traversons de replacer l'humain au coeur des décisions politiques. Le suicide, c'est un faisceau de raisons, cela touche toutes les catégories sociales et tous les âges mais encore plus le métier d'agriculteur et d'agricultrice, car ce n'est pas un métier comme un autre. C'est un métier difficile, où il n'y a pas de repos, c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. C'est un métier dans lequel on est soumis aux aléas climatiques et où on ne choisit pas sa rémunération : on produit mais sans être maître de son destin et du prix. L'agribashing correspond à une incompréhension totale envers des ...
...l'énergie ou n'importe quel secteur de l'économie française. Les agriculteurs nourrissent la population et on s'aperçoit qu'en quelques dizaines d'années nous avons perdu les trois-quarts des exploitations. On n'exporte quasiment plus, on ne rémunère plus nos agriculteurs : il ne faut pas s'étonner si le désespoir de nos agriculteurs est si grand. Je pense qu'il est important de ré-enchanter ces métiers, de les remettre en avant et de couper court au maximum à l'agribashing. Il est malheureux que ce soit le cinéma, à travers le film « Au nom de la terre », qui vienne témoigner de ces problèmes et les rendre publics. Nous gagnerons cette guerre pour les agriculteurs si nous arrivons à convaincre le consommateur de la difficulté et de la qualité du travail que font nos agriculteurs, ainsi que du ...
...e téléphone et un visage. Les associations sont nombreuses, Solidarité Paysans a été évoquée mais beaucoup d'autres sont citées dans le rapport. Nous savons pertinemment les efforts qu'elles déploient, le courage qui est le leur, et nous demandons donc à l'État de les aider afin qu'elles puissent continuer ce travail. Sur la problématique du travail difficile de l'agriculteur, il s'agit du seul métier dans lequel on travaille un an avant d'avoir le moindre pécule. On subit les marchés, on subit le climat et on subit même les décisions politiques. Je veux juste vous dire que si nous n'avons pas répondu totalement à vos interrogations, nous nous tenons bien entendu à votre disposition pour vous apporter tous les compléments nécessaires.
...les régions ? Quelles sont les difficultés constatées ? Les régions doivent notamment intervenir dans les établissements scolaires afin d'organiser des actions d'information en faveur des élèves : c'est maintenant de votre responsabilité. L'enseignement agricole et les formations qu'ils proposent sont-ils systématiquement présentés et valorisés ? La référence que vous faites aux ambassadeurs des métiers se situe-t-elle dans ce cadre de l'orientation et de l'information ?
...rofesseurs ou autres, pour contrer cette image de l'agriculture considérablement détériorée par l'agribashing ? Bien que vous disiez, Monsieur Sinoir, que ce ne sont pas uniquement les enfants d'agriculteurs qui viennent renforcer la formation initiale ou continue, on peut s'interroger. J'ai tellement d'amis qui font tout pour que leurs enfants ne reprennent pas l'exploitation parce que c'est un métier tellement dur ! Il y a un tel manque de reconnaissance de la part de la société qu'ils ne souhaitent pas cela à leurs enfants. Cela montre qu'on a un problème à l'intérieur de ces filières, de valorisation financière et en termes d'image. Comment travaillez-vous, Madame Marcillaud-Authier, sur ces questions qui peuvent freiner les enseignants dans la promotion de l'enseignement agricole ?
...oignent la filière de l'enseignement agricole. Mais en écoutant vos propos sur le sujet, je me demandais si vous n'étiez pas à l'origine de cet agribashing. Plutôt que de trouver des solutions au problème, je me demande si vous n'êtes pas porteur des propos qui le favorisent. Je vous entendais dire qu'il fallait sortir de ces pollutions, je lis dans votre rapport qu'il faut faire l'entrée par les métiers porteurs de valeurs sociétales. Quelles sont-elles ? Si vous-même, dans l'enseignement agricole et l'orientation, n'êtes pas porteur des qualités de l'agriculture d'aujourd'hui, reconnue comme la plus saine au monde, comment les jeunes peuvent-ils rejoindre la filière ? C'est le premier problème à résoudre pour moi. Le deuxième problème est celui des centres d'orientation. J'ai remarqué que dan...
