Interventions sur "palestinien"

305 interventions trouvées.

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en œuvre du plan Tramp pour le Proche-Orient, qui prévoit l’annexion formelle et unilatérale par Israël de la vallée du Jourdain, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Si cette décision d’imposer ses lois en Cisjordanie occupée était mise à exécution, au mépris du droit international, elle serait non seulement dévastatrice pour une potentielle relance des négociations et pour la paix régionale, mais elle remettrait également en cause le projet même d’un État palestinien, qui est jusqu’ici au cœur du processus de paix. En réaction...

Photo de Yvon CollinYvon Collin :

...ers collègues, comme vous le savez, le 1er juillet prochain, selon les termes d’un accord relatif à la formation d’un gouvernement d’union avec son ex-rival Benny Gantz, le Premier ministre Benjamin Netanyahou pourrait traduire dans les faits le plan de l’administration Trump qui prévoit l’annexion de près de 30 % de la Cisjordanie. Alors que les accords de 1993 devaient ouvrir la voie à un État palestinien, le plan de paix de Trump – une proposition unilatérale – fonde Israël à agir. Certes, depuis plusieurs années, une forme d’annexion est de facto déjà visible dans cette région. La colonisation s’y accélère : 200 000 colons au moment des accords d’Oslo, 430 000 aujourd’hui. En outre, que dire de l’incorporation progressive du droit israélien en territoires occupés ? Allant de toute éviden...

Photo de Bernard CazeauBernard Cazeau :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la tenue de ce débat arrive à point nommé, à l’aube d’une date qui pourrait porter le coup de grâce à deux promesses que nous avons d’ailleurs de la peine à tenir depuis soixante-dix ans de négociations internationales. Ces promesses, ce sont celles d’une paix durable au Proche-Orient et d’une issue positive au conflit israélo-palestinien, qui permettrait à Israéliens et Palestiniens de vivre côte à côte, en paix et sécurité. Cette date, c’est celle du 1er juillet, qui a été actionnée par un compte à rebours en deux temps. Le 28 janvier a marqué le premier temps de ce compte à rebours, lorsque le Président américain Donald Trump a présenté son plan de paix pour le Proche-Orient. Ce plan américain a été préparé sans les Palestinie...

Photo de Claudine KauffmannClaudine Kauffmann :

...ance au projet d’annexion de la vallée du Jourdain par l’État d’Israël ? – appelle une seule réponse, toute de bon sens, de discernement et de retenue, afin de renforcer la paix dans une région trop souvent déchirée : la France doit s’opposer à cette annexion inique ! Je rappelle à dessein que le territoire qui fait l’objet des convoitises d’Israël constitue une partie essentielle d’un futur État palestinien viable. Que l’on ne se méprenne pas, mon propos n’est pas de donner dans l’antisionisme, bien au contraire ! Israël a pris depuis longtemps sa juste place dans le concert des nations. Cependant, la France, qui porte haut depuis des siècles le flambeau de la liberté, ne saurait s’accommoder de cette annexion. Car ne nous y trompons pas : tous les Israéliens ne sont pas favorables à ce vol territo...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

...ternationales, de retour de la politique du fait accompli et d’émergence de dirigeants imprévisibles, ce contexte n’étant pas sans conséquence sur le climat dans la région dont nous débattons aujourd’hui. J’en viens à quelques constats. Vu d’Europe, la longue séquence de guerre au Proche et au Moyen-Orient contre Al-Qaïda, puis l’État islamique, a fait passer au second plan la situation israélo-palestinienne. Pour autant, les tensions ne se sont pas arrêtées. Elles connaissent des hauts et des bas, mais le conflit s’installe dans une exceptionnelle longévité, après l’échec de nombreux sommets et plans de paix placés sous l’égide de puissants parrains. Israël se sent toujours en insécurité sur son territoire et au pourtour, dans un contexte géopolitique régional dégradé. Quant aux Palestiniens, ils...

Photo de Michel BoutantMichel Boutant :

... circonscription fait de vous à la fois un observateur, un témoin et parfois même un acteur privilégié de l'évolution de l'Histoire. Cette Histoire pourrait se résumer à une terre revendiquée par deux peuples, l'un semblant sur la défensive et l'autre à l'offensive par grignotages successifs depuis des années à travers la colonisation, pour parvenir aujourd'hui à ce projet d'annexion. Comment les Palestiniens s'organisent-ils face à ce projet ? Sont-ils unis ? Confirmez-vous ou infirmez-vous que le monde arabe ne soutient plus de la même façon et aussi fortement les Palestiniens que par le passé ? Où en sommes-nous du travail de cartographie pour délimiter le futur État d'Israël ? Un État palestinien « confetti » est-il viable ? Ne serait-ce pas l'étape immédiatement antérieure à une absorption total...

Photo de Jean-Pierre VialJean-Pierre Vial :

... capitale de ces deux États. Comment interprétez-vous cette timidité diplomatique aujourd'hui sur le plan international ? Enfin, un point important est lié à la croissance démographique, 1,9 % en 2019. Récemment, le journal Haaretz a publié des chiffres édités par le Bureau central de la statistique israélienne et relatifs au taux de fécondité selon les populations. Historiquement, le nombre des Palestiniens serait inférieur au nombre des Israéliens. Tout à l'heure, vous avez fait une remarque sur cette question, il serait important que vous précisiez cette situation aujourd'hui. Par ailleurs, le taux d'émigration depuis l'Europe reste élevé, particulièrement depuis la France : 40 000 personnes depuis 2006. Nous savons que les attentats de 2012 et 2015 ont largement favorisé ces départs. Selon vous...

Photo de Richard YungRichard Yung :

Nous abordons la Palestine et le Moyen-Orient de manière de plus en plus découragée depuis quarante ans. Chaque année, nous allons de déception en déception, finissant parfois par nous détourner de ces dossiers. J'aimerais évoquer le problème de la nationalité des Palestiniens dans la région du Jourdain. Que vont-ils devenir si l'annexion se confirme ? Seront-ils israéliens ? Seront-ils apatrides ? Et enfin, c'est la frontière avec la Jordanie, et nous avons bien vu que le roi était assez crispé sur la question. Sur la présence culturelle française, maintenons-nous le lycée à Ramallah et le centre culturel dans le Nord ? Avons-nous pour projet de développer cette pr...

Photo de Christine PrunaudChristine Prunaud :

... internationales sont entendues et que des négociations peuvent reprendre. Nous n'y croyons plus depuis une cinquantaine d'années. Je suis très pessimiste : je pense qu'avec la bénédiction de Donald Trump, ce projet d'annexion va se réaliser, en violation flagrante du droit international. Vous parlez du futur territoire de la Palestine. Je suis très choquée par les termes employés quant à l'État palestinien : « ville », « réserve », « regroupement ». Nous ne savons rien finalement, mais nous comprenons bien que les Palestiniens seront encore plus soumis qu'ils ne le sont actuellement. Au sein de ces commissions, nous pouvons parler très sincèrement : depuis plusieurs années, je ne crois plus aux deux États. Je pense qu'il faut écouter ceux que nous avons écoutés lors de nos missions en Palestine : ...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...néral, le regain de tension entre Israël et la Palestine induit-il une plus forte insécurité pour nos ressortissants à Jérusalem ? Quand estimez-vous que l'intégralité des services du consulat de France à Jérusalem sera à nouveau accessible ? Les manifestations contre le projet d'annexion en Cisjordanie risquent-elles d'entraver le bon fonctionnement des activités consulaires ? Les représentants palestiniens ont présenté au Quartet une contre-proposition afin de tenter de reprendre l'initiative. Cette proposition prévoit la création d'un État palestinien souverain, indépendant et démilitarisé pouvant inclure de mineures modifications au tracé de frontières quand cela serait nécessaire. Quelle serait la répartition de Jérusalem selon cette contre-proposition ? Dans quelle mesure cette démarche inédit...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...ficile, il me semble impératif de continuer d'agir. Concernant la solution à deux États, je souhaiterais ajouter une remarque. Nous ne sommes pas en train de construire une solution à deux États et encore moins une solution à un État. L'annexion n'est pas la progression vers une solution à un État : il s'agit de la progression de la colonisation et de l'état de soumission pour un grand nombre de Palestiniens. Ce qui risque de s'engager le 1er juillet ne nous rapproche ni de l'une ni de l'autre des solutions, mais nous enfonce dans un processus de colonisation extrêmement préoccupant pour la stabilité de la région. Je m'interroge sur deux points concernant la situation actuelle, à savoir la colonisation dans le Grand Jérusalem et les démolitions de maisons palestiniennes qui continuent de manière ex...

Photo de Sylvie Goy-ChaventSylvie Goy-Chavent :

Merci monsieur le Consul général. Le Consulat général est notamment chargé des contacts avec l'Autorité palestinienne. Malgré un plan de réduction drastique des dépenses, et malgré les apports de l'aide internationale, l'Autorité palestinienne est au bord d'une crise financière majeure. Que se passera-t-il si les territoires palestiniens s'effondrent économiquement ? Comment réagira Israël, selon vous ? Pouvez-vous nous en dire plus sur les répercussions possibles pour nos ressortissants, des deux côtés ?