Je voudrais revenir sur les interventions que l'on vient d'entendre, que j'ai mal comprises. Je préside la délégation aux droits des femmes depuis 2017. Nous avions mené un travail sur les femmes et l'agriculture. À travers ces quelques mois de travaux avec les rapporteurs, j'ai plutôt eu affaire à des agriculteurs fiers et amoureux de leur métier, et qui, malgré des conditions de travail très difficiles et des revenus très faibles, défendaient une agriculture vertueuse et de qualité. Je souhaitais le dire car l'agribashing que vivent les agriculteurs est un rouleau compresseur, comme il peut y en avoir sur d'autres sujets. J'en ai été victime récemment : lorsqu'on porte des valeurs et des thématiques, on peut aussi subir du « bashing » su...
...exion par rapport au manque de moyens. On a commencé à supprimer ces fameux 300 emplois, et l'on va continuer sur cette lancée, alors qu'on veut développer l'enseignement agricole. Je sais que vous n'y êtes pour rien, mais il faut qu'on insiste pour que ces besoins d'emplois restent pourvus et développés. J'ai un second point. J'ai été rapporteur d'une mission sur les plantes médicinales et les métiers de l'herboristerie. C'est un domaine de métiers auquel aspirent de nombreux jeunes. J'ai eu l'occasion de visiter le centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Nyons, qui ne désemplit pas, et qui propose une formation de brevet professionnel de responsable d'entreprise agricole, orientation paysan-herboriste. Ce métier n'est pas reconnu officiellement et c'est notre ...
J'ai noté qu'il existait 163 métiers. L'ensemble de ces métiers, dans les lycées agricoles, font appel à de multiples compétences et à une diversité des missions. Il a été question de l'orientation et des passerelles entre l'enseignement général et l'enseignement agricole. Ma question est simple. Au-delà de l'attractivité, ne pensez-vous pas que la simple appellation « lycée d'enseignement agricole » est réductrice pour des jeunes ...
...e, aucun jeune ne souhaitait devenir chef d'exploitation agricole. L'ensemble des jeunes voulaient s'occuper d'animaux. J'en ai été relativement choquée. Je crois qu'il est nécessaire d'être attaché au territoire. Les attentes et les modèles sont en effet différents. Je m'inquiète par conséquent pour le renouvellement des exploitants agricoles. J'ai également des questions sur la préparation des métiers de demain. Du point de vue de l'intelligence artificielle, du numérique, etc., jugez-vous le niveau satisfaisant ? Des formations en ressources humaines sont-elles organisées ? De nombreux agriculteurs exercent en effet une seconde activité. Enfin, existe-t-il une formation sur la santé et la sécurité en agriculture ?
...un rapport intéressant en 2018 indiquant que les groupements pouvaient créer des emplois là où il n'y en aurait pas autrement, mais qu'ils devaient demeurer sous forme associative à but non lucratif. Ce rapport ouvrait une question : dans le secteur des TPE-PME, les groupements créent de l'emploi. Cependant, pour les très grandes entreprises, n'y a-t-il pas un risque d'externalisation de certains métiers qui pourraient être internalisés ?
...ivité des salariés à cette méthode de management ? L'évolution du travail est souhaitable, car le modèle ultra-hiérarchisé traditionnel s'essouffle. De nombreuses entreprises connaissent des difficultés de recrutement et à ce titre, l'expérience du groupement d'employeurs nous semble intéressante. Les entreprises peinent à trouver les profils dont elles ont besoin, surtout dans un contexte où les métiers évoluent beaucoup. Il est important de disposer d'outils qui permettent de trouver des compétences ou de former en leur sein. Par ailleurs, je voulais demander à Mme Legault si la formation proposée pour les menuisiers existe aussi pour les autres fonctions de l'entreprise. Je m'adresse aussi à M. Bertin pour qu'il nous donne des exemples d'améliorations mises en oeuvre par les budgets consacr...