Photo de Jacques Le NayJacques Le Nay :

Merci Monsieur le Consul général. Le Fatah a récemment déclaré que les forces de sécurité palestiniennes maintiendraient l'ordre et combattraient le terrorisme. Cela semble difficile à croire lorsqu'on connaît le recul de l'Autorité palestinienne dans les camps de réfugiés. Je pense notamment au camp de Balata, le plus grand camp de réfugiés en Palestine, où des heurts mortels surviennent quotidiennement avec les forces de l'ordre. A votre échelle, comment pouvez-vous évaluer le risque d'un embra...

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger :

...st éteinte. L'Europe aurait pu faire quelque chose, mais elle est également aphone. Ce silence incite plutôt les extrémistes autour de l'État islamique à reprendre le flambeau, notamment à Gaza et à Jérusalem. Comment se sortir de cette situation ? Il y a eu des élections en Israël, il y en aura aux États-Unis. Mais pendant ce temps, chaque jour, une colonie supplémentaire s'installe, privant les Palestiniens de territoire et les décourageant. Ils ne croient plus à la capacité de former deux États... Je rencontre régulièrement les communautés chrétiennes à Jérusalem, qui sont extrêmement inquiètes des pressions des autorités israéliennes pour qu'elles quittent les enclaves et les lieux saints de la chrétienté. J'ai apprécié vos propos sur l'étiquetage. C'est la première fois qu'un ministre annonce ...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Avec d'autres sénateurs, j'avais souhaité cette audition dès le lendemain de l'annonce du plan Trump, en raison du premier communiqué de presse français extrêmement timide. Je vous remercie de votre caractérisation de ce plan, qui est inacceptable pour les Palestiniens. Selon celui-ci, personne ne pourrait circuler, travailler dans ces territoires, où l'on pourrait difficilement se soigner. C'est la négation de l'idée d'État, et c'est inacceptable pour le droit international et inquiétant pour la paix dans la région. Il laisse le conflit en l'état et des centaines de milliers de Palestiniens, dans les pays voisins, privés d'un droit au retour. Ce serait aussi ...

Photo de Christine PrunaudChristine Prunaud :

Ce plan est épouvantable et désespérant pour toute influence ou action dans cette zone. C'est la fin de tout espoir. Vous dites qu'il faut faire preuve de réalisme. En 2018, avec le groupe d'amitié France-Palestine, nous avons rencontré sur place des Palestiniens, pour qui il n'est pas possible de créer un État. Les colonies sont des états de fait. Ce plan est une honte. Les États-Unis ne tiennent compte de rien, ils mènent le monde. Les Palestiniens évoquent même de plus en plus - notamment Marwan Barghouti - un État où Palestiniens et Israéliens vivraient ensemble, avec des droits égaux ; ce serait un combat pour leurs droits citoyens. Salah Hamouri, ...

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin :

La France a toujours été un soutien historique d'une solution à deux États. Le journal Le Monde indiquait que dans le conflit israélo-palestinien, la voix de la France était éteinte. Le risque de dégradation de la situation en Cisjordanie et à Gaza est important. Vous avez « salué » les efforts réalisés par le plan Trump. Mais pour moi, saluer, c'est approuver ce plan... À quel moment et à quelles conditions la France est-elle prête à prendre une initiative en faveur du plan de paix ?

Photo de Marie-Françoise Perol-DumontMarie-Françoise Perol-Dumont :

...nnée, merci d'avoir rappelé avec clarté la position de la France, qui soutient une solution négociée à deux États. Mais cela ne va pas dans ce sens actuellement...Comment faire comprendre aux Israéliens que cette situation d'apartheid ne leur est pas favorable et qu'elle est intolérable ? Elle est inacceptable par la communauté internationale, et n'est pas dans l'intérêt d'Israël : la démographie palestinienne est plus dynamique que la démographie israélienne.

Photo de Michel BoutantMichel Boutant :

Je me pose de nombreuses questions quant à l'évolution d'Israël. L'objectif final d'Israël est de bouter les Palestiniens hors de tout territoire à l'ouest de la Jordanie. Les Palestiniens sont en train de s'évaporer...Quel lien y a-t-il entre la Palestine et le reste du monde arabe ? En 1967, au moment de la guerre des Six Jours, le monde arabe était uni. Comme le disait Pierre Laurent, nous avons l'impression qu'il vole en éclats. Le Maroc et l'Arabie saoudite, peut-être sous influence américaine, ne soutiennent ...

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Je considère les déclarations du président Trump comme des déclarations de politique intérieure américaine et israélienne. Je n'y attache pas plus d'importance que cela quant à l'avenir des territoires israélo-palestiniens. Nous nous appuyons sur la résolution 242 de l'ONU depuis 53 ans. Depuis, la Palestine est réduite à sa portion congrue, Israël fait ce qu'il veut, le peuple palestinien est isolé, et les solidarités avec les pays arabes sont très atténuées. Selon un sondage il y a huit ans, un quart des Palestiniens étaient favorables à un État binational. Cela aurait semblé absurde il y a quinze ou vingt ans, ...